La FFB réclame près de 8 millions de nouveaux logements d'ici 2050
Publié le 17 octobre 2025, mis à jour le 20 octobre 2025 à 9h48, par Raphaël Barrou

L'étude du service des données et études statistiques (SDES) du ministère prend notamment en compte l'augmentation du nombre de ménages français.
Selon les projections, les besoins en nouveaux logements seront plus ou moins importants. Par exemple, dans le scénario « central », le nombre de ménages va nettement augmenter d'ici 2030 avant de commencer à se stabiliser. En découle un besoin de 208 000 nouvelles résidences principales chaque année entre 2020 et 2030, puis 194 000 à créer d'ici 2050. Un autre scénario « bas » table sur un besoin de 177 000 nouvelles résidences principales par an entre 2020 et 2030, et le scénario « haut » sur 242 000.
Le SDES ne s'est cependant pas aventuré à tabler sur un chiffre de constructions neuves nécessaires. La Fédération Française du Bâtiment (FFB) s'en est chargé, en prenant en compte les données concernant l'ampleur du mal-logement, l'évolution du nombre de résidences secondaires et de logements vacants et la transformation de logements existants. Partant du scénario haut, elle estime qu'il faudrait construire 448 000 logements neufs par an entre 2026 et 2035, et un total de 8,8 millions de logements d'ici 2050.
« On est déjà en retard »
Mais cette proposition de projections chiffrées sur les 25 prochaines années ne fait pas l'unanimité. Selon Pierre Madec, économiste à l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), spécialiste du logement, « il faut d'abord réfléchir à l'attractivité des territoires avant de réfléchir aux besoins en logement », pour « recréer un équilibre territorial » entre les métropoles très attractives mais trop chères pour une partie de la population et des zones aujourd'hui moins attractives.
« On est déjà en retard », oppose Philippe Servalli, président de la commission économique de la FFB. Du côté du syndicat, on souligne en effet que le nombre de ménages en 2022 dépasse déjà celui des estimations du SDES et que 260 000 logements ont été mis en chantier en 2024. La FFB et son président, Olivier Salleron, appellent désormais à une « planification » qu'ils jugent « indispensable ».
Dans un communiqué publié le 17 octobre, la FFB appelle par ailleurs les parlementaires à relancer l’investissement locatif grâce au statut du bailleur privé. Olivier Salleron voit en cette mesure « une réponse à la crise du logement ». Le syndicat demande un budget concernant MaPrimeRenov’ qui puisse être « en adéquation avec les ambitions portées par la France dans l’Accord de Paris sur le climat ». Enfin, la FFB juge que la proposition de taxer à hauteur de 2 % le patrimoine passif des holdings est « de nature à faire disparaître les holdings familiales ». |
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Par Raphaël Barrou