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Dix groupes énergétiques veulent réformer les soutiens aux ENR

Publié le 11 octobre 2013

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Dix grands groupes énergétiques européens réunis à Bruxelles ont réclamé l'arrêt des subventions publiques accordées à certaines énergies renouvelables (comme l'éolien) et plaidé le financement des centrales à gaz nécessaires, selon eux, pour surmonter les pics de consommation notamment hivernaux.
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Les groupes français GDF-Suez, italiens ENI et ENEL, allemands E-ON et RWE, suédois Vattenfall, espagnols GasNatural Fenosa et Iberdrola, néerlandais GasTerra et tchèque CEZ, qui représentent 50% de la production électrique en Europe et 30% de la capacité en énergies renouvelables, n'ont pas renoncé à influencer les décisions des dirigeants politiques européens sur le marché de l'énergie alors que se profile un sommet des dirigeants européens sur l'énergie au début de l'année prochaine.

Risque de black-out en Europe

« Il faut arrêter de subventionner les énergies renouvelables matures, éolien et photovoltaïque », a lancé le PDG du groupe italien ENEL Fulvio Conti en faisant remarquer que le marché de l'énergie était déjà en surcapacité en Europe. « Nous avons besoin d'un marché plus harmonieux en ce qui concerne les capacités. Nous demandons d'intégrer les énergies renouvelables dans le marché réel et de laisser de côté les subventions », a renchéri le patron du groupe français GDF-Suez, Gérard Mestrallet. Les subventions devraient se concentrer sur « des secteurs d’avenir comme le stockage, la capture du carbone », a-t-il dit.

Les dix grands patrons réunis à Bruxelles ont mis en garde contre un risque de black-out en Europe. Les centrales à gaz, même les plus récentes, sont trop peu rentables face à la distorsion sur les marchés de gros que créent les tarifs de rachat de l’électricité d’origine renouvelable, ont-ils expliqué en substance. Or, les centrales à gaz sont nécessaires pour surmonter les pics de consommation, notamment hivernaux, même si elles ne fonctionnent que de manière intermittente, ont-ils avancé. En fait, a souligné une source européenne, « derrière l'offensive contre les subventions aux renouvelables se cache une demande implicite pour aider les centrales au gaz et au charbon quand elles ne sont pas utilisées ».

Factures d'électricité : +17% en 4 ans

La Commission européenne présentera fin octobre une communication aux États membres avec des options pour réformer les soutiens aux renouvelables. « Au départ ces soutiens étaient bien pour pousser de nouvelles technologies, mais aujourd'hui beaucoup d’États veulent réformer le système. La Commission va soumettre des options pour mener cette réforme et il reviendra aux Etats de décider », a déclaré Marlene Holzner, porte-parole du commissaire à l'Energie Günther Oettinger. « Il en va de même pour le gaz de schiste. Il revient aux Etats de décider quelles sources d'énergie ils veulent utiliser », a-t-elle souligné.

Dans leur argumentaire distribué à la presse pour dénoncer l'échec de la politique énergétique, les dix PDG dénoncent la hausse des factures d'électricité : +17% en 4 ans pour les consommateurs et +21% en 4 ans pour les entreprises et les surcapacités qui les ont obligé à fermer des centrales représentant 51 GW, soit les capacités de production combinées de la Belgique, du Portugal et de la République Tchèque. « Ces doléances doivent être adressées aux Etats. En Allemagne 50% du prix de l'électricité est constitué par les taxes » a-t-on commenté à Bruxelles. Dans dix sept des 28 Etats de l'UE, les prix du gaz et de l'électricité facturés aux consommateurs sont fixés par le gouvernement, a-t-on rappelé.

B.P (avec AFP)

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