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Rénovation énergétique : « Ce qui est important aussi, c’est de penser global » (abcdomus)

Publié le 29 juin 2023

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Si les industriels prendront leurs quartiers au salon Renodays, des bureaux d’études rejoindront également l’événement, parmi lesquels abcdomus. Présentation du cabinet avec son co-gérant, Benoît Cousin, qui nous livre également sa vision sur la rénovation énergétique.
Rénovation énergétique : « Ce qui est important aussi, c’est de penser global » (abcdomus) - Batiweb

Pourquoi le bureau d’études abcdomus a décidé de participer aux Renodays

 

Benoit Cousin : Ça va être notre tout premier gros salon. Le premier salon auquel on a participé c’était le Forum Habiter Durable à la mairie de Paris, organisé par l’Agence Parisienne du Climat. On travaille beaucoup en copropriété et rénovation à Paris et dans le Grand-Paris. Lors de ce forum, nous avons reçu le deuxième prix du jury des trophées CoachCopro 2023.

Et c’est le salon de l’APC qui nous a conforté dans le fait d’en faire d’autres, parce qu’on a pu rencontrer un certain nombre de clients, de prospects assez intéressants, et aussi de pouvoir parler de nous. Parce qu’on est un petit intervenant du domaine et on a besoin de visibilité, de se faire connaître. 

Alors aux Renodays, on a envie de rencontrer des professionnels de la rénovation énergétique et des maîtres d’ouvrage, qui ont des projets de rénovation énergétique, de pouvoir présenter nos activités de maîtrise d’œuvre en rénovation énergétique, mais aussi nos activités connexes de maîtrise d’œuvre de réhabilitation. On ne fait pas du tout de neuf. 

Quels aspects de votre activité souhaitez-vous présenter aux Renodays ?

 

Benoit Cousin : On va présenter un certain de nombre de projets qu’on a déjà réalisés, c’est ça qui va nous aider à formaliser véritablement ce qu’on fait : des rénovations énergétiques, des améliorations de bâtiment, l’utilisation d’outils de relevés scanner 3D, de nuages de points pour montrer que nous essayons d’être à la pointe pour améliorer la réalisation des projets et la qualité des rendus. 

Nous allons présenter également nos activités d’audits énergétiques, d’audits de patrimoine, d’audits architecturaux. 

Au-delà de la copropriété, sur quel bâti se concentre abcdomus ?

 

Benoit Cousin : Il y a d’autres spécialisations. Il y a la copropriété d’habitation, la copropriété tertiaire. 

On a une grosse activité liée à la maîtrise d’œuvre de réhabilitation après sinistres. Nous aidons les victimes de sinistres à retrouver un bâtiment tel qu’il était avant sinistre.

On a aussi une petite activité qui est liée à la réhabilitation de bâtiments à fort enjeu patrimonial, qui ne sont peut-être pas classés monuments historiques, mais qui ont un cachet et de l’importance d’un point de vue historique, et qu’il faut pouvoir préserver aussi dans le cadre de la rénovation énergétique. C’est intéressant aussi de montrer qu’on peut aussi potentiellement faire de la rénovation énergétique de bâtiments, sans faire de l’isolation thermique par l’extérieur. Il y a des solutions pour cela.

Et quelles solutions sont plus adaptées à la rénovation énergétique de bâtiment à enjeu patrimonial ? 

 

Benoit Cousin : Là c’est du cas par cas. Et il y a besoin de discuter justement avec les architectes des bâtiments de France, les architectes du patrimoine. Ce sont des projets qui sont assez complexes et nécessitent beaucoup de discussions et de consensus. Et aussi que le maître d’ouvrage soit ouvert à la réflexion et utilise des solutions innovantes. 

Par contre, pour les copropriétés, les bâtiments des années 1960, 1980 et ainsi de suite : là il y a des solutions qu’on peut, non pas industrialiser, mais répéter avec l’isolation thermique par l’extérieur. Mais c’est purement sur des bâtiments qui n’ont pas la même valeur historique. 

Qu’est-ce qui peut freiner les rénovations énergétiques en copropriété ? 

 

Benoit Cousin : Ce qui est important, c’est la gouvernance du projet. Que le conseil syndical et le syndic soient forts dans la gouvernance du projet, pour que cela puisse avancer. Là encore, il est nécessaire qu’il y ait beaucoup d’échanges, d’informations et de décisions prises par la maîtrise d’ouvrage. 

Et après bien sûr, il y a le sujet financier. C’est sûr qu’il y a quelques fois des projets qui ne sortent pas parce qu’ils sont trop chers, où il y a des restes à charge trop importants. Mais, ce qui est important c’est de faire des projets adaptés au portefeuille des clients. Et de ne pas les faire rêver sur des solutions qu’ils ne peuvent pas obtenir. On l’a vu avec certains confrères qui avaient des solutions très belles esthétiquement, et très performantes, mais qui n’étaient pas dans le budget de leur client. 

Comment abcdomus ajuste ses projets au budget de la maîtrise d’ouvrage ? 

 

Benoit Cousin : On fait des estimations de coûts, sur la base de ratio, très tôt dans le projet, dès les audits énergétiques et architecturaux. On émet des hypothèses et cela permet justement de montrer aux copropriétaires les solutions qui peuvent être très élevées, moyennement élevées en termes de coûts, ou très peu chères. Cela permet d’adapter véritablement le projet par la suite, en fonction des décisions, ou de ce que souhaitent les copropriétaires. 

Les politiques publiques ne doivent-elles pas davantage s’impliquer en termes de financements ? 

 

Benoit Cousin : Il y a beaucoup de réflexions de la part de plein de monde. Il y a beaucoup d’interrogations de la part de confrères ou d’entreprises de travaux et de fédérations professionnelles qui travaillent là-dessus. 

Il y a l’histoire du reste à charge, mais il y a aussi les avances. Actuellement les aides sont importantes, elles sont très utiles, mais il y a aussi l’histoire de l’avance de la part des copropriétaires, parce qu’ils avancent les fonds, et après se font rembourser. 

Ce qui est important aussi, c’est de penser global. Quelques fois les gestes uniques ont pu ne pas être forcément utiles dans la rénovation de certains bâtiments. Il faut vraiment faire de la rénovation globale et penser à l’exploitation, au confort d’été, au confort d’hiver, et pas qu’à une réflexion des coûts. Il y a aussi une réduction des consommations d’énergies primaires et d’amélioration du confort des habitants. 

Comment sensibiliser les copropriétés en ce sens ? 

 

Benoit Cousin : On peut être confrontés à des copropriétaires qui ont des objectifs divergents. On peut avoir des copropriétaires qui vont être très enclins à vouloir améliorer l’étiquette énergétique de leurs bâtiments pour des questions écologiques. Et d’autres qui vont être plutôt sur l’amélioration pour baisser la note de chauffage ou de consommation d’énergie. Il y en a qui sont totalement fermés à cela, parce qu’ils ont objectif à court terme de rentabilité, ou qu'ils sont âgés et ne se projettent pas dans un avenir très lointain. Donc il y a vraiment tout cela à prendre en compte, et c’est compliqué. 

D’où l’importance de la force du conseil syndical et du syndic, qui doivent orchestrer véritablement le projet et entraîner l’ensemble des copropriétaires. 

 

Propos recueillis par Virginie Kroun
Photo de Une : Benoit Cousin - LinkedIn

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