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Confort de l'habitat : quelle place pour les surfaces vitrées ?

Publié le 07 mars 2017

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Objet indispensable dans la construction d'une maison, la fenêtre est aujourd'hui l'un des plus gros foyers de dépense énergétique de l'habitat. Pourtant, les surfaces vitrées et la lumière tiennent un rôle important dans l'apport de confort et de bien-être au sein du logement. Monique Eleb, sociologue de l'habitat, et Daniel Siret, architecte, se sont justement intéressés à ce sujet et partagent avec nous les résultats de leurs recherches.
Confort de l'habitat : quelle place pour les surfaces vitrées ? - Batiweb
Comment les fenêtres peuvent-elles permettre de réduire la consommation énergétique du bâtiment ? Comment une menuiserie peut-elle lier esthétisme, maîtrise de l'ensoleillement et confort ? Quel est le rôle des surfaces vitrées dans les réglementations française et européenne ?

Autant de questions qui ont trouvé des éléments de réponse ce mardi 7, lors d'une conférence organisée par le groupement VIR (Vitrage à isolation renforcée) et Velux France. Un événement auquel ont notamment participé Monique Eleb, sociologue de l'habitat, et Daniel Siret, architecte, tous deux experts en la matière.

Une thématique qui traverse les âges

Alors que « certaines personnes passent près de 90% de leur temps à l'intérieur », comme l'indique VIR, la question du confort dans le bâtiment apparaît comme une problématique bien ancrée dans la société actuelle. Or, « la lumière naturelle s'est peu à peu imposée comme un élément essentiel de confort et de bien-être dans l'habitat », explique le groupement.

Une observation pleinement confirmée par Daniel Siret, qui rappelle que la prise en compte du rayonnement solaire dans l'architecture a émergé dès la fin du XIXe siècle. Dès lors, les professionnels redoublent de créativité pour exploiter au mieux la lumière fournie par le soleil, avec ses avantages et ses inconvénients.

Le Corbusier, par exemple, conçoit en 1933 la Cité de Refuge pour l'Armée du Salut avec des façades entièrement vitrées. Problème : l'arrivée de l'été et du beau temps conduit les occupants à se plaindre de la chaleur. L'architecte imagine alors un dispositif de brise-soleil, qui « permet de réguler l'apport du soleil sur toutes les saisons », comme le définit Daniel Siret. Le système laisse ainsi entrer le soleil en hiver et le stoppe en été.

Des avantages sur le confort de l'habitat

De leur côté, les recherches de Monique Eleb ont principalement porté sur « l'extérieur intériorisé », ou comment les surfaces vitrées peuvent offrir la possibilité de réduire l'espace entre le dehors et le dedans. Des murs translucides aux fenêtres d'angle qui semblent posées sans joint, en passant par les baies de pleine hauteur et l'aménagement de patios intérieurs, tous les moyens sont bons pour faire entrer l'extérieur au cœur de l'habitat.

Tout au long de son parcours, Monique Eleb a également relevé le fort « désir des Français d'avoir un aspect végétal ». « La nature en ville est vecteur de bonne santé », explique-t-elle. Ainsi, c'est une véritable revisite des tendances passées qui se met en place. L'aménagement de serres ou de jardins d'hiver revient peu à peu au goût du jour.

La luminothérapie apparaît également comme un élément indissociable du bien-être des habitants. Missionnée par Velux, Monique Eleb a notamment mené une étude sur la maison expérimentale Air et Lumière, qui offre à ses occupants « un maximum de lumière naturelle », avec l'installation de baies vitrées sur 33% de la surface habitable. Le constat de la sociologue est sans appel : pour la famille qui a vécu l'expérience, la lumière est l'atout principal de la demeure, offrant un grand confort visuel, un sentiment d'optimisme, de l'esthétisme, et pouvant même aider à réduire l'asthme.

Vers une vraie reconnaissance des atouts de la fenêtre ?

Des observations qui viennent s'ajouter à d'autres avantages des surfaces vitrées, et notamment leur capacité à contribuer à économiser de l'énergie et à réduire les émissions de CO2. Néanmoins, en Europe, « 80% des vitrages sont de médiocre qualité (simple vitrage ou double-vitrage de première génération », comme le mentionne VIR.

La révision de la directive européenne sur la performance énergétique des bâtiments apparaît dès lors comme un bon moyen d'inverser la tendance, en instaurant « une meilleure prise en compte des bénéfices de la lumière naturelle, à la fois en matière énergétique mais aussi en matière de santé, confort et bien-être pour les occupants ».

« La règle du 1/6e dans la RT 2012 a permis la reconnaissance de l'importance des surfaces vitrées et de la lumière naturelle. La France, pionnière en Europe, a ainsi marqué un premier pas décisif », rappelle Jacques Bordat, président de la fédération des Industries du Verre, qui estime néanmoins qu'« il est important que la profession participe activement à la réflexion sur la contribution des surfaces vitrées comme un facteur holistique de performance et de confort de l'habitat, au delà des aspects techniques et énergétiques. » À bon entendeur.

Fabien Carré
Photo de Une : ©Fotolia

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