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Crédit immobilier : des taux stables qui ravivent la demande

Publié le 02 juin 2025

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Après des mois d’incertitude, le marché du crédit immobilier semble retrouver des couleurs. Tandis que les taux se stabilisent et que la BCE pourrait acter une nouvelle baisse de ses taux directeurs, la demande repart à la hausse, portée notamment par le dynamisme des primo-accédants. De quoi redonner un second souffle à l’accession à la propriété.
Crédit immobilier : des taux stables qui ravivent la demande - Batiweb

Après un début d’année marqué par des hausses successives, le mois de mai a confirmé une accalmie des taux de crédit immobilier. Une tendance qui se prolonge en juin, alors que les marchés attendent la décision de la Banque Centrale Européenne (BCE), prévue le 5 juin. Si une nouvelle baisse des taux directeurs est actée, elle pourrait enclencher une dynamique favorable à l’emprunt, dans un contexte économique encore incertain.

Le repli de l’OAT 10 ans (Obligation assimilable du Trésor), passée de 3,678 % à 3,20 %, a contribué à cette stabilisation. Les taux moyens relevés par CAFPI en mai s’établissent à 3,04 % sur 15 ans, 3,15 % sur 20 ans et 3,28 % sur 25 ans. Des chiffres globalement stables, voire en légère baisse sur certaines durées.

Même tendance chez Pretto, où les taux moyens s’élèvent à 2,87 % sur 15 ans, 3 % sur 20 ans et 3,09 % sur 25 ans. Les meilleurs profils, notamment les primo-accédants jeunes et à hauts revenus, bénéficient de décotes significatives, avec des taux parfois inférieurs à 3 %.

Les primo-accédants, moteurs de la reprise

 

Soutenus par les mesures gouvernementales, et notamment le renforcement du prêt à taux zéro (PTZ) entré en vigueur en avril, les jeunes acheteurs font un retour remarqué sur le marché immobilier. Chez CAFPI, le nombre de dossiers de primo-accédants éligibles au PTZ a plus que doublé depuis le début de l’année, passant de 3 à 7 dossiers sur 10. Une tendance confirmée par Pretto, où 50 % des crédits pour l’acquisition d’une résidence principale concernent désormais des primo-accédants.

Ces ménages, âgés en moyenne de 34 ans, avec des revenus de 84 400 € à deux, empruntent sur près de 23 ans pour financer un bien de 353 000 €. Le montant moyen emprunté s’élève à 293 000 €, à un taux proche de 3,3 %. Selon Pierre Chapon, cofondateur de Pretto, « les acquéreurs sont plus jeunes, mieux informés et stratégiques dans leurs choix ». Une évolution qui s’inscrit dans un contexte de reprise de la production de crédits, en hausse de 71 % entre mars 2024 et mars 2025.

Un pouvoir d’achat immobilier qui résiste... mais pour combien de temps ?

 

La stabilisation des taux, combinée à une baisse ou un maintien des prix dans plusieurs villes, permet aux ménages de préserver leur pouvoir d’achat. Selon CAFPI, à mensualité constante (1 000 €/mois sur 25 ans), la surface finançable a progressé en mai : +1,71 m² à Reims, +1,14 m² à Lille ou encore +1 m² à Nantes.

Cependant, la reprise de la demande pourrait inverser la tendance. Les derniers chiffres des notaires et de l’Insee font état d’une légère hausse des prix immobiliers au premier trimestre 2025 : +0,5 % en moyenne, avec une hausse de +0,7 % en province contre une baisse de -0,3 % à Paris.

À surveiller dans les mois à venir, en plus des annonces de la BCE : les tensions internationales et l’évolution des taux d’emprunt sur les marchés financiers. Autant de facteurs susceptibles de modifier, à court terme, les conditions d’accès au crédit.

 

Par Jérémy Leduc

Photo de Une : Adobe Stock

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