Cancale interdit la construction de résidences secondaires dans son PLU

Le 29 août, le conseil municipal de Cancale a adopté à l’unanimité une modification de son Plan local d’urbanisme (PLU). Objectif : instaurer une « servitude de résidence principale » pour toute nouvelle construction dans certains secteurs.
Cette disposition est rendue possible par la loi Echaniz/Le Meur de novembre 2024, qui permet aux communes de délimiter des zones réservées à l’habitat permanent. « Nous voulons préserver l’équilibre entre attractivité touristique et droit au logement pour les Cancalais », explique la mairie dans un communiqué transmis à l’AFP.
Un marché immobilier sous tension
Cancale, qui compte 5 500 habitants, voit son parc immobilier de plus en plus accaparé par les résidences secondaires et les meublés de tourisme. Entre 2011 et 2022, la part des résidences secondaires est passée de 35,5 % à 41,2 %. Dans le même temps, le nombre de meublés déclarés a bondi de 30 % entre 2020 et 2024, pour atteindre 582 unités.
« Cette mesure vise à répondre aux tensions croissantes du marché immobilier local, alimentées par la hausse des résidences secondaires et des meublés de tourisme», souligne la municipalité.
Désormais, les logements issus de nouvelles constructions devront être occupés au moins huit mois par an comme résidence principale, sauf en cas de dérogations liées à la santé ou à l’activité professionnelle. La location touristique sera limitée à 120 jours par an.
Des sanctions financières dissuasives
Pour garantir l’efficacité du dispositif, la mairie dispose de différents leviers. En cas de non-respect, le maire pourra prononcer une mise en demeure assortie d’astreintes pouvant atteindre 1 000 euros par jour, dans la limite de 100 000 euros. Le bail pourra même être résilié « de plein droit ».
Cette décision place Cancale dans le sillage de plusieurs villes pionnières. « Nous suivons l’exemple de communes comme Biarritz, Bayonne ou Chamonix, qui ont déjà fait ce choix pour protéger leurs habitants », précise la mairie.
À Chamonix, par exemple, où 70 % du parc est constitué de résidences secondaires, le maire Éric Fournier (UDI) avait déjà acté une mesure similaire en mars dernier.
Par Jérémy Leduc