Un tiers des Franciliens sont en grande fragilité vis-à-vis du logement

Dans son rapport publié le 13 octobre 2025, la Fondation pour le logement des défavorisés, ex-fondation Abbé-Pierre, dénombre 1,3 millions de personnes mal-logées en Île-de-France, soit 10% des Franciliens. En ajoutant les 3 millions de personnes en situation de fragilité, l'antenne régionale de la Fondation et son président Éric Constantin déplorent qu'un tiers des Franciliens rencontrent des difficultés vis-à-vis du logement et dépeignent un « tableau noir ».
« Un phénomène très francilien »
Parmi les personnes qui rencontrent des difficultés à se loger, la Fondation fait état d'une « aggravation du nombre de ménages en surpeuplement accentué et du nombre de personnes sans domicile personnel ». Ils sont ainsi plus de 634 000 à vivre dans un logement qui manque d'au moins deux pièces par rapport à une occupation normale.
Éric Constantin pointe aussi du doigt « un phénomène très francilien » : sur les 288 000 personnes sans logement personnel, la moitié est contrainte d'être hébergée par un tiers. Un problème qui s'aggrave, puisque le nombre de demandeurs de logement social, qui déclarent être hébergés chez un tiers, a bondi de 30 % entre 2019 et 2024.
125 000 personnes sont sans domicile en Île-de-France
Entre 2002 et 2022, la Fondation souligne que les loyers franciliens sont 1,6 fois supérieurs à celle des revenus des ménages, qui consacrent en moyenne 34 % de leurs revenus au logement. Une conjoncture qui ne favorise pas l'émancipation des jeunes, qui quittent en moyenne le domicile familial deux ans plus tard qu'ailleurs en France.
En 2024, plus de 8 000 expulsions de foyers ont été enregistrées en Île-de-France, un record. La Fondation pour le logement dénombre 125 523 personnes sans domicile, dont environ 4 000 personnes sans-abri et 4 150 habitants de bidonvilles, les autres étant hébergées dans des structures d'accueil. « L'État a triplé ses places d'hébergement depuis 2012, mais le dispositif reste sous pression permanente », déplore Éric Constantin.
Par Raphaël Barrou