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Pas d’interdiction pour les chaudières gaz dans l’ancien à ce jour

Publié le 12 avril 2023

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Au cours d’une séance de questions au gouvernement, le ministre délégué chargé de la Ville et du Logement Olivier Klein a tenu a rassuré en affirmant que le gouvernement n’a, à ce jour, pas prévu d’interdire les chaudières à gaz dans l’ancien.
Pas d’interdiction pour les chaudières gaz dans l’ancien à ce jour - Batiweb

C’est une déclaration qui a de quoi en rassurer plus d’un. Au cours de la séance de questions au gouvernement qui s’est déroulée mardi 11 avril à l’Assemblée nationale, le ministre délégué chargé de la Ville et du Logement a affirmé que le gouvernement « n’a pas à ce jour l’objectif » d’étendre l’interdiction des chaudières à gaz aux logements anciens. Une précision nécessaire de la part d’Olivier Klein, alors que les constructions neuves n’ont progressivement plus le droit d’en installer.

« L’objectif qui est le nôtre est de produire une énergie la plus décarbonée possible (...) mais il n’y a pas à ce jour d’objectif d’interdiction de la production de chauffage et de l’eau chaude sanitaire dans le logement ancien », a précisé le ministre. « C’est un travail que nous devons mener collectivement avec l’ensemble des acteurs et des fournisseurs pour être équilibré, mais en nous tenant à l’objectif de décarbonation qui est le nôtre », a-t-il ajouté.

 

De nombreux acteurs inquiets du recul de l’utilisation de gaz

 

Devant les inquiétudes des élus, du bâtiment et du monde agricole, le député centriste du Morbihan Paul Molac a forcé le gouvernement à dévoiler ses intentions sur le traitement réservé aux chaudières à gaz dans l’ancien. Dans l’hypothèse que ces dernières soient interdites dans ce type de logements, cela obligerait, selon le parlementaire, à remplacer le parc de chaudières à gaz par des pompes à chaleur - des équipements souvent plus plus coûteux, et dont l’usage démultiplierait massivement les besoins en électricité, tout en menaçant l’essor de la production française de biogaz.

Paul Mocar a également rappelé que « de nombreux agriculteurs ont investi dans la méthanisation, donc dans la production de gaz vert directement injecté dans les réseaux ». Il a ensuite interrogé le gouvernement pour savoir si à terme, le gaz vert serait « purement et simplement abandonné ».

« Aujourd'hui, le bannissement du gaz ne concerne que le neuf, mais qu’en sera-t-il demain ? La filière s’inquiète, les discussions au plus haut niveau laisse à penser que leur renouvellement pourrait être interdit lors du renouvellement dans les bâtiments anciens », a souligné le député.

 

S’émanciper du gaz fossile étranger

 

L’intérêt de réduire la consommation de gaz de chauffage est de limiter au maximum la dépendance de la France au gaz fossile, mauvais pour l’environnement, et acheté à prix d’or à l’étranger. Selon des scénarios examinés par la Commission de Régulation de l’Énergie (CRE), cette baisse pourrait atteindre entre 43 % et 85 % d’ici 2050.

En 2022, la France a consommé 450 TWh de gaz, essentiellement pour le chauffage des bâtiments, et constitué à 98 % de gaz fossile acheté à l’étranger.

Pour rappel, la réglementation interdit les solutions de chauffage exclusivement au gaz dans les maisons neuves depuis le 1er janvier 2022. L’interdiction s’imposera aux logements collectifs en 2025, date à laquelle seules des solutions hybrides seront autorisées, intégrant une PAC électrique ou un chauffe-eau thermodynamique.

 

Jérémy Leduc

Photo de une : Adobe Stock

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