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Rénovation énergétique : les changements d’aides financières en 2022

Publié le 04 mars 2022

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Alors que des travaux de rénovation énergétique s’imposent pour les propriétaires bailleurs qui louent des logements mal classés au DPE, les financements évoluent également en 2022.
Rénovation énergétique : les changements d’aides financières en 2022 - Batiweb

Alors que des travaux de rénovation énergétique s’imposent pour les propriétaires bailleurs qui louent des logements mal classés au DPE, les financements évoluent également en 2022. Nouveaux dispositifs, montants revus à la baisse ou à la hausse, changements des conditions d’éligibilité… Autant d’informations précieuses à connaître, pour rénover sa maison ou son appartement sans trop dépenser.

 

France Rénov’, le nouveau service public de rénovation

 

Le gouvernement tente depuis plusieurs années de simplifier l’univers complexe de la rénovation énergétique. Les ménages français ont encore du mal à se retrouver dans la multitude d’aides, les démarches administratives et les travaux à réaliser. Selon une étude Cofidis en 2020, 2 personnes interrogées sur 3 ont déclaré mal connaître les dispositifs disponibles.

En 2022, les pouvoirs publics lancent France Rénov’, un service public qui a vocation à devenir le « guichet unique » prôné depuis un certain temps. Il remplace le réseau FAIRE, qui n’a pas réussi à faire ses preuves. Dans ce cadre, trois grandes nouveautés entrent en vigueur.

 

1- La création de MaPrimeRénov’ Sérénité

Les ménages aux revenus modestes ou très modestes (profils bleus et jaunes selon le barème MaPrimeRénov’) ont droit à une nouvelle aide, dans le cadre d’une rénovation globale. MaPrimeRénov’ Sérénité concerne en effet les bouquets de travaux performants (35 % de gain énergétique minimum), après un audit du logement.

Ce dispositif remplace le programme Habiter Mieux sérénité. Cela dit, hormis le nom, on constate peu de changements. L’objectif principal est d’apporter plus de lisibilité aux aides de l’Anah (agence nationale de l’habitat), en les regroupant sous la marque désormais bien connue MaPrimeRénov’.

La prime Sérénité peut atteindre 15 000 € pour un foyer précaire, pour rénover un logement d’au moins 15 ans. À partir de juillet 2022, l’aide sera cumulable avec la prime Coup de pouce Rénovation globale.


2- Le déploiement du prêt avance rénovation

Au point mort depuis de nombreuses années, le prêt avance rénovation (ou « prêt avance mutation ») devrait connaître un second souffle à partir de 2022. Le gouvernement souhaite le déployer à grande échelle, après la recommandation de la mission Sichel en 2021.

Il concerne les travaux d’amélioration de la performance énergétique d’un logement, et s’adresse aux Français respectant les conditions de ressources de l’Anah.

Son intérêt par rapport à un prêt classique : le remboursement se produit lors de la cession ou succession du bien. Pour encourager les banques à le proposer, l’État apporte une garantie à hauteur de 75 %, si le souscripteur ne rembourse pas l’emprunt au bout de vingt ans.


3- Un nouvel accompagnateur pour s’y retrouver parmi les aides

MonAccompagnateurRénov’ est un nouveau statut pour des organismes qui conseillent et guident les propriétaires dans leurs projets de rénovation énergétique. Son rôle : aider les Français à trouver les bons travaux, les bonnes aides et les bons artisans.

En 2022, seuls les Espaces Conseil France Rénov’ et les opérateurs agréés ou habilités par l’Anah font partie des Accompagnateurs Rénov’. Cette liste devrait s’élargir en 2023, en intégrant des acteurs privés.

 

L’éco-PTZ incite davantage à réaliser un bouquet de travaux

 

Autre prêt à la rénovation énergétique qui évolue en 2022 : l’éco-prêt à taux zéro. Pour rappel, un ménage peut le demander pour trois types de travaux dans sa maison :

C’est la seconde option qui est revalorisée : le plafond de la somme empruntée passe de 30 000 à 50 000 €, et sa durée de remboursement est augmentée à 20 ans (15 ans auparavant). Le but est clair : encourager les rénovations d’ampleur, et non plus les gestes isolés.

En revanche, pas de changement pour les deux autres opérations.

 

Prime énergie : moins d’aide pour l’isolation thermique

 

C’est un bouleversement dans le secteur de l’isolation. En 2021 déjà, la baisse des forfaits Coup de pouce avait mis fin aux offres à 1 euro. À partir du 1er mai 2022, la plupart des travaux subissent une nouvelle réduction des primes CEE (Certificats d’économies d’énergie).

Seule l’isolation des combles est épargnée. En revanche, les aides versées pour isoler les planchers bas et les murs vont connaître un rabais important, et ce partout en France (le montant varie en fonction de la zone climatique). Pour éviter ce changement, il convient de signer le devis au maximum le 30 avril.

 

MaPrimeRénov’ : un forfait en hausse pour les foyers et inserts à bois

 

Outre la création de MaPrimeRénov’ Sérénité, l’Anah booste également l’installation d’appareils indépendants de chauffage au bois. Ainsi, le montant de prime pour les foyers fermés et inserts s’élève désormais à :

  • 2 500 € pour les ménages très modestes ;
  • 1 500 € pour les ménages modestes ;
  • 800 € pour les ménages intermédiaires.

Les forfaits des poêles à bois restent identiques à 2021.

 

Quid du chèque énergie 2022 face à la hausse des prix ?

 

Les tarifs du gaz et de l’électricité connaissent une hausse spectaculaire depuis 2021, qui devrait perdurer durant les prochaines années. En décembre dernier, l’État a envoyé un chèque énergie exceptionnel de 100 € à près de 6 millions de ménages.

L’envoi du chèque 2022 aura lieu au mois d’avril. Il est possible de vérifier son éligibilité dès le mois de mars sur le site du gouvernement.

Cependant, après des rumeurs de revalorisation, il semble que son montant n’augmentera finalement pas. Autrement dit, il resterait situé entre 48 € et 277 €, selon le nombre de personnes composant le foyer fiscal et son revenu de référence (RFR).

 

Un reste à charge minime, l’enjeu crucial de la rénovation

 

La précarité énergétique frappe encore aujourd’hui des millions de Français, qui vivent pour beaucoup dans des passoires thermiques (4,8 millions de logements classés F ou G au DPE). Les économies d’énergie sont plus que jamais au cœur des préoccupations, mais le manque de budget représente toujours un frein voire un obstacle insurmontable.

Dans ce contexte, faire en sorte que les personnes en difficulté financière puissent rénover s’avère essentiel. Or, dans son rapport paru en janvier 2022, la fondation Abbé Pierre a révélé que les aides ne couvraient en moyenne que 61 % du coût des travaux pour un ménage très modeste, et 44 % pour un ménage modeste. Nous sommes donc loin des plafonds de financement fixés par l’Anah — respectivement 90 % et 75 %.

Nous verrons bientôt si le développement de prêts avantageux apporte une réponse convaincante pour payer ce reste à charge. L’accompagnement des bénéficiaires constitue dans tous les cas un prérequis vers une massification des projets de rénovation.
 

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