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Logement neuf : pour les promoteurs, la baisse de l'offre fait monter les prix

Publié le 03 mars 2022

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La Fédération des Promoteurs Immobiliers (FPI) organisait ce jeudi une conférence de presse pour dresser son bilan de l'année 2021 et dévoiler les résultats d'une étude sur les Français et le logement. Les chiffres révèlent notamment une baisse des mises en vente de près de 17 % par rapport à 2019, et des hausses de prix qui se poursuivent. Dans ce contexte, la fédération propose 5 mesures pour remédier à cette situation.
Logement neuf : pour les promoteurs, la baisse de l'offre fait monter les prix - Batiweb

Ce jeudi, la Fédération des Promoteurs Immobiliers (FPI) présentait son bilan de l'année 2021. L'année 2020 ayant été une année blanche avec la fermeture des bureaux de vente et des services instructeurs, les chiffres 2021 ont été mis en regard de ceux de l'année 2019. « L'année 2019 n'était déjà pas une bonne année », a toutefois insisté Pascal Boulanger, président de la fédération.

 

En 2021, les promoteurs ont constaté une baisse importante des permis de construire pour les logements collectifs, avec -6,7 % par rapport à 2019, contre une forte hausse de 16,8 % pour les logements individuels purs. Des résultats « en contradiction avec les objectifs du Zéro Artificialisation Nette (ZAN) », note Marc Villand, vice-président de la FPI.

 

La baisse de l'offre et la hausse des prix se poursuivent

 

Par ailleurs, les ventes et les mises en ventes ne retrouvent pas leurs niveaux d'avant-crise, avec respectivement -11,9 % et -16,9 % par rapport à 2019. Parallèlement, les prix des logements neufs poursuivent leur hausse, avec +5,5 % en région, et +4,8 % en Île-de-France.

 

Comme lors de son dernier bilan en novembre, la fédération souligne que la rareté de l'offre va continuer d'avoir un effet sur la hausse de prix des logements neufs, mais aussi sur ceux de l'ancien, puisque de nombreux ménages français se reportent sur ce marché, faute d'offre dans le neuf. « Il y a une forte augmentation des prix dans l'ancien parce qu'il y a une rareté du neuf », résume Pascal Boulanger.

 

La FPI propose 5 mesures

 

Afin de lutter contre la baisse de l'offre et la hausse des prix, la FPI propose cinq mesures, dont une « pause normative » pour « faciliter l'acte de construire ».

 

Pascal Boulanger appelle également les maires à « reprendre les stylos pour signer les permis de construire ». « Il faudrait qu'une partie de la TVA immobilière soit fléchée sur les communes parce que les maires n'ont plus aucune incitation fiscale », estime le président de la FPI. « On peut aussi réfléchir à un système de bonus/malus. Les maires qui gaspillent les PLU se verraient infliger une taxe qui aiderait les maires qui construisent », ajoute-t-il.

 

Parmi les autres mesures proposées : aider les ménages accédants, en baissant la TVA. « Si on considère le logement comme un bien de première nécessité, on peut réfléchir à une TVA plus basse, à 5,5 % ou à 10 %, au lieu de 20 % », soutient Pascal Boulanger. Ou encore s'inspirer du modèle suédois, en prêtant au logement plutôt qu'aux particuliers. « On ne prêterait plus sur 20 ans à des particuliers, mais on prêterait au logement. Puisque la durée de vie d'un bien immobilier est plus longue que la durée de vie d'un être humain, on pourrait flécher le prêt sur le logement et donc faire des prêts beaucoup plus longs, jusqu'à 45 ans. Quand vous rachetez le logement, vous reprenez le prêt avec la durée qu'il reste », détaille le président de la FPI.

 

Enfin, dernière requête en vue du prochain quinquennat : que le ministère du Logement soit un ministère de plein exercice et non plus un ministère délégué. « Avec un ministère du Logement délégué sous le ministère de la Transition écologique, il y a quand même une certaine incompatibilité », a estimé Pascal Boulanger.

 

 

Trois quarts des Français estiment qu'il y a une crise du logement (étude)

 

Outre le bilan de la promotion immobilière, la fédération a également dévoilé les résultats d'une étude sur les Français et le logement, menée auprès de 3 000 personnes. Les résultats montrent notamment une opinion plutôt pessimiste sur la situation actuelle et les années à venir pour le logement, avec notamment un problème de coût et de nombre de logements. 94 % des personnes interrogées ont le sentiment que les prix sont décalés par rapport aux revenus, et trois quarts estiment qu'il y a une crise du logement. Le logement pèse en effet beaucoup sur le pouvoir d'achat des Français, puisqu'il représente le premier poste de dépense. Il est pourtant de plus en plus indispensable et perçu comme un cocon protecteur face aux menaces sanitaires et sécuritaires.

 

Claire Lemonnier

Photo de une : Adobe Stock

 

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