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Rénovation énergétique du parc tertiaire : quelle stratégie pour être efficace ?

Publié le 01 juin 2015

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A l'occasion de l'entrée de cinq nouveaux signataires dans la charte pour l'efficacité énergétique des bâtiments tertiaires privés et publics, le Plan Bâtiment Durable a présenté son second rapport de suivi qui détaille les pratiques mises en œuvre par les signataires. Alors quelles sont étapes clés à suivre pour réussir la rénovation énergétique de son parc tertiaire ? Eléments de réponse.
Rénovation énergétique du parc tertiaire : quelle stratégie pour être efficace ? - Batiweb
Le Plan Bâtiment durable n'en finit plus d'attirer les entreprises et les collectivités dans son opération d'ampleur lancée fin octobre 2013 sur la rénovation du parc tertiaire. Ce lundi, cinq nouvelles signatures sont venues s'ajouter à la Charte pour l'efficacité énergétique des bâtiments tertiaires privés ou publics, qui comptait déjà 90 signataires : DRIEA Ile-de-France, Exterimmo, Sncf immobilier, Université Blaise Pascal de Clermont-Ferrand et l'Université de Reims Champagne-Ardennes.

« Nous nous sommes engagés dans cette charte pour créer du mouvement, à partir d'une situation encalminée dans le domaine du tertiaire privé et public. L'objectif était que les acteurs améliorent la performance énergétique de leur patrimoine, et que cela crée au passage de l'activité. Grâce à cette action, nous savons désormais qu'il est possible d'avoir des résultats significatifs en termes d'efficacité énergétique sans se ruiner financièrement, mais en travaillant sérieusement », s'est félicité Jérôme Gâtier, directeur du Plan Bâtiment Durable, à l'occasion de la présentation du second rapport de suivi de la charte.

Afin que le plus grand nombre profite des expériences menées par les signataires, sorte de précurseurs en la matière, la Plan Bâtiment Durable livre les clés pour réussir la rénovation énergétique de son parc.

Un projet d'entreprise

« Les témoignages des signataires font ressortir un certain nombre de constante en termes de pratiques pour améliorer l'efficacité énergétique de leur parc », constate Olivier Teissier, chef de projet au CSTB chargé de réaliser le second rapport de suivi de la Charte. Le premier point de consensus est que l'efficacité énergétique dans les bâtiments doit être un porté « comme un véritable projet d'entreprise », explique-t-il. A ce titre, elle implique un portage par la direction, voire la création d'une structure interne responsable qui dispose de ressources, met en œuvre les actions opérationnelles et s'assure qu'un suivi et un reporting réguliers sont menés.

« Mais les acteurs ne peuvent faire des progrès que s'ils mettent en place des pré-requis, c'est-à-dire des dispositions garantes du bon choix futur des actions d'efficacité énergétique », précise Olivier Teissier. Il s'agit notamment d'assurer un suivi des consommations (annuel, mensuel, instantané) et de faire un état des lieux des bâtiments et des potentiels d'économies accessibles (cartographie, audit approfondi, audit sommaire sur un échantillon représentatif du parc). La collecte de ces données permettra ensuite de définir et d'adopter un plan de progrès partagé et porté par la direction.

En revanche, « pour les grands utilisateurs (grandes entreprises ou administrations, ndlr.), l'efficacité énergétique doit s'inscrire dans une stratégie plus globale », relève Olivier Teissier. Les propriétaires doivent opter pour des bâtiments dans un état adapté aux fonctions qui sont les leurs, et en ligne avec les objectifs de l'entreprise.

Sensibilitation des occupants et grands travaux

En complément de ces mesures, le CSTB a remarqué qu'une sensibilisation des occupants et la mobilisation de l'ensemble des acteurs étaient nécessaires pour réussir et maintenir le cap une fois les premiers résultats avancés, bien que les avis des signataires soient contrastés. « Cette mobilisation peut aller jusqu'à l'intéressement des salariés », a constaté Olivier Teissier.

Le deuxième levier est l'optimisation de l'exploitation du bâtiment « particulièrement plébiscité par les signataires car le retour sur investissement est court, avec des gains significatifs », précise Olivier Teissier. Il s'agit par exemple du réglage des températures de consigne, la réalisation de travaux légers sur l'éclairage ou d'autres équipements.

Enfin, le troisième levier pour diminuer la consommation énergétique des bâtiments serait bien sûr d'engager des travaux d'amélioration sur le bâtiment en lui-même. Un levier qui n'est actionné qu' « au fil de l'eau » par les signataires.

« Une rénovation massive du patrimoine tertiaire pour répondre à des objectifs contraignants relève de l'utopie. Les acteurs préfèrent gérer leur patrimoine sur le long terme, et engager la performance énergétique dans de grands travaux de restructuration du bâtiment, si possible en période de vacances », souligne Olivier Teissier.

Restent encore quelques freins à lever en termes de responsabilité, d'équilibre entre investissement, économie et rentabilité, mais aussi en termes d'exigences sur le confort et de ressources humaines (compétences externes). D'où la nécessité de mettre en place un dialogue constructif entre les différentes parties prenantes (locataires, propriétaires, exploitants), selon le CSTB.

Le manque de retour d'expérience en freine aussi certains, mais le CSTB et le Plan Bâtiment Durable y travaillent notamment à travers cette charte. Selon leur analyse, sur 20 contributions, les économies d'énergie sont de l'ordre de 15 % en moyenne sur 5 ans et de 20 % sur 7 ans et... ces économies augmentent avec le temps.

Claire Thibault

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