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Rupture technologique, quelles conséquences pour le BTP ?

Publié le 14 octobre 2016

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Si les acteurs du BTP sont conscients des enjeux induits par les nouvelles technologies, seulement 8% d’entre eux sont « à la pointe de l’innovation », selon une étude KPMG. Parmi leurs priorités, on retrouve la numérisation des projets, la sécurité des chantiers et les process de production. Les axes de progrès concernent le management de projet intégré, l’analyse de données et l’impression 3D.
Rupture technologique, quelles conséquences pour le BTP ?  - Batiweb
Le spécialiste de l’audit et du conseil, KPMG, a mené une enquête auprès 200 dirigeants du secteur des infrastructures et de la construction (donneurs d’ordres et grandes entreprises dans près de 30 pays) pour comprendre comment ils anticipent l’incidence de la « disruption technologique » sur leur business model et la création de valeur.

Il en ressort que les acteurs du BTP sont conscients des enjeux induits par les nouvelles technologies « même si l’usage qu’ils en font est encore à un stade précoce », révèle l’étude.

En effet, si la plupart des répondants reconnaissent faire face à des enjeux majeurs de rupture technologique, seulement 8% d’entre eux sont à la pointe de l’innovation et un tiers est déjà en retard. Les entreprises devancent de près de 10 points les donneurs d’ordres en termes de maturité d’adoption des technologies innovantes.

D’un point de vue global, les entreprises ont donné la priorité à la numérisation des projets, à la sécurité sur les chantiers et au process de production. Ainsi, le BIM (61%) et le contrôle à distance (65%) sont les technologies les plus adoptées à travers le monde.

Des progrès restent à faire concernant le management de projet intégré, l’analyse de données et l’impression 3D. En effet, seul un tiers des entreprises interrogées disent utiliser la robotique et l’automatisation alors qu’elles « permettraient des évolutions majeures dans la gestion de projet en réalisant certains tâches pénibles ou dangereuses tout en garantissant une plus grande sécurité des chantiers ».

Deux tiers des dirigeants du secteur n’utilisent pas l’analyse des données de suivi de la performance et l’évaluation des projets. Seul un quart d’entre eux affirme être en mesure « d’appuyer sur un bouton » pour obtenir l’ensemble des informations sur un chantier. Enfin, « la gestion de projet intégrée et en temps réel reste plus un horizon qu’une réalité : une entreprise sur cinq dispose d’un système d'information pour la gestion des projets (PMSI) entièrement intégré ».

Des avantages pourtant démontrés 

Les dirigeants ont pourtant assimilé les avantages que va leur apporter l’innovation que ce soit en termes de gestion des risques, d’efficience économique, de performance des méthodes de construction, et d’offres de produits innovants.

L’adoption et la connaissance des outils innovants pourraient leur permettre d’atténuer et de gérer les risques liés à leur activité, des aléas qui selon les interrogés, « vont augmenter dans des proportions inconnues en raison notamment de la taille et de la complexité croissante des ouvrages qu’ils devront réaliser ». Par ailleurs, parmi les autres incitations à la disruption technologique figure la nécessité d’accompagner les besoins et la demande des clients.

Un bon management peut prévenir les risques

Pour une grande majorité de dirigeants, un bon management de projet permet de prévenir les risques et demeure la clé du succès. En effet, près d’un dirigeant sur deux, estime la faiblesse du management de projet comme étant la première cause à l’origine de la non performance sur les chantiers.

« L’innovation technologique, sans être l’Alpha et l’Omega de la performance des projets apparait clairement pour les dirigeants comme étant d’abord au service de leurs équipes, pour mieux gérer leurs chantiers (une majorité d’entre eux estiment que leur système de management de projet est perfectible), pour mieux construire dans un environnement toujours plus sécurisé et pour mieux interagir avec l’écosystème du secteur », note l’étude.

Ils ont donc décidé d’investir dans ce domaine, persuadés qu’il est un des accélérateurs de leur succès futur et surtout que cela leur permettra de capter tout ou partie de la création de valeur générée par l’innovation.

Philippe Bonnave, PDG de Bouygues Construction, se réfère lui à une mutualisation des expertises pour les « agréger à d’autres disciplines ». Il ajoute : « Innover, c’est comme cela que nous avons toujours avancé, c’est notre culture. Mais aujourd’hui, la complexité des défis environnementaux, économiques, sociaux, exige que nous innovions à plusieurs. L’esprit ouvert, open ».

En conclusion, Xavier Fournet, associé KPMG, responsable du secteur Infrastructures & Construction dit : « Notre enquête montre que les acteurs du BTP ont bien appréhendé le changement de paradigme qui s’impose à eux : d’avoir à construire une infrastructure ou un bâtiment ils vont devoir en concevoir désormais l’usage optimisé sur le long terme. C’est grâce à «l’innovation-produits» tels que l’immeuble intelligent, le smart grid, la route solaire par exemple mais aussi, à la révolution numérique et technologique que permettent en autres le BIM, le big data et les nouveaux moyens de communication, qu’ils vont réussir cette transformation. »

R.C
Photo de une : ©Fotolia

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