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Effondrement à Gênes : faut-il s’inquiéter des ponts de France ?

Publié le 29 août 2018

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Nos ponts sont-ils en danger ? C’est la question que peuvent légitimement se poser les Français, après la terrible catastrophe qui a frappé Gênes le 14 août dernier. Si en Italie la reconstruction du viaduc qui s’est effondré est déjà envisagée, le gouvernement français tient quant à lui à se montrer rassurant : seulement 30% des ouvrages nécessiteraient des réparations, dont la majorité serait de moindre envergure. Les détails.
Effondrement à Gênes : faut-il s’inquiéter des ponts de France ? - Batiweb
Au moins 43 personnes ont disparu lors du terrible effondrement du pont de Gênes, le 14 août 2018. Et alors que les circonstances exactes de cette catastrophe sont encore à déterminer, le gouvernement italien, lui, a d’ores et déjà annoncé que le viaduc serait prochainement reconstruit par le groupe naval public Fincantieri, soutenu par la banque Cassa Depositi e Prestiti.

En France, ce drame aura au moins servi à faire le point sur l’état des infrastructures dont dispose l’hexagone. Aussi, Benjamin Griveaux, porte-parole du gouvernement, a assuré le 22 août dernier, suite au Conseil des ministres de ce jour, qu’il n’y avait « aucune situation d’urgence » quant à l’état des ponts français.

« Trente pour cent des ouvrages nécessitent des réparations mais en grande majorité ce sont des travaux mineurs », a-t-il fait savoir, s’appuyant sur les constats d’un récent audit publié par des ingénieurs suisses et présenté lors du Conseil par Elisabeth Borne, ministre des Transports.

Le document ferait ainsi état de 7% de ponts nécessitant « des légers travaux, ce qui ne veut pas dire pour autant qu’ils présentent le moindre caractère de dangerosité », comme l’indique Benjamin Griveaux. « Nous avons intérêt à avoir ces réparations maintenant si on ne veut pas que la situation se dégrade », prévient-il cependant.

De plus en plus de fonds pour l’entretien des routes

Dans ce cadre, c’est l’ensemble des routes nationales qui bénéficieront d’une programmation s’étalant sur 10 ans, et qui « sera présentée à l’automne dans le cadre de la loi d’orientation sur les mobilités, avec un scénario arbitré avec une hausse progressive des dépenses d’entretien », comme l’a promis Benjamin Griveaux.

Au total, un budget de 930 millions d’euros devrait être attribué à l’entretien des voiries à horizon 2023, contre 700 à 800 millions aujourd’hui, et 850 millions à horizon 2020-22. Une somme importante qui devrait « enrayer la dégradation de l’état des routes les plus empruntées du pays », selon le porte-parole du gouvernement.

Insuffisant, néanmoins, pour remettre les infrastructures en état, à en croire l’audit récemment présenté. Celui-ci estime en effet qu’un milliard d’euros par an jusqu’en 2037 serait nécessaire pour assurer l’entretien du réseau national. Elisabeth Borne, quant à elle, avait fait part de sa volonté de « porter progressivement à un milliard d’euros le budget annuel d’entretien et d’exploitation » des routes, lors d’une audition au Sénat en mai dernier.

Quoiqu’il en soit, « tous les ponts sont suivis par des visites annuelles et vous avez des inspections techniques plus détaillées et plus poussées qui se tiennent tous les trois », rappelle Benjamin Griveaux. De quoi éviter, théoriquement, une tragédie similaire à celle de Gênes.

F.C (avec AFP)
Photo de Une : ©Fotolia

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