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Réseaux de chaleur : l’heure n’est pas encore aux EnR (SNCU/Amorce)

Publié le 09 novembre 2021

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Le verdissement des réseaux de chaleur a encore du pain sur la planche, selon la dernière enquête annuelle du SNCU et d’Amorce, présentée ce mardi. Seulement 25 sur 671 térawattheures de chaleur générés en 2020 en France viennent des réseaux de chaleur. Leur taux d’alimentation aux énergies renouvelables, quant à lui, ne progresse que très peu.
Réseaux de chaleur : l’heure n’est pas encore aux EnR (SNCU/Amorce) - Batiweb

« Il y a un gros travail à faire », a résumé Aurélie Lehericy, présidente du Syndicat National du Chauffage Urbain (SNCU), lors d’une conférence de presse ce mardi 9 novembre. La rencontre consistait à présenter l'enquête annuelle des réseaux de chaleur et de froid 2021 du syndicat, réalisée avec l’association Amorce.

Premier chiffre à retenir : sur les 671 térawattheures de chaleur générés en 2020 dans l’Hexagone, seuls 25 le sont par des réseaux de chaleur. Une part qui stagne, tout comme son taux d’alimentation aux énergies renouvelables, maintenu à plus de 60 %, soit une progression d’un petit point entre 2019 et 2020. 

Il n’empêche que le gaz naturel représente un tiers de l’énergie utilisée, après avoir atteint les 37 % en 2018, selon l’enquête annuelle de 2019. De quoi craindre un retard sur les objectifs de la part des renouvelables (biomasse, géothermie, traitement des déchets) qui doivent encore tripler d'ici à 2030.

Dire au revoir aux énergies fossiles

 

La priorité reste donc la décarbonation des réseaux, que ce soit sur l’existant ou le neuf. Le constat est d’autant plus vrai pour le neuf, régie prochainement par la RE2020. Un quart des réseaux de chaleur, qui représentent 39% des livraisons, ne respectent pas la réglementation en termes d’émissions carbone. 

D’autant que, selon Nicolas Garnier, délégué général de l'association Amorce, l’heure est encore à l’électricité ou gaz, dont les prix s’envolent. Pour preuve, l’étude rapporte que le prix de vente moyen de la chaleur oscille en 2020 entre 71 et 74€HT/MWh, selon le recours des réseaux de chaleur à EnR ou à énergies fossiles. 

De plus, les hausses de prix du gaz et du fioul en 2021-2022 provoqueraient une hausse du prix d’un réseau tournant à 60 % d’EnR à 103€TTC/MWh contre 130€/MWh pour un réseau au gaz naturel d’un logement social type. Autant dire que les réseaux des chaleurs sont stables et compétitifs niveau prix en France, cinquième pays d’Europe où ces solutions seraient les moins chères. 

Autre point d’amélioration évoqué par la présidente du SNCU : l’importance des réseaux de froid, dont le nombre de livraisons devrait tripler d’ici à 2028, avec 92 % encore dédiées aux usages tertiaires. Les professionnels du secteur préconisent deux angles d’attaque : les subventions et la sensibilisation des élus du public. 

Des préconisations qui complètent les conseils émis par la Cour des Comptes sur le sujet en septembre. L’institution voit en ces réseaux de chaleur « une contribution efficace à la transition énergétique insuffisamment exploitée » en France. Et ce malgré les conclusions du groupe de travail gouvernemental consacré au mode de chauffage, rendues en octobre 2019.

Virginie Kroun
Photo de Une : Twitter @_FEDENE_
 

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