Promotion immobilière : l'investissement locatif en voie de disparition

Pour commencer sa conjoncture la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI) évoque la légère amélioration du PIB français au T2 2025 (+0,3 %). Notons la stabilisation de la branche construction, après -0,6 % au T1 2025, sans franche progression en 2025, estimée à -1,1 % par l’INSEE.
L’investissement des ménages gagne +0,4 % ce second trimestre, avec des taux d’intérêts de crédits immobiliers qui descendent à 3,06 % dans le neuf.
« D’après la Banque de France, l’activité́ dans le bâtiment progresse en juin plus nettement qu’anticipée », lit-on dans le compte rendu de la FPI.
« Cependant, les prévisions pour juillet restent négatives dans le gros œuvre, et l’activité́ progresserait à un rythme modéré́ dans le second œuvre. D’après les chefs d’entreprise, les difficultés d’approvisionnement sont désormais rares dans le bâtiment, et les perspectives d’évolution des prix sont plutôt orientées à la baisse », est-il également indiqué.
« La disparition du Pinel a asséché l’investissement locatif »
Il n’empêche que « la configuration du marché́ immobilier neuf bénéficie surtout aux ménages disposant d’un apport personnel conséquent et aux acquéreurs de maisons individuelles, portés par l’effet du nouveau PTZ depuis avril 2025 », observe la FPI.
Pendant ce temps, les achats de logements collectifs restent en retrait, malgré une légère inflexion des mises en ventes au T2 2025 (+4,3 %, comparé au T2 2024). Si les propriétaires-occupants augmentent de 2,1 % grâce aux bonnes conditions d'emprunt, le nombre d’investisseurs particuliers plonge de 52,2 %. Les promoteurs immobiliers y voient une quasi-disparition de ces profils, avec à peine 2 500 logements contre 15 000 en rythme de croisière.
Sans compter, d’après les données gouvernementales Sitadel de fin juillet 2025, un jeu de contraste entre les mises en chantier (-10,5 % entre le T2 2024 et le T2 2025 ; 31 000 unités) et les permis de construire (+31,1 % ; 53 300 logements autorisés).
La promotion immobilière en France compte ainsi 48 % de logements en projet, 40 % en construction et 12 % livrés.
Le vote de confiance, une épée de Damoclès
« La disparition du Pinel a asséché l’investissement locatif : c’est une réalité, pas une théorie», déplore Pascal Boulanger, président de la FPI. « Il est urgent que le Parlement sauve le statut du bailleur privé, car sans investisseurs, il n’y aura plus de logements, et aucune relance de l’économie française ne sera possible ».
« Nos échanges avec les cabinets ministériels confirmaient l'arbitrage positif du Premier ministre concernant l'inscription du statut dans le projet de loi de finances», nous confie Didier Bellier-Ganière, délégué général de la FPI.
Toutefois, est-ce que le vote confiance à l’Assemblée nationale, prévu le 8 septembre par le Premier ministre François Bayrou, ne risque pas de rebattre les cartes ? «Si le gouvernement est balayé, tout ce formidable travail qui a été fait ne doit pas être perdu», appelle M. Bellier-Ganière.
Par Virginie Kroun