Alors que la distribution recule, la location et la manutention progressent
Les derniers chiffres Asterès pour la fédération DLR sont tombés. Et une chose est sûre : les affaires ne se portent pas bien pour la distribution du matériel de BTP. En glissement trimestriel, le CA de ces entreprises recule de 7,9 %, et de 6,7 % sur un an, après +1,1 % au 1er trimestre 2024.
Côté location de matériel de BTP, la forme revient, avec une hausse de 5,4 % en glissement annuel, contre « un début d’année historiquement faible » (+0,9 %) et des chiffres en chute libre. Par rapport au trimestre précédent, les chiffres augmentent de 8,3 %.
Seules les entreprises de distribution-location de matériel de manutention industrielle et agricole maintiennent un dynamisme continu, affichant sur un an +14,9 % au deuxième trimestre 2024. Toutefois, le CA dans cette activité se dévisse de 4,6 %. Cela « s’explique davantage par les résultats exceptionnels du trimestre précédent que par des résultats décevants ce trimestre », lit-on dans le communiqué de DLR.
L’instabilité politique et économique inquiète les entreprises
« Plusieurs entreprises répondantes citent les Jeux Olympiques de Paris parmi les facteurs ayant influencé positivement leur activité au deuxième trimestre 2024 et craignent le contrecoup des JO les trimestres suivants. Comme au trimestre précédent, la météo n’a pas joué en faveur des entreprises de DLR au deuxième trimestre, avec de nombreuses intempéries gênant l’activité », est-il écrit.
Au-delà de la météo, la fédération évoque un climat économique instable dans le BTP, entre un effondrement des chiffres de la construction, un accès à la propriété encore muselé, voire un marché de la rénovation énergétique instable. Ce qui place « l’indice du climat des affaires dans ce secteur (...) en-dessous de sa moyenne historique ».
Sans compter le flou politique toujours prégnant. Malgré la nomination de Michel Barnier au poste de Premier ministre, ce dernier doit encore former son gouvernement. En attendant, « le dénouement aura de l’influence sur leur activité aux prochains trimestres », annonce DLR.
« Les problématiques qui faisaient partie des préoccupations principales des entreprises en 2023, notamment la hausse des taux, les difficultés de recrutement et d’approvisionnement, ne sont plus du tout mentionnées, avec un progressif retour à la normale de la conjoncture. En revanche, une proportion significative des entreprises répondantes se dit préoccupée par l’instabilité politique et l’incertitude économique qui en découle, notamment en termes de fiscalité et de soutien aux entreprises. Les anticipations d’activité pour le prochain trimestre sont ainsi en berne dans tous les secteurs et les intentions d’investissement des entreprises de la distribution et de la location diminuent », développe la fédération.
Virginie Kroun
Photo de une : Adobe Stock