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Le réemploi, nouveau combat majeur de Valobat

Publié le 13 novembre 2023

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L’éco-organisme Valobat souhaite faire du réemploi un nouveau marché à part entière, et a défini pour cela un plan d’actions visant à en faire une pratique naturelle. L’objectif de l’éco-organisme est de massifier le réemploi et de faire en sorte que chaque acteur prenne conscience de la faisabilité de la chose.
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Valobat a affirmé, ce vendredi 10 novembre, vouloir massifier et accélérer la pratique du réemploi des produits et matériaux issus des chantiers. Avec l’arrivée des nombreuses réglementations environnementales, le réemploi s’est refait une jeunesse, au point que la REP PMCB en a fait une priorité dans son cahier des charges. Les objectifs sont fixés à 2 % de matériaux et produits réemployés pour 2024, et 4 % en 2027. Aujourd’hui, selon l’ADEME, la pratique se situe en dessous de 1 %.

 

Un plan d’actions fourni et structuré

 

Pour atteindre ces différents objectifs, Valobat a défini un plan d’actions qui se déroule en deux temps. L’éco-organisme compte mettre à profit 2023 et 2024 pour tester différents dispositifs, avant de déployer les plus efficaces de 2025 à 2027. Concernant la stratégie à adopter, elle s’axera autour de trois piliers majeurs. Il s’agira de générer et inciter la demande, structurer l’offre et enfin, faire se rencontrer l’offre et la demande. « Notre objectif est de donner envie, de faire en sorte que chaque acteur sache que le réemploi est faisable », explique Jérôme d’Assigny, directeur des affaires publiques chez Valobat.

L’éco-organisme n’a par ailleurs pas attendu d’annoncer son plan d’actions pour agir. Un Appel à Manifestation d’Intérêt (AMI) a notamment été lancé. Celui-ci doit permettre de sélectionner trois ou quatre plateformes physiques de réemploi existantes, désireuses de développer encore davantage la pratique. Une expérimentation auprès de 350 chantiers sera également lancée dès la fin d’année. Il s’agira de tester l’efficacité de soutiens financiers, et calibrer, pour 2025, des solutions pérennes.

Le plan d’actions de Valobat a été rendu possible grâce à divers partenariats, noués par exemple avec ESS France ou encore le CSTB. Plusieurs entretiens ont également été menés pour effectuer un état des lieux permettant notamment de cibler les matériaux et de prioriser les actions. Autant d’actions qui ont permis de déterminer les trajectoires à suivre et actions à réaliser pour atteindre les différents objectifs.

 

Générer la demande et inciter au réemploi

 

L’information, la proximité, la recherche et la sensibilisation font partie des axes principaux du plan d’actions de Valobat. L’éco-organisme veut s’assurer que tous les acteurs, des maîtres d’ouvrages jusqu’aux entreprises et artisans du bâtiment, en passant par les particuliers, soient sensibilisés et formés à la pratique du réemploi. Faciliter la mise à disposition des gisements, dépasser les contraintes techniques des produits et matériaux ou encore encourager la R&D autour du réemploi sont également autant d’actions nécessaires pour structurer un « vrai » marché du réemploi. Par ailleurs, il est aussi nécessaire que soit facilitée la mise en relation des gisements et des différents acteurs.

Pour générer la demande en matériaux de réemploi, il est nécessaire pour Valobat de rassurer et d’embarquer les maîtres d’ouvrage. Pour ce faire, un document juridique et assurantiel autour du réemploi des produits et matériaux va être élaboré. Celui-ci fera office de garantie, essentielle pour mettre en confiance les destinataires des matériaux réemployés. Diverses formations pour les maîtres d’ouvrage, les artisans et entreprises de travaux seront également mises en place.

 

Structurer l’offre des matériaux de réemploi

 

Plusieurs actions sont nécessaires à la bonne structuration du marché du réemploi. Des zones de réemploi vont notamment être mises en place sur les points de reprise sans frais des déchets issus des chantiers pour les acteurs du réemploi, et en priorité ceux de l’Économie Sociale et Solidaire. Valobat accompagnera également la diffusion des diagnostics PEMD (Produit Équipement Matériaux Déchet), qui permettent d’identifier les matériaux, produits et équipements réemployables issus de travaux, afin de pallier les pénuries actuelles et à venir de matières premières

Divers outils et documents seront également mis à disposition des professionnels. Ces derniers auront notamment accès à des guides de déconstruction soignée complémentaires, ou encore à un document relatif aux méthodes de stockage, de conditionnement et de transport, indispensables afin de préserver les matériaux le temps de leur trouver un nouveau rôle. En outre, Valobat souhaite soutenir massivement la R&D pour accompagner la massification et la structuration de l’offre.

 

Organiser la rencontre entre l’offre et la demande

 

Valobat va également mettre l’accent sur la déconstruction sélective. L’éco-organisme souhaite, au travers d’expérimentations de chantiers en 2024, apporter un financement des diagnostics ressources et soutenir l’activité de déconstruction sélective de l’Économie Sociale et Solidaire.

Divers programmes d’accompagnement seront mis en place pour aider les fabricants de PMCB et les distributeurs afin qu’ils puissent, respectivement, développer des gammes de produits/matériaux reconditionnés en lien avec les acteurs du réemploi, et présenter de manière attractive à leurs clients l’offre de produits/matériaux du réemploi.

Des Appels à Manifestation d’Intérêt (AMI) pour le développement des plateformes et leur création vont aussi être lancés. Un soutien financier sera également mis en place dès 2024 pour l’activité des plateformes de réemploi.

Enfin, il est primordial de faciliter les échanges entre acteurs et collectivités. Le partage d’expérience est l’un des gros points à ne pas négliger pour Valobat. C’est en ce sens que l’éco-organisme encourage les collectivités territoriales à se réunir sur les thématiques de métabolisme urbain. La création d’annuaires dynamiques d’acteurs du réemploi sur le territoire hexagonal, en Martinique et en Guyane est également à prévoir. Ceux-ci visent à favoriser et faciliter la mise en contact.

 

Jérémy Leduc

Photo de une : Adobe Stock

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