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Certification : vers une prise en compte du cycle de vie

Publié le 22 mai 2012

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Patrick Nossent, président de Certivéa, revient pour nous sur l'actualité de la réglementation en France et à l'international. Label adapté à la RT 2012, prise en compte du cycle de vie complet du bâtiment, référentiel exploitation... sont à l'ordre du jour.
Certification : vers une prise en compte du cycle de vie - Batiweb
Batiweb.com : Où en l'écriture d'un label adapté à la RT 2012 ?

Patrick Nossent : Il faut d'abord distinguer deux types de bâtiments, ceux qui sont déjà sous le coup de la RT 2012 (les bureaux, certains bâtiments d'enseignement, etc) et ceux qui sont encore dans le champ de la RT 2005, et qui passeront à la RT 2012 le 1er janvier 2013. Nos référentiels de certification basés sur la HQE sont déjà 10% plus exigeants que la RT 2012 : c'est notre vocation d'être en avance sur la réglementation. Nos labels (HPE, HPENR, etc) sont accrochés à la RT 2005, ils s'appliquent donc encore  à la seconde catégorie de bâtiments. Pour les premiers, nous mettons actuellement au point avec Effinergie un label avec de nouvelles méthodes basées sur la RT2012 (Effinergie+), qui doit être prêt fin du 1er semestre.

« Avec la RT 2012, il n'y a pas que les règles qui changent, mais aussi la méthode. Il faut d'abord abaisser les besoins en énergie (chauffage, refroidissement, éclairage…) avant de choisir des équipements performants, il s’agit donc de travailler sur la performance durable du bâtiment. »

Ce nouveau label prendra-t-il en compte le cycle de vie complet du bâtiment ?

Le cycle de vie n'est pas lié à la RT 2012. Des travaux internationaux sont en cours en normalisation et au sein de la SB Alliance, qui réunit nos homologues à travers le monde. Ils permettront de déterminer des principes, et non des moyens, pour prendre en compte le cycle de vie complet du bâtiment. Nous testons actuellement avec nos homologues internationaux des des indicateurs de performance, basés sur le cycle de vie. Nous avons testé de notre côté 74 bâtiments avec le label HQE Performance ce qui est une première mondiale. Avec des indicateurs comme l'énergie, le CO2, l'eau et les déchets, on découpe le cycle de vie en phases pour en déterminer les contributeurs. La phase « avant exploitation » contient les produits (extraction, transformation, transport) et le chantier. La phase « exploitation» comprend les usages mobiliers (eau, froid, ventilation, ascenseur, etc), l'activité ainsi que le transport (deux facteurs non pris en compte par la réglementation). Enfin la phase « après exploitation » s'intéresse à la déconstruction et à l'éventuel recyclage des matériaux de construction.

« En résumé, Effinergie+ ne prend pas encore en compte le cycle de vie complet d'un bâtiment mais le travail avance  dans un cadre international avec une approche multicritère et une bonne avancée pour la France, avec l’objectif d’un label pour fin 2013. »

Il faut aussi distinguer performance théorique et réelle du bâtiment...

En effet, il faut faire la distinction entre la performance intrinsèque – celle calculée à la conception – et la performance réelle, c'est à dire lors de l'utilisation (comportement des utilisateurs, intensité d'usage, densité d'occupation, etc) et de l'exploitation (entretien, maintenance). Je dis souvent qu'un bâtiment intelligent appelle un usage intelligent. Il faut donc sensibiliser les utilisateurs et leur donner les moyens pour une utilisation intelligente du bâtiment. Il s'agit de se donner collectivement des objectifs en recherchant les leviers les plus efficaces. Un bâtiment déjà performant, rien ne sert de l'améliorer encore. Par contre, il faut en améliorer l’exploitation et l'usage.

Qu'en est-il justement de l'évolution du Référentiel Exploitation ?

Ce référentiel a atteint deux ans d'utilisation, avec 70 sites certifiés. Nous sommes en train de définir le cahier des charges de la révision, qui sera arrêté courant juin, pour une mise en œuvre début 2013. Nous sommes à l'écoute des propriétaires, des utilisateurs, pour améliorer ce référentiel. L'objectif est une meilleure prise en compte des CPE et des baux verts, lesquels n'existaient pas à l'époque de la création du référentiel, avec comme je le disais une meilleure distinction entre performance conventionnelle et performance réelle mais aussi une valorisation de chacun des acteur impliqué : propriétaire, exploitant et utilisateur.

Propos recueillis par Laurent Perrin

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