2010 s’annonce, du point de vue économique, d’une complexité extrême (ce qui ne signifie pas, bien sûr, que l’année sera perdue pour toutes les entreprises). La crise, en effet, se joue en trois temps. 1er temps : la crise bancaire et financière. Elle a été jugulée par les Etats et les banques centrales. 2ème temps : la crise économique. Nous sommes sortis de récession, mais nous connaissons à nouveau une situation de chômage de masse. 3ème temps : la crise des finances publiques. L’exemple grec nous en donne un avant-goût.

Les secteurs que nous suivons dans ce baromètre ne subissent pas encore les conséquences de la crise des finances publiques (c’est-à-dire, pour faire vite, la hausse des taux d’intérêt de long terme et le recul des commandes de l’Etat et des collectivités locales), mais ils ne sont pas encore tout à fait sortis de la crise économique. Ainsi, le CA de la distribution a décroché de 30% au quatrième trimestre 2009 (sur 1 an). Le CA de la manutention était toujours en recul au quatrième trimestre 2009. À -15% en glissement annuel, cette baisse était toutefois de moindre ampleur qu’au cours des trois trimestres précédents. Le recul du CA des loueurs a été limité au quatrième trimestre 2009 à -5%. Mais les entreprises du secteur perçoivent qu’elles avancent sur un champ de mines : 46% des sociétés interrogées s’attendent à une nouvelle dégradation de leur chiffre d’affaires, notamment en raison des pressions déflationnistes.

Mais, au-delà des taux de croissance, dans tous ces secteurs (et chez leurs clients !), les niveaux d’activité demeurent faibles, très en deçà de ce qu’on a connu avant la crise. La « récupération » prendra du temps.

LP