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Le CCCA-BTP dissèque la santé physique et psychique des apprentis

Publié le 24 juillet 2025

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Une étude de Proactif pour le CCCA-BTP se penche sur la santé physique et psychique des apprentis du BTP. Un volet analyse notamment l’impact de l’exercice sportif.
©Adobe Stock
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Sous la houlette du Comité de concertation et de coordination de l’apprentissage du bâtiment et des travaux publics (CCCA-BTP), le Programme de nutrition et d'Activité physique (Proactif) de l’Institut Curie a réalisé une étude.

Étude portant sur l’évaluation de la santé physique des apprentis de la construction dans les établissements de formation et intitulée « ESPACE ». Elle propose une photographie du lien entre activité professionnelle, activité physique et santé physique des apprentis du secteur.  

Dans le panel de 3 306 apprentis, 54,5 % préparent un CAP et sont pour la grande majorité masculins (95,3 %). L’âge moyen des sondés étant de 18,5 ans et l’IMC moyen de 22,7, considéré « normal ».

Les apprentis aux métiers de l’énergie sont particulièrement présents dans les répondants (38,1 %). Ils sont suivis par ceux en maçonnerie (16,5 %).

 

Une exposition aux TMS différentes selon les métiers

Premier phénomène analysé : les troubles musculosquelettiques (TMS).

« L’étude par groupe métier montre que les métiers du gros œuvre sont davantage sujets à des efforts demandant de la force au travers de ports de charges réguliers», lit-on dans le communiqué du CCCA-BTP. En parallèle, les métiers du second œuvre et de l’énergie exigent plus d’endurance musculaire et mobilité articulaire, par le maintien de position.

Au sein des métiers du bois et de la couverture, l’endurance des membres supérieures est clé, pour les tâches de préhension. Par « l’hétérogénéité de ses tâches », les apprentis des travaux publics sont exposés à divers risques physiques.

Or, comme le souligne le bilan ESPACE, les TMS sont certes liés à une mauvaise condition physique, mais aussi psychique(fatigue chronique, anxiété, etc.).

 

L’activité sportive courante chez les apprentis, mais suffisante ?

Contre ces risques, l’activité sportive est souvent identifiée comme levier, « grâce à ses effets bénéfiques sur la forme physique, la santé mentale et sociale ».

Environ 68 % des apprentis suivent une activité conforme aux recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), contre 31,6 % rapportant n’en avoir pratiqué aucune les six derniers mois.

Parmi les plus sportifs, 38,9 % déclarent pratiquer une seule discipline et 29,5 % plusieurs. Le tout pour une fréquence moyenne de 4,8 fois par semaine, mais une majorité pratiquant deux à trois fois par semaine – respectivement 16,5 % et 18,8 %. La durée moyenne d’une séance est de 2h08, tandis que le football (21,3 %), la musculation (12,6 %) et la course à pied (5,3 %) font partie des sports les plus pratiqués.

Il n’empêche qu’« une majorité des apprentis déclarent des niveaux de santé discutables, accompagnés d’une mauvaise forme physique (pour trois apprentis sur quatre) et de douleurs corporelles conséquentes (pour plus de 80 %) », indique le rapport.

 

Un modèle de prévention inspiré des sportifs de haut niveau

À partir de ces observations, le CCCA-BTP appelle à un changement de paradigme.

« Ces plans devraient s’inspirer des approches du sports de haut niveau, visant à apprendre aux apprentis à gérer leur état de forme comme le premier de leurs outils : avec une préparation physique spécifique à leur métier, une attention particulière à leur santé mentale, une gestion optimale de la fatigue et de la récupération, ainsi qu’un mode de vie sain », résume la structure.

Par Virginie Kroun

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