Près de 3 milliards de personnes vivent dans des logements précaires

Selon le rapport annuel 2024 du programme des Nations Unies pour les établissements humains (ONU-Habitat), 2,8 milliards de personnes dans le monde n’ont pas accès à un logement décent.
Parmi elles, 1,1 milliard vivent dans des bidonvilles ou des habitats informels, une réalité que l’agence onusienne qualifie de « principal défi du développement urbain durable ». Ces zones de grande précarité sont largement concentrées en Afrique et en Asie. Les deux continents comptent à eux seuls 90 % des habitants des bidonvilles, avec un déficit estimé à 170 millions de logements.
1 personne sur 4 vit dans des conditions qui compromettent leur santé
La situation est d’autant plus critique que 318 millions de personnes sont aujourd’hui sans-abri. Un nombre vertigineux, équivalent à la population des États-Unis. En tout, une personne sur quatre vit dans des conditions qui compromettent sa santé, sa sécurité et ses perspectives d’avenir, alerte le rapport.
L’insuffisance de l’accès aux services essentiels aggrave encore les inégalités : 14 % des populations urbaines et 40 % des zones rurales n’ont pas accès à l’eau potable, et deux personnes sur cinq dans le monde sont privées de services d’assainissement.
Or, comme le souligne le rapport, « un assainissement géré et sécurisé est fondamental pour le développement humain », et constitue un indicateur clé dans la lutte contre la pauvreté, les maladies et la mortalité prématurée.
Repenser les politiques urbaines
La directrice exécutive d’ONU-Habitat, Anacláudia Rossbach, appelle à « repenser les politiques urbaines, l’utilisation des sols, la législation financement » pour faire du logement un levier d’action climatique et de développement durable.
D’autant que les projections climatiques sont alarmantes : d’ici à 2040, deux milliards de citadins devraient faire face à des hausses importantes de température.
Face à l’urgence, les États membre de l’ONU-Habitat ont adopté vendredi un plan stratégique pour 2026-2029, mettant l’accent sur l’accès au logement, à la terre et aux services de base. Une étape cruciale pour faire du droit au logement une réalité partagée, et non un privilège.
Par Marie Gérald
Photo de une : Adobe Stock