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Artisanat du bâtiment : 1er trimestre stable mais une baisse d’activité prévue cette année

Publié le 17 avril 2019

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Patrick Liébus, président de la Confédération de l’Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment (Capeb), est revenu ce mercredi 17 avril sur les chiffres du premier trimestre 2019. Après avoir dressé un bilan plutôt positif de ce premier trimestre (+2%), le président de la Capeb, a en revanche émis des doutes concernant la suite de l’année et annoncé un ralentissement avec une activité estimée à +0,5% sur l’année entière, contre +2,5% les deux années précédentes.
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Un 1er trimestre 2019 stable mais une conjoncture plus pessimiste


L’activité de l’artisanat du bâtiment est stable en ce début d’année 2019 et s’affiche à 2%. Un chiffre inférieur aux 3,5% de l’année précédente à la même période, mais identique au trimestre précédent. Ce premier trimestre 2019 est marqué par une hausse de 3% de l’activité en construction neuve, et de 1,5% en entretien-rénovation et en travaux de performance énergétique.

L’activité reste cependant inégale selon les régions. Si la façade atlantique est particulièrement dynamique, avec +3% en Bretagne et dans les Pays de la Loire, la croissance est moindre dans le Grand Est et le Nord, avec seulement +0,5% dans les Hauts-de-France.

Malgré ce premier trimestre satisfaisant, la Capeb prévoit toutefois un ralentissement pour les trimestres à venir. En cause : un essoufflement de la construction neuve, une diminution du nombre de permis de construire (-9% sur un an à fin février 2019), ainsi que des carnets de commandes (9 jours de travail de moins qu’un an auparavant).

Concernant la conjoncture pour l’année 2019, la Capeb table ainsi sur une hausse +0,5%, contre +2,5% les deux années précédentes. Elle prévoit notamment une baisse de -0,5% dans le neuf (contre +5% les deux années précédentes).

Patrick Liébus, président de la Capeb, a notamment rappelé que les annonces qui seront faites par le Président de la République influenceront la suite.

 

 

Toujours un manque de main-d’œuvre


« Il faut relancer la mécanique emploi. Ce qui m’inquiète, c’est que le sujet de l’emploi et du chômage n’a quasiment pas été abordé pendant le grand débat. Le taux de chômage en France est maintenant à 8,8%, mais on peut faire mieux, on peut encore descendre. Il faut absolument qu’il y ait des mesures qui soient prises sur le retour à l’emploi des chômeurs, et l’accompagnement des jeunes pour les faire venir dans nos métiers », a souligné le président du syndicat.

Si l’emploi dans le secteur de la construction enregistre une hausse de 1,9% sur un an (contre 0,6% sur l’ensemble des secteurs), avec 25 600 créations d’emplois supplémentaires, Patrick Liébus a rappelé les difficultés d’embauche : « 21% des entreprises artisanales ont cherché à embaucher au cours de deuxième semestre 2018, mais près de la moitié d’entre elles ne sont pas parvenues à satisfaire leurs besoins en main-d’œuvre », a souligné le président de la Capeb.

« Concernant le manque de main-d’œuvre, il y a deux métiers qui sont particulièrement touchés dans le bâtiment : charpentier et couvreur. Ce sont des métiers qui sont en difficultés de recrutement très importantes. En manquant de main-d’œuvre, on ne prend pas de chantiers, et on en annule parfois », a-t-il déploré.

 

Les atouts de l’apprentissage


Dans ce contexte, Patrick Liébus a rappelé la nécessité de valoriser l’apprentissage : « Les salaires sont extrêmement corrects. Les apprentis dans le secteur du bâtiment sont mieux rémunérés qu’ils ne peuvent l’être ailleurs », a souligné le président du syndicat. « Entre 1998 et 2017, le salaire mensuel a augmenté de 53% dans le secteur de la construction, contre 45% dans l’ensemble des secteurs », a-t-il ajouté.

Alors que les petites entreprises du bâtiment forment 55 370 apprentis, 70% d’entre eux restent ainsi dans l’entreprise à l’issu de leur contrat d’apprentissage.

 

Incendie de Notre-Dame : « Il faut que toutes les entreprises se mobilisent »


Le président de la Capeb est également revenu sur l’incendie de Notre-Dame : « Il va falloir que les entreprises acceptent de travailler à l’intérieur de Notre-Dame pour sécuriser les voûtes. Si jamais les voûtes partent, cela va avoir des conséquences sur les murs porteurs. Là, le résultat pourrait être dramatique. Il faut que toutes les entreprises se mobilisent », a-t-il exhorté.

« Les compétences on les a en France, et il faut les valoriser. Il va y avoir besoin de charpentiers, de couvreurs, de maçons, de tailleurs de pierre, de sculpteurs, d’ébennistes, de peintres, de vitraillistes… », a-t-il énuméré.

C.L

Photo de une : ©C.L

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