Baromètre DLR : un début d’année en demi-teinte

L’économie française s’oriente vers une normalisation prudente, avec une croissance attendue à +0,7 % sur l’année. L’inflation, revenue à +0,8 % en mars, redonne un peu de souffle au pouvoir d’achat, tandis que la Banque centrale européenne a entamé une détente monétaire, ramenant son taux de dépôt à 2,25 % fin avril, avec une nouvelle baisse anticipée à 2 %.
Mais les indicateurs restent mitigés : le climat des affaires stagne à 96 points, et l’indice du bâtiment à 98, tous deux sous leur moyenne de long terme. Les permis de construire chutent de 8 % sur un an, et les mises en chantier progressent faiblement (+1 %), ce qui limite les perspectives pour le secteur.
Location : la bonne surprise du trimestre
Dans ce contexte incertain, la location de matériels continue de tirer son épingle du jeu. Le chiffre d’affaires progresse de +1,2 % sur un an et de +7,8 % par rapport au trimestre précédent. Cette dynamique s’explique par une demande soutenue en début d’année, et l’attractivité croissante de la location comme alternative souple à l’investissement, notamment dans un BTP encore hésitant.
La distribution de matériels enregistre de son côté un léger recul de -0,3 % sur un an, mais une forte baisse de -16,6 % sur le trimestre, principalement due à la baisse du marché du neuf. Pour faire face, plusieurs distributeurs renforcent leur activité de services, misent sur la maintenance, le reconditionnement et les pièces détachées, amorçant une mutation vers une offre plus circulaire.
-10 % pour le secteur de la manutention
Le coup est dur pour la manutention, qui accuse une baisse de -10,6 % sur un an, et de -10,8 % par rapport au dernier trimestre 2024. Ce secteur, pourtant essentiel dans les chaînes logistiques et industrielles, subit de plein fouet une chute de 25 % des ventes de matériels neufs et de 21 % pour l’occasion.
En ligne de mire : une concurrence asiatique agressive, des investissements reportés ou gelés par les entreprises clientes, et une difficulté à renouveler le parc dans un climat d’incertitude prolongée. Le secteur entre ainsi dans une zone de crise, d’autant plus préoccupante qu’il n’entrevoit pas de rebond à court terme.
Par Marie Gérald