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Toitures végétalisées et biosolaires : futurs piliers d’une ville durable ?

Publié le 29 avril 2024

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Dans un contexte de changement climatique, les toitures végétalisées et biosolaires se révèlent être des solutions innovantes pour des villes plus résilientes, le tout en répondant aux nouvelles normes législatives et en offrant de nombreux avantages.
Toitures végétalisées et biosolaires : futurs piliers d’une ville durable ? - Batiweb

En plus d'améliorer la qualité de l'air en absorbant le CO2 et en filtrant les polluants atmosphériques, les toitures végétalisées et biosolaires contribuent à réguler les températures urbaines en réduisant les îlots de chaleur et en augmentant l'évapotranspiration. C'est en tout cas l'enjeu mis en avant lors d'un webinaire organisé par Batylab.  

 

Des obligations parfois contraignantes 

 

Dans ce cadre, l'association Atlansun se positionne sur tous les fronts de la technologie solaire, que ce soit le photovoltaïque ou le solaire thermique. Son objectif : faciliter le développement de projets solaires de qualité en apportant son expertise aux professionnels et aux territoires.

Pour les bâtiments neufs, l'association souligne que « les obligations en matière d'énergie solaire, notamment la RE2020, ne permettent pas toujours l'intégration des solutions solaires », a introduit Élie Ballester, directeur général d'Atlansun.

Cependant, c'est surtout du côté des bâtiments existants que les évolutions législatives ont suscité un intérêt. Le décret tertiaire, par exemple, impose une réduction significative de la consommation énergétique des bâtiments à usage tertiaire et offre ainsi une opportunité pour les solutions solaires de contribuer à cette exigence.

« Mais c'est avec l'introduction de lois spécifiques à la solarisation des bâtiments que le paysage réglementaire a véritablement évolué. En 2019, la loi Énergie Climat a initié cette démarche en exigeant que les nouveaux bâtiments de plus de 1000 m2 intègrent des dispositifs de production d'énergie renouvelable ou de végétalisation sur 30 % de leur surface », a-t-il précisé. Cette obligation a été étendue et renforcée par la loi Climat et Résilience en 2021, incluant désormais les bureaux dans le champ d'application.

La loi d'accélération des énergies renouvelables de 2023 a également consolidé ces mesures en élargissant le spectre des bâtiments concernés et en améliorant les exigences de couverture à atteindre, passant de 30 % à 50 %. Ainsi, à partir de juillet 2028, tous les bâtiments existants de plus de 500 m2 devront démontrer leur engagement envers la transition énergétique en atteignant ce taux de couverture en énergies renouvelables ou en végétalisation.

Ces évolutions législatives, « bien que contraignantes pour certaines », représentent également une opportunité pour les acteurs du secteur solaire de répondre à une demande croissante en solutions durables.

Pour Rémy Claverie, chercheur au CEREMA, les différents types de toitures végétalisées (extensives, semi-intensives et intensives) et les bénéfices environnementaux et énergétiques qu'elles offrent sont multiples, « comme la réduction des températures de surface, l'augmentation de la durée de vie des toitures et la réduction de la consommation d'énergie des bâtiments ».

 

Des innovations au service des villes durables 


 

Depuis trois décennies, la société Le Prieuré s'est spécialisée dans la végétalisation du bâti. Au cœur de leur offre, on retrouve la gestion des eaux pluviales en toiture et les toitures biosolaires. « Ces approches sont essentielles dans un contexte où les villes, de plus en plus imperméables, font face à des défis tels que les inondations et la pollution des cours d'eau, comme c'est le cas actuellement avec la Seine », rappelle Pierrick Le Carval, responsable prescription. 

Par ailleurs, le concept d'îlots de chaleur urbains est également au centre des préoccupations. « L’introduction de la végétation sur les toits permet non seulement de favoriser la biodiversité mais aussi de réduire les températures en ville grâce à l'évapotranspiration, rendant ainsi l'environnement urbain plus respirable », souligne-t-il.

Leur système Oasis, développé il y a une dizaine d'années, vise à stocker l'eau de pluie en toiture et à la redistribuer pour l'irrigation des végétaux. Avec ce système, « on parvient à capturer jusqu'à 80 % de l'eau de pluie, contribuant ainsi à la réduction des rejets et à la gestion durable des ressources hydriques ».

En ce qui concerne l'énergie solaire, les panneaux photovoltaïques sont installés sur des plaques adaptées, reposant sur le substrat des toitures végétalisées. Cette configuration maximise l'utilisation de l'espace disponible tout en favorisant le refroidissement naturel des panneaux grâce à l'évapotranspiration des végétaux.

Parmi les réalisations, le Village des Athlètes, avec 8 000 m² de toitures équipées du système Oasis Biosolar.

 

Marie Gérald

Photo de une : Adobe Stock

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