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Les nuisances sonores mènent la vie dure aux Français

Publié le 18 décembre 2024

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Une étude Rockwool - IPSOS révèle qu’au sein de leur domicile, six Français sur dix sont régulièrement dérangés dans leurs activités par les nuisances sonores. Si plus d’un Français sur deux fait ce constat, ils ne sont pourtant pas tous égaux face au phénomène.
Les nuisances sonores mènent la vie dure aux Français - Batiweb

Avoir son propre chez soi n’est pas forcément synonyme d’intimité. C’est ce qu’affirme l’étude menée par Rockwool - IPSOS, qui s’intéresse au rapport des Français vis-à-vis des nuisances sonores. En effet, 63 % des sondés affirment pouvoir entendre ce qu’il se dit chez les voisins à travers la cloison, et ce, au moins une fois par semaine.

Aux nuisances internes s’ajoutent les bruits extérieurs tels que ceux de la circulation. Tous ces désagréments sont révélateurs des insuffisances phoniques des logements des Français. Plus largement, l’étude révèle que 60 % de nos concitoyens sont gênés par le bruit quand ils sont dans leur logement. Un phénomène qui n’est pas sans conséquence sur la santé mentale et physique des occupants, comme le souligne l’enquête.

La circulation et le voisinage ne sont pas tendres avec les oreilles des Français

 

Quel que soit le type de logement, l'âge ou la région, les Français sont dans une large majorité exposés aux bruits extérieurs à leur habitation (78 %). Mais quelle est leur nature exacte ? Pour 66 % d'entre eux, les nuisances extérieures sont liées à la circulation (voitures, klaxons, etc.), et ce, au moins une fois par semaine.

C’est particulièrement le cas chez les Franciliens, dont 77 % entendent des bruits issus de la circulation au moins une fois par mois.

Le voisinage immédiat est également une perturbation pour 63 % des Français, qui se déclarent dérangés par des bruits en provenance de l’appartement de leurs voisins au moins une fois par mois (pleurs d’enfant, conversations perçues à travers les cloisons…). Les jappements intempestifs du chien d’à côté sont également un problème récurrent pour près de la moitié des Français. Plus insolite encore, ils sont un sur dix à entendre leur voisin pousser la chansonnette sous la douche, au moins une fois par mois.

Les nuisances sonores internes au foyer sont également légion. Ainsi, un Français sur deux y est exposé au moins une fois par semaine. Par ailleurs, environ un tiers des Français déclare entendre, avec la même régularité, leurs enfants jouer ou le son de la télévision provenant d’une autre pièce.

Les jeunes et les citadins sont les premiers touchés

 

Si le bruit est un problème majeur pour une grande majorité de Français, sont-ils pour autant tous égaux face à ces nuisances ? L’étude révèle qu’au quotidien, les jeunes sont plus impactés que leurs aînés. Les 18-24 ans sont 67 % à entendre au moins un bruit en provenance de leur voisin toutes les semaines, contre 63 % des 35-59 ans et 49 % des 60-75 ans. Ces différences s’expliquent en partie par le fait que les jeunes sondés vivent davantage au sein des grandes villes (57 % des 18-24 ans) et en appartement (60 % des 18-34 ans).

Du fait de la promiscuité des logements, les Français qui vivent en appartement sont en effet bien plus souvent perturbés, que ce soit pendant leur sommeil (39 %, contre 25 % en maison), leurs loisirs (36 %, contre 25 % en maison) ou même lors de télétravail (17 %, contre 11 % en maison). À contrario, ceux qui vivent en maisons sont plus nombreux à trouver leur logement plus calme : un Français sur deux en maison juge son environnement paisible, contre seulement 28 % de ceux vivant en appartement.

Chez les citadins, les Franciliens sont particulièrement exposés. En effet, 67 % d’entre eux sont dérangés par des bruits provenant du voisinage au moins une fois par semaine. Dans les villes de plus de 200 000 habitants comme Marseille, Lyon, Toulouse, Nice, Nantes, Montpellier, Strasbourg, on monte à 60 %.

Ne pas prendre les nuisances sonores à la légère

 

Toutes ces contrariétés ne sont pas sans conséquences sur la santé mentale et physique des occupants. Les Français qui vivent en appartement réagissent souvent de manière plus négative face aux bruits, se sentant plus énervés (53 % contre 38 % en maison), plus déconcentrés (25 % contre 18 % en maison) et plus stressés (24 % contre 15 % en maison). L’énervement est particulièrement marqué chez les jeunes, avec 55 % des 18-24 ans se disant agacés. 

Sans grande surprise, le sommeil s’avère être l’activité la plus impactée par le bruit. Presque un Français sur deux est dérangé au moins une fois par mois la nuit. 

Un phénomène qui n’est pas à prendre à la légère, puisque répétées nuit après nuit, ces nuisances impactent durablement la santé mentale (stress, anxiété, troubles du sommeil) et physique (l’accélération du rythme cardiaque ou l’augmentation de la pression artérielle) de ceux qui en sont victimes. Les Français sont d’ailleurs près de trois sur quatre (74 %) à avoir connaissance que le bruit représente une menace réelle pour la santé, et peut entraîner des problèmes cardiovasculaires et métaboliques.

Parmi les télétravailleurs, un quart se dit dérangé par le bruit au moins une fois par semaine. Pour 20 % d’entre eux, ces perturbations sonores les ont conduits à réduire, voire abandonner, le travail à domicile. 

Des solutions bien présentes, mais trop peu appliquées

 

Pourtant, des solutions existent pour améliorer le confort acoustique de ces derniers, et ça, près de 83 % des Français interrogés en sont bien conscients. Pourtant, seulement 26 % des sondés ont déjà franchi le pas, et 21 % des Français prévoient de le faire.

Un passage à l’acte freiné par une connaissance partielle des aides financières proposées par le gouvernement. Seulement 39 % des citoyens déclarent être informés. Alors qu’ils sont les principaux concernés, plus de la moitié des propriétaires ignorent que l’isolation phonique est éligible au dispositif d’aide à la rénovation énergétique MaPrimeRénov’.

« Tous les jours, un tiers des Français entend des bruits en provenance de l’appartement de leur voisin ! Les nuisances sonores sont un véritable sujet de santé publique. L’OMS en 2021 annonce qu’une personne sur quatre dans le monde devrait avoir des problèmes d’audition d’ici 2050 et l’Union européenne allait même jusqu’à classer le bruit comme deuxième cause de décès liés à la pollution après la pollution atmosphérique. Et pourtant, des solutions existent, dont certaines permettent la réduction de 80 % du bruit intérieur », déclare Tristan Sacquet, ingénieur acousticien chez Rockwool France. 

 

Jérémy Leduc

Photo de Une : Adobe Stock

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