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RT 2012 ou BBC en couverture : plus de collaboration et des soucis d’approvisionnement

Publié le 23 janvier 2012

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Tout ou presque a été dit sur les éléments techniques et réglementaires de la RT2012. Mais quelles en sont les conséquences concrètes pour les couvreurs sur les chantiers ? Batiweb a interrogé deux entrepreneurs spécialisés, qui comptent déjà quelques réalisations certifiées.
RT 2012 ou BBC en couverture : plus de collaboration et des soucis d’approvisionnement - Batiweb

Batiweb : De quelle manière les nouvelles réglementations thermiques changent-elles l’organisation de vos chantiers ?

Jean-Luc Wiedemann, couvreur à Gries :
« Incontestablement, la principale nouveauté est l’obligation de travailler de concert avec les autres corps de métier. Chacun doit apprendre à respecter l’ouvrage de l’autre et tirer dans la même direction. Cela n’a l’air de rien, mais cela demande une certaine discipline et surtout du temps supplémentaire. J’estime que sur une maison individuelle, il faut ajouter 2 jours. »

Maurice Di Giusto, couvreur à Mulhouse :
« Effectivement, il faut compter environ 30% de temps en plus, et accepter des marges plus faibles. Mais c’est aussi parce que nous sommes au début d’une nouvelle ère et qu’il faut un peu de temps à tous les intervenants pour se caler. Le travail collaboratif fonctionne bien dès lors que l’objectif est commun. Nous arrivons même à travailler sereinement avec les architectes ! »

Des surprises ou des ennuis ?

Maurice Di Giusto:
« Beaucoup d’artisans s’inquiétaient des autocontrôles. Puis, ils ont vu que cela n’était pas si compliqué de les réussir, et qu’il s’agit d’un simple outil de vérification, pas de jugement. En revanche, il est encore difficile d’identifier et de trouver certains produits sur le marché, notamment du petit matériel : certaines vis, ou rubans adhésifs spécifiques par exemple. »

Jean-Luc Wiedemann :
« Il faut effectivement prévoir ses commandes à l’avance car les grossistes ne stockent pas encore assez ce genre de produits. Il est aussi parfois difficile d’accéder aux informations techniques permettant de vérifier la compatibilité des matériaux. Mais globalement, les chantiers se déroulent bien, nous vivons plus une continuité qu’une révolution. »

Quelles sont les réactions des maîtres d’ouvrages et des clients particuliers ?

Jean-Luc Wiedemann :
« Il ne sont pas toujours moteurs et se calent sur l’obligation minimale. C’est souvent à nous de proposer des solutions plus performantes dans nos devis. Mais une fois séduits, ils sont très présents et intéressés. Ils ont bien compris qu’ils doivent se former pour exploiter au mieux leur bâtiment. »

Maurice Di Giusto:
« Beaucoup de clients particuliers se sont en effet autoformés sur le web. Mais il ne faut pas s’en contenter et prendre le temps de leurs expliquer en détail comment fonctionne leur maison. Dans l’idéal, il faudrait leur remettre un livret personnalisé, contenant les modes d’emplois des équipements, les stratégies de réglages, et l’historique du bâtiment. En attendant, nous utilisons les manuels génériques de l’Ademe et de l’AQC. »

Olivier Barrellier

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