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Des « discussions sont en cours » pour étendre MaPrimeRénov’ aux stores et volets

Publié le 17 février 2022

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Si le remplacement de fenêtres est indemnisé par MaPrimeRénov’, les stores et volets restent absents du dispositif d'aide à la rénovation énergétique. Chose que déplore le groupement Actibaie, rattaché à la FFB et qui représente les professionnels des portes, portails, volets et stores. Le syndicat soutient l’extension du dispositif à ces équipements, notamment indispensables pour le confort d’été, souligne son délégué général, Hervé Lamy. Entretien.
Des « discussions sont en cours » pour étendre MaPrimeRénov’ aux stores et volets - Batiweb

On le sait : MaPrimeRénov’ cartonne plus que jamais, à en croire le bilan dressé par l’Anah en janvier dernier, qui enregistre 650 000 aides accordées par l’État en 2021. 

Et la dynamique devrait se poursuivre avec le lancement de France Rénov’, plateforme regroupant et simplifiant l’ensemble des aides à la rénovation des logements. 

Seulement, au royaume de la rénovation, les installations de stores et de volet ont du mal à briller. C’est en tout cas ce que déplore le groupement Actibaie, filiale de la Fédération professionnelle du bâtiment (FFB), réunissant les professionnels des portes, portails, volets et stores.

Les stores et volets, facteurs de confort d’été, voire de confort tout court

 

Effectivement, si les fenêtres sont intégrées dans le dispositif MaPrimeRénov’ sur toute la France, on ne peut pas en dire autant des stores et volets. 

La raison de cette absence ? « Le chauffage était et reste aujourd’hui le premier poste de consommation des logements. Les politiques publiques ont donc légitimement visé en priorité ce poste de consommation. Même si les volets et les stores améliorent la thermique d’hiver des fenêtres, et étaient à ce titre éligibles à un crédit d’impôt il y a quelques années, ils ont été délaissés au profit d’autres solutions jugées plus efficaces sur ce critère », nous répond Hervé Lamy, délégué général du groupement Actibaie. 

Chiffres à l’appui, le syndicat soutient que les protections solaires sont plus efficaces que les systèmes de ventilation, responsable de 5 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) du bâtiment. Il n’empêche que 25 % Français en sont équipés, avec « un accroissement considérable des ventes de climatisation dans les logements existants », constate Hervé Lamy.

Dans un communiqué, le délégué général précisait que le seul territoire français où les rénovations de stores et volets sont subventionnables, ce sont les DOM-TOM. Et ce alors, que des voisins européens comme l’Italie ou l’Allemagne l'intègrent totalement.  Le comble, c’est que « contrairement à l’industrie de la climatisation, la quasi-totalité des solutions de protection solaires sont fabriquées en France ou dans l’Union Européenne. Il s’agit d’une industrie qui ne nécessite pas de lointaines délocalisations et est un moteur de l’économie locale », ajoute-t-il.

Quand on lui demande quelles régions de France métropolitaine sont concernées pas ces rénovations, Hervé Lamy « pense instinctivement aux régions de l’Arc Méditerranéen, mais on voit bien lors de périodes de fortes chaleurs que toute la France est concernée. Par ailleurs, les projections montrent malheureusement que le réchauffement climatique est désormais perceptible et s’accentue.  Des endroits où le confort d’été n’est qu’un problème ponctuel aujourd’hui, seront concernés demain sur plusieurs semaines voire plusieurs mois. Il s’agit donc d’un problème national ».

Un dialogue à orchestrer entre installateurs et pouvoirs publics

 

Pour ce qui est du nombre de logements concernés par le confort d’été, le délégué général du groupement Actibaie pondère : « Il est bien difficile de donner un chiffre exact. L’évaluation du confort d’été d’un logement prend en compte de nombreux critères, et même un bâtiment très récent peut être perçu comme inconfortable par ses occupants ». 

« Néanmoins, si l’on se base sur la vétusté des équipements installés, ce sont potentiellement les 19,8 millions de logements construits avant 1975, donc avant l’entrée en vigueur de la première RT, qui sont concernés », estime-t-il.

Pour le groupe Actibaie, l’heure est donc au dialogue. Celui avec les artisans installateurs de volets et stores, est bien entamé. « Dans leur très grande majorité, ces entreprises ont également une activité d’installation de fenêtres (qui sont éligibles à MaPrimeRénov’) et de protections solaires. Donc, pour elles, l’intégration des volets et stores dans le dispositif n’apportera que plus de cohérence », nous confie Hervé Lamy.

La revendication de tous est claire : il faut étendre MaPrimeRénov’ aux stores et volets. Encore faut-il convaincre les pouvoirs publics et les institutionnels, avec qui des « discussions sont en cours », nous informe le délégué général du groupement Actibaie. « Nous avons déjà rencontré de nombreux parlementaires, l’Ademe et même des conseillers de ministres. La sensibilité à cette question est souvent très bonne et, sur le principe, nous nous sentons soutenus. Néanmoins, la mise en pratique peut s’avérer longue et il nous faudra encore convaincre. Nous ne sommes encore qu’au début du processus de sensibilisation », conclut-t-il.

 

Propos recueillis par Virginie Kroun
Photo de Une : Actibaie
 

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