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Logement collectif neuf : « La PAC devient un standard »

Publié le 21 avril 2023

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La PAC s’invite dans le cahier des charges de la construction neuve, devenant une solution bas carbone promue par la RE2020. Le point avec le directeur RSE et Innovation de Kaufman & Broad. Le système thermique a été et continue d’être éprouvé par le promoteur immobilier dans des projets de construction neuve, notamment dans le résidentiel collectif.
Logement collectif neuf : « La PAC devient un standard » - Batiweb

En introduction de la Matinale de la PAC, organisée par l’Association française des pompes à chaleur (AFPAC) ce mercredi 12 avril, Olivier David, chef du service du Climat et de l’Efficacité Énergétique à la direction générale de l'Énergie et du Climat (DGEC) défendait l’intérêt de la construction neuve dans le déploiement de la PAC en logement collectif

« On a construit une RE2020, une réglementation sur les bâtiments neufs qui préfigure le monde qu’on imagine en 2050. Un monde de neutralité carbone, dans lequel la PAC va avoir un rôle à jouer dans le bâtiment neuf collectif », affirmait l’expert. 

Imposant progressivement des seuils bas carbone, tant dans la production que l’exploitation du bâtiment, la nouvelle réglementation incarne aussi un « changement de culture, puisque jusqu’ici ce qui prédominait c’est la notion de kilowattheure par m2 d’efficacité énergétique, qui passe au kilo de CO2 par m2 », souligne plus tard Bertrand Eyraud, directeur RSE et Innovation chez Kaufman & Broad, lors d’une table ronde intitulée « La PAC dans le logement collectif neuf - Une dynamique déjà engagée ».

Vers plus de sobriété dans les matières et matériaux employés

 

Mais quels changements de paradigme ces enjeux bas carbone ont-ils enclenchés, en particulier dans la promotion immobilière ? 

« Sur les matériaux, la promotion immobilière investit un principe de sobriété, avec le moins de matière en oeuvre pour produire (…), investiguer les familles de matériaux bas carbone biosourcés et évidemment le réemploi. Et puis, sur la partie usages et énergies, l’idée est encore plus simple : c’est une sortie forte, et bientôt des vecteurs énergétiques » fossiles, avance déjà Bertrand Eyraud.

S’ajoute donc la sensibilisation des collaborateurs de Kaufman & Broad à de nouvelles technologies comme la PAC, jusque-là peu appréhendée dans l’immobilier résidentiel neuf. Ce qui a nécessité des temps d’échanges et des ateliers d’intégration architecturale ou de design technique, avec industriels et autres acteurs de la filière PAC.

Résultat : si seulement 15 % des opérations immobilières en collectif résidentiel livrées en 2022 par Kaufman & Broad - soit datant de 2016-2017 et répondant à la RT 2012 -  présentaient une majorité de pompes à chaleur dans leur production, les chiffres évoluent. Ainsi, sur les chantiers de logements collectifs lancés en 2022 et soumis à la RE2020, la part de PAC monte à 30 %, tandis que les projets conçus la même année affichent 50 %. 

« La pompe à chaleur devient le nouveau standard », affirme le directeur RSE et Innovation du promoteur immobilier

L’installation d’une PAC en logement collectif, un coût technique à relativiser

 

Une question est soulevée cependant par Bertrand Eyraud :  « Est-ce que le coût technique est plus cher ou moins cher entre une chaufferie gaz et une solution bas carbone ? ».

L’expérience de Kaufman & Broad montre qu’une option bas carbone est plus coûteuse. « On a l’exemple d’un projet qui a avait été désigné en gaz. Et il avait été redesigné pour différentes raisons étudiées sur un vecteur bas carbone, une pompe à chaleur Air/Eau. [Le coût] était effectivement plus cher », raconte son directeur RSE et Innovation.

Cependant, « il y a d’autres variables économiques qui jouent », nuance l’intéressé, rappelant que le métier d’un promoteur c’est de « valoriser le volume immobilier de la surface habitable ». 

« Et donc à côté d’un coût technique plus cher, on peut constater qu’entre deux solutions chaufferie gaz collectif et pompe à chaleur en logement collectif, il y a la notion d’encombrement » expose Bertrand Eyraud. Il développe : « Par exemple, dans [le même projet cité plus tôt], il y avait plein d’infrastructures de chaufferie gaz à côté des immeubles dans la configuration collective. En passant à la pompe à chaleur, on peut tout de suite libérer de l’espace, on retrouve des unités extérieures sur le terrassement. Si je libère deux chaufferies en rez-de-chaussée, je libère de la surface habitable que je peux commercialiser et on explose les ordres de grandeur ». 

Et la PAC géothermique dans tout ça ?

 

Autre question abordée dans la PAC en résidentiel collectif neuf : le recours à la géothermie. « Ça fait partie des sujets d’expérimentations, de pouvoir mutualiser les forages pour une fondation profonde avec une sonde géothermique », reconnait Bertrand Eyraud. 

Si la géothermie est un procédé éprouvé, il est encore négligé et mériterait de se développer, selon Kaufman & Broad. Le promoteur immobilier travaille sur « une industrialisation dans les phases d'études, la montée à l’échelle de ces solutions. On revisite nos habitudes et nos concepts avec de nouvelles règles du jeu du bâtiment performant », soutient son directeur RSE et Innovation.

 

Virginie Kroun

Photo de Une : V.K 

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