La rénovation énergétique des petites copropriétés coûte deux fois plus cher
Publié le 15 décembre 2025, mis à jour le 16 décembre 2025 à 10h02, par Raphaël Barrou

Une étude publiée par l'Institut Paris région (IPR), l'agence d'aide d'urbanisme en Île-de-France, montre que les petites copropriétés restent plus chères à rénover que les grands ensembles. Le rapport se base sur les logements construits avant 1991, et donc l’exigence de performance minimale de l’enveloppe du bâtiment. 3,6 millions de logements, soit 70 % du parc francilien sont ainsi concernés par l'étude.
Rénover un grand ensemble demeure « plus accessible techniquement et économiquement » que de faire des travaux d'amélioration de la performance énergétique dans les petites copropriétés de moins de 15 logements. Selon les conclusions de l'IPR, les petites copropriétés sont « deux fois plus coûteuses à rénover (rapporté au nombre de logements) et restent un angle mort du marché de la rénovation énergétique ».
Une augmentation des coûts de rénovation qui impacte les petites copropriétés
L'IPR souligne aussi une augmentation des coûts de la rénovation énergétique. Le coût moyen des projets a ainsi presque doublé après 2019 par rapport à la période 2010-2014, passant de 11 700 € à 20 600 € par logement. Une évolution causée par l’inflation mais aussi par « la hausse du niveau d’ambition des projets réalisés (le gain énergétique moyen des projets est passé de 34 à 43 %) ».
Autre désavantage pour les petites copropriétés : leur ancienneté. Environ deux tiers des copropriétés de moins de 20 logements analysés sur trois datent d'avant 1945. Une caractéristique qui implique « des interventions moins standardisées et plus complexes que la rénovation énergétique des immeubles des Trente Glorieuses ».
Les professionnels préfèrent se concentrer sur des rénovations plus retables
Les petites copropriétés ne représentent que 10 % des projets recensés. Ces bâtiments se retrouvent face à un déficit d’entreprises qui acceptent d'intervenir sur ces petites copropriétés. « Personne ne veut y aller, ni les artisans, ni les maîtres d’œuvre », confie une entreprise de travaux aux auteurs de l'étude. Pour l'IPR, les professionnels de la rénovation préfèrent se concentrer sur des immeubles jugés plus rentables, « à partir de 60 logements ».
Au global, ce sont surtout les bâtiments avec des étiquettes énergétiques « intermédiaires, C, D ou E » qui sont rénovés, tandis que les passoires thermiques (étiquettes F et G) « restent majoritairement dans les catégories énergivores E, F et G ». L'IPR observe que plus une rénovation améliore la performance énergétique, plus elle est coûteuse, ce qui explique aussi les coûts pour les petites copropriétés.
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Par Raphaël Barrou














