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« Prendre soin » des occupants, premier acte responsable de l’industrie immobilière

Publié le 25 février 2019

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Le groupe de Travail RBR 2020-2050 du Plan Bâtiment Durable, présidé par Alain Maugard (Qualibat) et Christian Cléret (Novaxia), a dévoilé la première version de sa note « Bâtiment Responsable et santé ». Afin de recueillir les remarques des professionnels du bâtiment et de l’immobilier, une phase de consultation publique a été lancée. Les contributions peuvent être envoyées jusqu’au 29 mars prochain.
« Prendre soin » des occupants, premier acte responsable de l’industrie immobilière - Batiweb
A travers sa note, le groupe de travail RBR 2020-2050 vient confirmer sa volonté d’inscrire la santé et le cadre-bâti dans le projet « Bâtiment Responsable ». En effet, « la santé est le bien le plus précieux de l’Homme. Les enjeux de santé mobilisent la sphère publique pour la politique nationale mise en œuvre pour l’ensemble de ses administrés, tous les citoyens et l’ensemble des acteurs économiques ».

La note souligne : « De nombreuses études scientifiques ont permis d’intégrer à l’ensemble des labellisations et certifications des bâtiments – conception et exploitation – à travers le monde, des objectifs et indicateurs de suivi sur les thèmes de la santé physiques tels que l’emploi de matériaux sains, la qualité de l’air, de l’eau, visuelle et acoustique… »

Les enjeux et défis de la relation « Bâtiment et Santé » sont donc « multiples et diversifiés ». « L’évolution de la démographie mondiale, la raréfaction des ressources naturelles, les phénomènes de concentration urbaine interpellent l’ensemble des acteurs de l’industrie immobilière sur la nécessité de prendre soin de l’homme dans les actes de conception et de construction de l’ensemble des typologies de bâtiments qui feront la Ville de demain ».

Habiter, Concevoir et Prévenir

Trois grands axes articulent les réflexions du groupe de Travail RBR 2020-2050. Premier point : HABITER. Le bâtiment reste « le premier environnement de l’homme ». « L’être humain dépend de son environnement et cette dépendance le rend vulnérable aux caractéristiques de ses différents espaces de vie ». Le bâti sollicite l’Homme en permanence : « par la respiration », « par nos sens », « par la sensibilité générale ou somatique », « par l’environnement électromagnétique », « par l’eau ».

La note souligne ainsi l’importance de préserver les occupants d’agents pathogènes « selon la vocation de l’espace conçu ». Des agents qui « sont différemment ressentis ou supportés en fonction de l’âge. On ne peut donc concevoir une crèche ou une école comme un immeuble de bureaux ! ».

Deuxième point : CONCEVOIR. La conception d’un immeuble doit prendre en compte l’âge des personnes et les activités qu’il héberge. Les changements d’usage doivent être anticipés : « la réversibilité des bâtiments devront donc prendre en compte les besoins humains fondamentaux dans leur utilisation future si l’on veut préserver la santé dans son acception globale ». Quels sont ces besoins ? Les besoins physiologiques ou vitaux (respirer, dormir, boire, se reposer, manger, se mouvoir, éliminer), les besoins liés à notre sensorialité et notre sensibilité générale (voir, entendre, sentir, ressentir, goûter, toucher, sentir) et les besoins psycho-sociaux de sécurité, protection, épanouissement…

Le groupe de Travail RBR 2020-2050 estime que l’architecture peut répondre aux enjeux de santé. La profession « intervient largement dans le soin porté aux habitants par la prise en compte de la santé physique, psychique et sociale dans l’acte de conception ». A titre d’exemple : le choix des matériaux de façade et des modes constructifs pour prévenir la précarité énergétique « est un des éléments forts de son engagement dans la société civile et de sa responsabilité vis-à-vis des futurs occupants ».

PREVENIR constitue le 3e axe de la note : « Face aux divers risques récurrents d’exposition des personnes à divers polluants dans l’environnement bâti, une approche globale d’anticipation et d’amélioration dans l’acte de construire et de réhabiliter devient une nécessité ». L’ensemble des acteurs doit en effet disposer d’outils méthodologiques, techniques et de communication pour intégrer la protection de la santé des occupants, à l’instar d’ECRAINS, une méthode globale et rigoureuse de management de la qualité de l’air intérieur développée et actuellement expérimentée par l’Ademe.

Prospective et bonnes pratiques

Le groupe de travail RBR 2020-2050 finalise sa note en formulant cinq propositions pour un bâti respectueux de la santé de l’Homme. Il préconise notamment la mise en œuvre d’une évaluation sanitaire des matériaux de construction, des produits de pose et des équipements auprès des constructeurs et des Industriels ; ou encore une prise en compte mesurée de l’impact de l’environnement quotidien sur le bien-être de l’Homme via des solutions de mesure de qualité de l’air, de l’eau, de la lumière, de l’environnement sonore…

La santé doit être « traitée de façon globale et portée jusque dans l’aménagement du territoire et de la ville ». Le groupe défend l’idée d’un urbanisme favorable à la santé et l’intégration de l’intelligence artificielle dans le monitoring des composantes santé du bâtiment et des occupants.

Accompagner la mixité intergénérationnelle, favoriser l’inclusion de l’ensemble des populations et diversifier les moyens et lieux de communication, respiration, de partage et concentration ou d’intimité au sein du bâtiment et des quartiers, est également nécessaire.

Enfin, la santé sociétale se veut « un axe à dynamiser ». Le groupe se réfère ici au développement de l’économie circulaire mais aussi au choix de solutions et « de modes opératoires simples et pérennes basés sur l’étude du biomimétisme pour une meilleure acceptation des choix par l’organisme humaine ».

Pour télécharger l’intégralité de la note, rendez-vous ici. Les contributions peuvent être envoyées jusqu’au 29 mars prochain à l’adresse suivante : planbatimentdurable@developpement-durable.gouv.fr

R.C
Photo de une : ©Adobe Stock

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