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Un classement des villes côtières avec le plus fort taux de passoires thermiques

Publié le 29 août 2023

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Le groupe Effy dresse un classement des stations balnéaires comprenant le plus fort taux de passoires thermiques classées F et G. Pour l’occasion, 50 villes côtières comportant le plus haut taux d’équipements hôteliers ont été passées au crible. Découvrez qui sont les bons et mauvais élèves qui ornent le littoral français.
Un classement des villes côtières avec le plus fort taux de passoires thermiques - Batiweb

Pendant l’été, les Français et touristes étrangers se ruent sur les villes côtières du pays. Pour loger ces centaines de milliers de vacanciers, de nombreux logements sont mis en location par leur propriétaire. Après avoir passé l’après-midi à dorer sous le soleil, nombreux sont ceux qui recherchent la fraîcheur dans leur habitation. Malheureusement, beaucoup de villes côtières ne peuvent garantir pleinement un tel confort.

L’efficacité énergétique d’un logement est aussi importante l’hiver que l’été, car elle permet de ne pas trop subir la chaleur pendant les mois de fortes températures. Le groupe Effy a mené une enquête auprès des 50 stations balnéaires françaises dotées des plus grandes capacités hôtelières en 2023. Les résultats ont permis d’établir un classement des stations balnéaires comprenant le plus fort taux de passoires thermiques classées F et G.

 

Qui sont les mauvais élèves ?

 

Le plus mauvais élève est la ville de Noirmoutier-en-l’Île, en Vendée. Dans cette commune, 374 logements sont proposés à la location, dont 158 sont des passoires notées F ou G, soit 42 % du total. Les villes de Trouville-sur-Mer et Deauville, dans le Calvados, suivent juste derrière, avec 41 % de passoires. Ramatuelle, dans le Var, compte 30 % de passoires thermiques. Viennent ensuite Royan (Charente-Maritime), Berck (Pas-de-Calais), et Dinard (Île-et-Vilaine), où plus d’un logement sur quatre serait aussi une passoire.

À l’échelle des régions, les plus importants taux de passoires thermiques côtières se situent dans les Hauts-de-France, la Normandie et la Bretagne.

 

Le sud de la France à l’honneur

 

Du côté des bons élèves, on retrouve sur la plus haute marche du podium les villes de Mandelieu-la-Napoule (Alpes-Maritimes) et Saintes-Marie-de-la-Mer (Bouches-du-Rhône) avec seulement 4 % de passoires notées F et G. Ajaccio (Corse-du-Sud) suit de près avec seulement 155 passoires thermiques sur les 2 834 logements que compte la ville, soit 5 % de passoires. Viennent ensuite les villes de Porto-Vecchio (Corse-du-Sud), Fréjus (Var), Sanary-sur-Mer (Var), Sète (Hérault), Canet-en-Roussillon (Pyrénées-Orientales), Sainte-Maxime (Var), Anglet (Pyrénées-Atlantiques), Antibes (Alpes-Maritimes) et Calvi (Haute-Corse), avec 6 à 7 % de passoires recensées.

Par ailleurs, l’étude révèle que parmi les 50 plus grandes destinations balnéaires françaises, 33 villes présentent un taux de passoires moins élevé que la moyenne nationale, estimée à  17 %.

 

Une rénovation énergétique nécessaire mais peu évidente

 

À compter de 2025, les logements classés G tout d’abord, puis F et E, seront progressivement interdits à la location. Pour pouvoir continuer à louer leur biens, les propriétaires de passoires thermiques vont devoir entreprendre d’importants travaux de rénovation énergétique. Pour certains d’entre eux, ces travaux peuvent se transformer en véritable casse-tête.

En effet, parmi les villes où l’on recense le plus fort taux de passoires, on trouve des communes avec beaucoup debâtiments anciens ou classés, comme par exemple à Trouville-sur-Mer. Il est ainsi mentionné dans l’AVAP (Aire de mise en valeur de l’architecture et du patrimoine) de la ville, que « la plupart des constructions traditionnelles ne possèdent pas d’isolation thermique et sont munies de fenêtres simple vitrage, ce qui entraîne des déperditions thermiques » importantes.

Pour ces villes, la difficulté réside dans l’exigence des communes de respecter certains critères précis (protection de la qualité esthétique du bâti, analyse du potentiel de réhabilitation thermique avant rénovation…). Des logements qui ont de quoi donner du fil à retordre à leurs propriétaires. 

« Dans ces villes au patrimoine architectural souvent classé, la rénovation des logements est soumise à des exigences particulières qui rendent les chantiers plus complexes et plus coûteux. L’accompagnement de ces familles doit se renforcer de toute urgence », explique Audrey Zermati, directrice stratégie d'Effy.

Il existe d’autres raisons qui peuvent expliquer ces taux de passoires si élevés sur les côtes françaises. La ville de Royan par exemple a été pratiquement rasée pendant la Seconde Guerre Mondiale, avant d’être entièrement reconstruite à partir de 1947. Une reconstruction qui s’est faite alors que les toutes premières réglementations thermiques n’ont été instaurées en France qu’à partir de 1974.

 

Un décret vient entériner le calendrier d’interdiction de mise en location des passoires thermiques

 

Deux ans après le vote à l'Assemblée Nationale, un décret publié au Journal officiel du 20 août vient entériner l’interdiction progressive à la location des logements classés G, F et E à partir du 1er janvier 2025. 

Le texte rappelle aux bailleurs les futures obligations de performances énergétiques des logements qu’ils louent.

Par ailleurs, certaines exceptions seront en vigueur, notamment en raison de contraintes architecturales ou patrimoniales. Les propriétaires concernés seront alors exonérés de l’obligation de respecter les normes énergétiques. Ces exceptions seront appliquées si :

 

  • Les travaux nécessaires à la rénovation énergétique du logement « font courir un risque de pathologie du bâti, affectant notamment les structures ou le clos et couvert des bâtiments ». Ce risque doit alors être attesté « par une note argumentée rédigée, sous sa responsabilité, par un homme de l’art ».
  • Les travaux nécessaires à la rénovation énergétique du logement, qui concernent « des modifications de l’état des parties extérieures, ou de l’état des éléments d’architecture et de décoration de la construction », ont fait l’objet d’un refus d’une autorité administrative. En clair, si le propriétaire se retrouve dans l'incapacité de réaliser le chantier, faute d’avoir pu obtenir une autorisation d’urbanisme ou un permis de construire dans cette situation.

 

Jérémy Leduc

Photo de une : Adobe Stock 

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