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Éolien : la France accentue son retard

Publié le 05 octobre 2022

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Alors que le gouvernement veut accélérer et faciliter le déploiement des énergies renouvelables, la France devrait accentuer son retard dans l’éolien, notamment avec l'installation de capacités nouvelles très en-deçà du niveau nécessaire à la tenue des objectifs énergétiques du pays.
Éolien : la France accentue son retard - Batiweb

La France accuse un retard important en matière d’énergies renouvelables, et d’éolien en particulier, par rapport à ses voisins européens. Selon le ministère de la Transition écologique, l’éolien est largement en retard sur l’objectif de puissance défini par la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) de 24,3 GW d’ici à la fin 2023. 

Et d’après un bilan du secteur, dévoilé ce mardi 4 octobre, le déploiement de l’éolien terrestre devrait encore accentuer son retard cette année, avec l'installation de capacités nouvelles très en-deçà du niveau nécessaire à la tenue des objectifs énergétiques du pays. 

418 éoliennes installées en 2021 

 

En 2021, l'éolien a fourni 36,8 térawattheures (TWh), soit 7,7% de la consommation française, indique l'Observatoire de l'éolien, dont une édition est produite chaque année par France énergie éolienne (FEE) avec CapGe. Sur la même année, 1 200 mégawatts (MW,) soit 418 éoliennes, ont été installés. 

En 2022 ce sera environ 1 350 MW, loin des 1 900 MW annuels qu'il faudrait en moyenne pour tenir l'objectif voté par le Parlement, de 34 gigawatts (GW) en 2028.

« A un moment où la France manque d'électricité et doit en importer, il est impératif d'accélérer », souligne Michel Gioria, délégué général de France Energie Eolienne (FEE), relevant que seuls l'éolien terrestre, le photovoltaïque et le biogaz seront à même de produire plus d'énergie à très court terme, avant 2025.

Le secteur devrait rembourser 7,6 milliards d'euros en 2022 et 2023 à l'Etat 

 

L'année 2022 aura pourtant été marquée par l'ouverture du premier parc éolien en mer, face à Saint-Nazaire, qui devrait pouvoir alimenter environ 700 000 personnes, l'équivalent d'un peu moins de la moitié d'un des réacteurs nucléaires les plus récents. Deux autres parcs marins devraient entrer en production en 2023-2024. 

En 2022 et 2023, le secteur éolien devrait en outre, par contrat, reverser quelque 7,6 milliards d'euros sur les deux années à l'Etat, note la FEE, précisant que si la tendance se poursuit, il aura ainsi remboursé toutes les aides reçues depuis 2001. 

Par ailleurs, ce dernier souligne aussi le « déficit structurel de moyens humains dans les services de l'Etat pour instruire des projets ». Mais à ce stade, le projet de budget 2023 prévoit le financement de 15 agents, quand il en faudrait une centaine, souligne Michel Gioria, pour qui « ce n'est pas anecdotique : la France est forte pour définir des objectifs, mais la mise en œuvre souffre d'un manque de moyens ».

 

Marie Gérald

Photo de Une : © AdobeStock

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