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Ne pas enterrer le Grenelle... mais le poursuivre

Publié le 18 septembre 2012

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Si le gouvernement veut réellement relever le défi de 500.000 nouveaux logements construits par an, il faudra donner au BTP les moyens de ces ambitions, avec notamment un nouveau dispositif en remplacement du feu Scellier, a fait savoir mardi Didier Ridoret, le président de la FFB.
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« L’objectif de 500 000 logements construits chaque année fixé par le Président de la République ne sera réalisable qu’à condition de mettre notamment en place un dispositif de soutien à l’investissement locatif privé », a expliqué Didier Ridoret, président de la FFB, lors de sa note de conjoncture du mardi 18 septembre. Ce dispositif remplaçant le Scellier sera à priori étendu à l'ensemble du territoire, et pas réservé uniquement aux zones tendues. « Nous ne souhaitons pas quelque choses de trop compliqué, avec trop de critères. La force du Scellier était sa simplicité », a-t-il précisé lors des échanges avec la presse.

Modifier la fiscalité des plus-values

« Par ailleurs, nous saluons la volonté du gouvernement de modifier pour 2013 la fiscalité des plus-values imposables sur les cessions de logements afin de lutter contre le blocage du marché », information confirmée le matin même. Ce qui a pu être vérifié lors de la Conférence Environnementale de la semaine dernière, c'est le consensus autour de l'éco-conditionnalité dans un nouveau dispositif d'incitation fiscale. « Le tiers-investisseurs est également un outil intéressant. Notons qu'il ne faut pas tourner le dos au Grenelle », avec le changement de majorité présidentielle. « Au contraire, le Plan Bâtiment Grenelle et le travail de (son président) Philippe Pelletier, est à poursuivre ».

Réformer en priorité l'éco-prêt à taux zéro

Autres pistes étudiées pour relancer la construction : la réforme prioritaire de l’éco-prêt à taux zéro avec trois ambitions (allonger les durées d’amortissement, accroître la qualité, rendre le produit sécable) ; la remise à plat du système des Certificats d’économie d’énergie (CEE) à des fins d’efficacité ; la remise à flot de la procédure de « vente d’immeubles à rénover » (VIR), notamment trop compliquée et trop risquée aux yeux des garants ; le rétablissement du PTZ+ pour les opérations dans l’existant avec travaux conduisant au niveau « BBC rénovation ». Quant à la densification prônée par le nouveau gouvernement, M. Ridoret y répond « oui, mais il ne faut pas pour autant figer les terrains ». Libérer le foncier donc, plutôt que protéger à tous prix un bout de forêt, une prairie, etc.

Laurent Perrin

Une situation économique dégradée... mais contenue

En cette période de récession, on aurait pu s’attendre à un « dévissage » de nos marchés. Or, certes ils sont en recul, mais de manière contenue. Nous maintenons donc notre prévision de -2% en volume d’activité pour 2012.

Plus précisément, dans le logement, le décrochage du neuf a marqué une pause, après les reculs à deux chiffres relevés pour les ouvertures de chantier au cours du deuxième trimestre. Au global, en glissement annuel sur les sept premiers mois de 2012, les permis et mises en chantier reculent respectivement de 2,0% et 12,5%. Compte tenu de l’habituel redressement observé au cours du dernier trimestre, on peut espérer un bilan 2012 aux environs de 340 000 à 350 000 logements commencés, après le score de 421 000 en 2011.

Plus d'auto-entrepreneurs et moins de défaillances d'entreprises...

En matière d'emploi on a pu constater une nouvelle hausse du rythme des créations d’entreprises depuis le début 2012. Ce mouvement relève cependant assez largement des auto-entrepreneurs. Au global, en glissement annuel sur les huit premiers mois de l’année, les créations d’entreprises chutent de 7,1% hors auto-entreprises. Toutefois, la surprise vient principalement des défaillances, avec un fort recul observé sur la fin du deuxième trimestre, confirmé par toutes les sources disponibles. Par exemple, selon l’Insee, en glissement annuel sur l’ensemble du premier semestre 2012, le nombre d’entreprises ayant connu une défaillance baisse de 10,6%.

Mais probablement 35 000 emplois perdus !

Au total, le retrait de l’activité générale et surtout l’absence de perspectives pèsent de plus en plus lourdement sur l’emploi. Alors que le secteur avait créé 1 700 emplois (équivalents temps plein) en 2011, il en a détruit plus de 11 000 au premier semestre 2012. L’année devrait d’ailleurs se solder sur un recul de 35 000 emplois soit, si je peux me permettre cette comparaison, l’équivalent d’un site « usine d'Aulnay » par mois, dans une totale indifférence. La dispersion de nos entreprises sur le territoire et le faible nombre d’emplois que celles-ci suppriment jouent comme un anesthésiant, mais les faits sont têtus : nous détruisons de l’emploi et le mouvement va s’accélérer en 2013. 

(source FFB)

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