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Miser sur le matériel d’occasion avec MyTroc Pro

Publié le 26 novembre 2021

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Alors que la pénurie de matières premières continue de préoccuper le secteur du BTP, le matériel d’occasion se présente comme une alternative aux acteurs. C’est d'ailleurs le crédo de MyTroc. Fondée il y a plus de six ans, la start-up propose, depuis 2018, une plateforme d’échanges d’équipements et matériaux dédiés aux professionnels, dont ceux de la construction. Explications avec les clients de l’entreprise et Tiphaine Bezard, associée et directrice commerciale BtoB de MyTroc.
Miser sur le matériel d’occasion avec MyTroc Pro - Batiweb

Si MyTroc est labellisée GreenTech Innovation par le Ministère de la Transition écologique, et agréé entreprise solidaire d’utilité sociale, ce n’est pas par hasard. Née en juin 2015, la start-up développait au départ une plateforme de troc et de don de matériaux pour les particuliers, comptant aujourd’hui 285 000 utilisateurs.

Ce n’est qu’à partir de 2018, que l’entreprise marque un virage vers le réemploi en organisation publique et privée, en mettant en ligne une version dédiée,  MyTroc Pro. « Avec MyTroc Pro, nous voulons désormais que le réemploi et la consommation d’occasion deviennent un réflexe sur tous les lieux de travail », explique dans un communiqué Floriane Addad, fondatrice de MyTroc.

 

Une solution modulable selon les besoins de l’entreprise

 

Événementiel, santé, mode, sport, public, et récemment le bâtiment : les secteurs qu’accompagne l’équipe de MyTroc sont divers. Son but ? Faciliter tous les dons, ventes, prêts, locations possibles pour chaque entreprise sur les matériaux d’occasion, qu’elle référence via la solution. Établis dans un ancien atelier du 20ème arrondissement de Paris, les neuf salariés ont pour mission d’adapter leur solution aux besoins des entreprises, de la définition de ces besoins à l’utilisation finale. 

« Nous pouvons soit déployer une plateforme plug&play standard très rapidement, soit réaliser une plateforme sur mesure pour nos clients qui le souhaitent. Nous participons au lancement de la plateforme et travaillons en proximité avec nos clients et leurs équipes communication afin que les futurs utilisateurs soient informés et sensibilisés. Par la suite, nous assurons le support utilisateur via une hotline pour répondre à toutes les questions que peuvent se poser les personnes sur le terrain. C’est en recueillant au quotidien les questions et les avis de nos utilisateurs que nous identifions également les possibilités d’optimisation de l’outil », développe Tiphaine Bezard, associée et directrice commerciale BtoB.

« Pour le secteur du BTP, nous observons un besoin de partage multi-acteurs, avec des artisans ou des architectes partenaires de nos clients par exemple », ajoute-t-elle.

 

Objectif futur de MyTroc Pro : avoir un quart d’acteurs du BTP dans leur activité d’ici un an

 

En proposant il y a trois ans une base de marketplace collaborative de réemploi, MyTrocPro anticipait, sans le vouloir, les pénuries de matières premières, déclenchées la crise sanitaire. 

Une situation qui frappe l’économie française et n’épargne certainement pas le bâtiment, les entreprises peinant à ajuster leurs prix, notamment les négociants de matériaux. 

Pour MyTroc Pro, la solution passe par le matériel d’occasion, issus de stocks disponibles, inutilisés, stockés, ou encore invendus. Cela évite ainsi une consommation linéaire du matériel, alors que 80% des objets manufacturés sont jetés dans les six premiers mois, selon une étude d’Agoria. La start-up propose même une calculette impact intégrée, afin d’estimer les tonnes de déchets et CO2 évités, par chaque client, voire chaque utilisateur.

Ainsi, en plus de lutter contre le gaspillage, MyTroc Pro veut non seulement apporter un gain économique mais aussi accompagner la transition RSE des entreprises. 

« Aujourd’hui, après quelques semaines d’utilisation chez Razel-Bec, on peut dire que les objets sont très variés. Matériel technique type cône d’Abrams, casiers issus d’un curage de bâtiment, EPI, soupléchelle, machine à café…. Nous avons laissé une large opportunité à chacun de proposer des objets. », témoigne Pauline Plewa Delplanque, de l’unité 3SEQ de Razel-Bec.

La filiale travaux publics du groupe Fayat s’estime heureuse d’avoir pu, à travers l’outil MyTroc Pro, créer à un espace à leur image, tout en bénéficiant de différents services de la société : suivi et administration de l’espace, animation et outils de communication interne mis à disposition, accompagnement par un professionnel dans l’économie circulaire…

Des services qui profitent également à BigBag & Co, « un acteur de la déconstruction », présente Tiphaine Bezard, en détaillant : « Le but de leur projet est de remettre en circulation au sein de leur réseau d’artisans partenaires des matériaux issus de la dépose : huisserie, portes, cloisons par exemple. L’idée est également de mieux utiliser les queues de stock en fin de chantier, en signalant leur présence aux chantiers voisins qui pourraient en avoir besoin. Il y a malheureusement aussi des ressources neuves qui sont gaspillées à la fin d’un chantier et nous proposons de les rendre visibles, pour leur éviter de finir à la benne avant même d’avoir servi ! »

« Nous avons aujourd’hui deux clients de ce secteur dans notre portefeuille mais recevons de plus en plus de demandes des professionnels du BTP. D’ici un an, nous pensons qu’un quart de notre activité sera liée au BTP », expose l’associée et directrice commerciale BtoB

Un objectif sûrement atteignable, d’autant que la REP Bâtiment, appliquée au plus tard à janvier 2023, tend à responsabiliser en ce sens les entreprises de la construction. Des éco-organismes du secteur, tels que Valobat ou Ecominéro, anticipent d'ailleurs l’entrée en vigueur la mesure législative.

« Il est évident que le secteur est un très gros producteur de déchets (46 millions de tonnes d’après la FFB) et qu’il est indispensable d’agir à ce sujet. La mise en place de cette REP était attendue depuis un moment, nous espérons qu’elle sera efficace et adaptée aux particularités du secteur et de ses entreprises », commente Tiphaine Bezard, avant de conclure : « Au-delà du sujet de la collecte et du recyclage qui poseront des défis techniques et financiers, j’espère que cette nouvelle filière engagera également les acteurs à penser au réemploi et à la réutilisation ». 

Propos recueillis par Virginie Kroun
Photo de Une : MyTroc
 

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