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L’empreinte carbone pourrait-elle se réduire de moitié d’ici 2040 ?

Publié le 28 janvier 2016

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Le géant pétrolier ExxonMobil estime que l’empreinte carbone de l’économie mondiale devrait se réduire de moitié d’ici 2040. Le groupe, considéré comme l’un des plus gros pollueurs au monde, explique cette baisse d’intensité carbone par les gains en efficacité énergétique et le recours croissant aux sources d’énergies renouvelables. Il prévoit par ailleurs une hausse des coûts des mesures visant à encourager un changement des comportements énergétiques.
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Le groupe pétrolier et gazier américain, ExxonMobil, vient de publier son édition 2016 des Perspectives énergétiques, un document que la société considère comme une source d’informations « très utile afin de mieux comprendre l’offre et la demande énergétique de demain ».

Première observation : la population mondiale devrait augmenter de près de 2 milliards de personnes, entrainant une hausse de la demande énergétique mondiale de 25% entre 2014 et 2020.

« La majorité de la croissance de la demande d’énergie proviendra des pays en développement hors OCDE. Le revenu par personne dans ces pays devrait augmenter de 135 % », précise un communiqué du groupe.

Malgré une demande abondante en énergie, le rapport d’ExxonMobil avance que « les gains en efficacité et le recours croissant aux sources d'énergies renouvelables et aux combustibles moins intensifs en carbone, comme le gaz naturel, devraient permettre de réduire de moitié l'intensité carbone de l'économie mondiale ».

Pour 2040, la société pétrolière prévoit que le gaz naturel, ainsi que le nucléaire et les énergies renouvelables (solaire, éolienne, hydraulique, géothermique, bio-énergies), devraient représenter près de 40% de la croissance de la demande énergétique mondiale, tandis que la demande de gaz devrait augmenter de 50%.

Associées au nucléaire, ces énergies vont constituer, selon ExxonMobil, près de 25% des approvisionnements en 2040. Les énergies solaire et éolienne vont notamment connaître une forte croissance, aidées par des politiques publiques agressives, de sorte qu'elles devraient constituer plus de 10% de la production d'électricité en 2040, en hausse de 4% comparé à 2014.

Toutefois, les énergies fossiles devraient rester la source d'énergie la plus largement utilisée dans le monde, avec près de 60% du marché, dont un tiers occupé par le pétrole.

« Nos Perspectives prévoient que les émissions mondiales de dioxyde de carbone liées à l'énergie devraient plafonner autour de 2030, puis commencer à baisser. Les émissions dans les pays de l'OCDE devraient chuter de près de 20 % entre 2014 et 2040 » ajoute la société.

Pressé par ses actionnaires et les marchés pour évaluer l'impact sur son activité des politiques environnementales pour lutter contre le réchauffement climatique, ExxonMobil, indique que le coût de ces décisions va aller en augmentant. 

« Nos prévisions servent de fondement pour les stratégies des activités de la société et pour guider nos décisions d'investissements de plusieurs milliards de dollars » a précisé William Colton, vice-président du planning stratégique d'ExxonMobil Corporate, qui développe les Perspectives énergétiques. 

« L'accord conclu sur le climat à la COP 21 à Paris a fixé plusieurs objectifs. Si beaucoup de politiques associées sont seulement en train d'émerger, on peut anticiper que de telles décisions vont accroître le coût des émissions de dioxyde de carbone dans le temps », a-t-il ajouté. 

Le prix du carbone serait d'environ 80 dollars la tonne d'ici 2040, avance ExxonMobil. Considérée par les experts comme un outil nécessaire pour encourager les entreprises à utiliser moins de produits énergétiques polluants, le prix de la taxe carbone varie actuellement en fonction des pays qui l'ont adoptée. 

Un rapport qui pourrait créer la controverse

ExxonMobil est considéré comme l’un des plus gros pollueurs au monde. En novembre 2015, le ministre de la Justice de l'Etat de New York, Eric Schneiderman, a d’ailleurs adressé une assignation à la major pétrolière.

Dans cette assignation, le ministre a demandé à ExxonMobil de lui fournir une foultitude de documents financiers et courriers portant sur ses déclarations liées au réchauffement climatique.

La justice souhaite déterminer si le géant texan, de par ses activités de lobbying, a minimisé les risques liés au changement climatique, et menti au public et aux investisseurs, sur l’impact potentiel des énergies fossiles. ExxonMobil est également accusé d’avoir financé des études climato-sceptiques.

Dans ce contexte, le rapport pourrait ne pas avoir l’impact souhaité par la société, qui cherche entre autre à service « de base aux décisions prises par les individus, les entreprises et les gouvernements, qui ensemble affecteront le futur énergétique ».

R.C (Avec AFP)

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