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BIM World : le BIM Management selon Engie

Publié le 08 avril 2016

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A l’occasion du BIM World, Engie est venu présenter sa démarche BIM qui loin de ne s’intéresser qu’à la phase de conception-construction, concerne également l’exploitation et la maintenance du bâtiment. Marcello Caciolo, chef de projet BIM chez Engie Axima, nous en dit plus sur cette approche « innovante ».
BIM World : le BIM Management selon Engie - Batiweb

Batiweb : Pourriez-vous nous expliquer en quoi consiste la démarche BIM d’Engie ?


Marcello Caciolo : Engie utilise depuis longtemps la technologie BIM mais depuis plus d’un an, nous réfléchissons à comment donner de la valeur ajoutée à nos offres. Ainsi, nous avons voulu créer une démarche qui fasse vivre la maquette numérique tout au long de la vie du bâtiment.

On aime bien évoquer l’image d’un avatar numérique qui soit en lien avec la vie du bâtiment. On passe alors d’une maquette statique à une maquette active qui se met à jour de façon continue durant la phase de conception, réalisation, exploitation…

Pourriez-vous en dire davantage sur ce concept de maquette active ?

M.C : Souvent, dans une démarche BIM, la maquette numérique est livrée, et ça s’arrête là. La rendre active, c’est pouvoir en modifier les éléments dans le temps. Il y a aussi la notion de maquette dynamique qui permettrait de créer un lien permanent entre la maquette et les outils d’hypervision par exemple, d’évaluation de la performance énergétique, ou encore de maintenance…

Cet avatar numérique permettra entre autres d’augmenter la valeur patrimoniale d’un bâtiment dans le temps, de ressortir les ratios de consommation, de gérer les espaces…

Quel est l’objectif d’Engie à travers cette démarche ?

M.C : L’idée est d’amener notre offre métier au stade même de la conception du bâtiment et donc d’intervenir dans les opérations le plus en amont possible. En nous proposant comme BIM manager dans la phase de conception, nous serons capables de définir toutes les propriétés des objets et toute la structure de la maquette numérique. Nous pourrons ainsi optimiser les phases d’exploitation et de maintenance, et donc prévoir à l’avance, les contraintes liées à l’organisation de tous les objets dans la maquette et des autres bases de données GTC et GMAO.

Quelles opportunités vous offrent cette démarche BIM ?

M.C : Le BIM nous offre la possibilité de modifier les pratiques et les rapports de force dans l’acte de construire et de maintenir. C’est l’opportunité de remonter dans la chaine, d’être plus proactifs durant la phase de conception et de démontrer à la maîtrise d’ouvrage que notre expertise peut être un plus. Les choix fondamentaux ne se font pas au stade d’exécution mais en amont. Nous ne voulons pas remplacer les ingénieurs mais être acteurs durant la phase de conception et travailler en complémentarité.

Le BIM est un lieu d’échange où chacun apporte ses connaissances. Par exemple, la thématique énergétique est importante mais elle ne peut pas être traitée toute seule. De plus, nous souhaitons intégrer cette démarche dans la durée. Nous ne voulons pas simplement la centrer sur la performance énergétique mais également sur les usages du bâtiment. Le BIM est une opportunité de changer la façon de construire, d’exploiter, de traiter les projets. Il offre une vision plus globale.

Votre démarche a-t-elle déjà été testée en conditions réelles ?

M.C : Pas encore. Le BIM exploitation n’en est qu’à ses débuts. Mais d’ici la fin de l’année, nous espérons avoir un démonstrateur qui confirme que le concept marche. Le logement ne correspond pas vraiment à nos métiers mais en ce qui concerne les sites industriels, les piscines et les hôpitaux, il y a une vraie carte à jouer. 

D’une manière plus générale, quels sont les freins au développement du BIM ?

Un des freins majeurs est l’organisation de l’acte de construire en France. Il faut profondément changer les habitudes et trouver la solution la plus efficace pour que le BIM soit un gain pour tous. On fait des maquettes en phase de conception puis elles sont détruites, ce qui est contraire à la démarche BIM.

Il faut également repenser la manière dont sont hébergés les fichiers BIM… L’émergence des services de type clouds par exemple peut avoir un impact important. On pourrait avoir accès de loin à la même maquette et travailler sur une même base d‘informations.

Il est nécessaire aussi de travailler davantage en coordination. Il y a aujourd’hui beaucoup de commissions autour du BIM, on a du mal à se repérer. Il faut réussir à structurer toute cette démarche. De nombreuses initiatives ont beaucoup de mérite, mais il faut standardiser le BIM.

Enfin, il est important que tous les acteurs de la construction travaillent ensemble et fassent preuve d’humilité pour que l’on soit tous dans la même logique.

R.C
©L’autre image, Labtop et Lansac

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