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REP : « Ce démarrage au 1er mai s’est fait en bon ordre » (Écominéro)

Publié le 07 juillet 2023

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Deux mois après le lancement opérationnel de la Responsabilité Élargie du Producteur (REP) sur les Produits et Matériaux de Construction et du Bâtiment (PMCB), François Demeure dit Latte, directeur général d’Écominéro, nous dresse un premier bilan, avec près de 150 000 tonnes de déchets inertes réceptionnées par environ 1 000 points de collecte.
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Quel bilan 2 mois après le lancement opérationnel de la REP et le début du paiement des éco-contributions ?

 

François Demeure dit Latte : Le démarrage de la REP s’est effectué comme prévu, conformément à notre plan de route. On avait indiqué que la REP commençait opérationnellement au 1er mai, et c’est ce qu’il s’est passé.

Avant cette date, nous avons contractualisé avec une grande partie des acteurs de la reprise des déchets pour pouvoir mettre des solutions de reprise des déchets inertes à disposition des détenteurs dès le 1er mai. C’est pourquoi on a pu démarrer de manière assez forte la mise en œuvre du dispositif.

On est très satisfaits de ce démarrage. Il s’est fait conformément à tout ce qu’on avait pu dire à toutes les parties prenantes.

 

Avec combien de points de collecte avez-vous contractualisé ? Combien d’autres partenariats sont attendus ?

 

Nous avons pu mettre sur notre cartographie une liste d’environ 1 000 points de reprise de déchets inertes, qui permettent de couvrir tout le territoire national, y compris les DROM. Il y a à peu près une dizaine de points de reprise par département. 

Avec ces 1 000 sites, on a aujourd’hui environ 150 000 tonnes qui ont été réceptionnées sur le mois de mai, donc c’est un bon démarrage, conforme à nos prévisions. Maintenant, tous les mois, on va certainement nous déclarer de plus en plus de tonnages parce que les acteurs de la démolition vont être davantage informés sur le dispositif.

D’ici la fin de l’année 2023, on devrait avoir contractualisé avec 1 500 à 2 000 points de reprise.

 

Combien d’entreprises ont adhéré à Écominéro ?

 

Aujourd’hui, nous sommes à environ 2 000 contrats signés par les metteurs en marché pour la catégorie 1, et on en a encore près de 200 qui sont en cours de validation.

On est assez satisfaits parce qu’on a su mobiliser une grande partie des metteurs en marché, qui ont adhéré chez nous, et qui ont fait leur déclaration de tous les produits qu’ils ont mis sur le marché au mois de mai, ce qui fait que l’on a des éco-contributions qui ont été facturées aux metteurs en marché, et qui seront réglées par les producteurs fin juillet, conformément aux délais de règlement de leurs factures. 

 

Comment se déroule le paiement des éco-contributions ? Quel est l’impact sur les hausses de prix des matériaux ?

 

Toutes les entreprises qui sont adhérentes à un éco-organisme ont l’obligation de mettre l’éco-contribution visible sur leurs factures, donc cela se fait de manière transparente. Tout ce que les metteurs en marché facturent à leurs clients, c’est ce qu’ils nous déclarent ensuite le mois suivant. 

L’impact sur les factures est assez variable d’un matériau à un autre, mais on est entre 0,5 % et 1 % du prix de vente. Sur les factures, nos adhérents vont à chaque fois ajouter une ligne correspondant à l’éco-participation.

 

Quand seront publiés les prochains barèmes d’éco-contribution ?

 

Notre premier barème a été mis en place au mois de mai, donc on va avoir deux mois de recul pour voir où on en est d’un point de vue financier. La suite, c’est que dans notre contrat, il est prévu que l’on prévienne les producteurs de l’évolution de nos barèmes trois mois avant leur entrée en vigueur. Donc si on pense qu’il est nécessaire d’augmenter les tarifs au 1er janvier 2024, il faudrait qu’on communique cette évolution de tarif au plus tard le 30 septembre 2023.

 

Quelles sont les prochaines étapes pour Écominéro ?

 

Notre enjeu, c’est d’atteindre les objectifs de taux de recyclage prévus dans le cahier des charges. Pour cela, il va falloir qu’on densifie le maillage de points de collecte. Ensuite, à très court terme, on va continuer à faire de la communication, d’abord auprès des détenteurs de déchets, pour qu’ils utilisent le réseau qu’on a mis en œuvre, afin d’augmenter les tonnages recyclés. Et nous allons également communiquer sur les consignes de tri.

Ce démarrage au 1er mai s’est fait en bon ordre, et tout a bien fonctionné. On continue à travailler d’arrache-pied pour que tout continue de bien se passer, et que d’ici la fin de l’année, on puisse vraiment atteindre notre objectif en termes de points de recyclage, et d’avoir des tonnages recyclés qui augmentent fortement.

 

Quel est l’objectif en termes de tonnages recyclés ?

 

Le gisement de déchets inertes en France est de 30 millions de tonnes. L’objectif en 2028, c’est d’être à 90 % de taux de valorisation, donc on devrait collecter 27 millions de tonnes pour l’ensemble de la filière – donc Écominéro et Valobat.

 

Valobat vient d’annoncer son ambition d’élargir son champ d’action à deux autres filières (ameublement et bricolage). Est-ce qu’Écominéro a également cette intention ?

 

Nous avons été créés par la filière minérale, par des producteurs de matériaux inertes, donc nous sommes complétement dédiés à ces matériaux. On se concentre uniquement sur la catégorie 1 de la REP PMCB. C’est dans notre ADN de ne pas se disperser et de nous concentrer pour faire de cette filière minérale la plus performante en matière de recyclage.

 

Propos recueillis par Claire Lemonnier
Photo de une : François Demeure dit Latte

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