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Les nouvelles règles professionnelles du béton de chanvre bientôt validées

Publié le 09 décembre 2011

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En cours de révision depuis l’été 2010, les règles professionnelles relatives aux mortiers et bétons de chanvre devraient normalement être validées dans les semaines qui viennent par la commission C2P (Commission Prévention Produit) de l'AQC (l'Agence Qualité Construction). L’occasion pour Batiweb de faire le point sur ces produits à la fois traditionnels et innovants avec Bernard Boyeux, vice-président de l’association Construire en Chanvre (CenC).
Les nouvelles règles professionnelles du béton de chanvre bientôt validées - Batiweb

Quelles sont les évolutions dans ces règles professionnelles ?

Il s’agissait essentiellement de prendre en compte la qualité globale des réalisations en béton ou mortier de chanvre, et de compenser l’absence de normes sur ce matériau. Nous avons donc édicté un référentiel de qualité, notamment sur la stabilité granulométrique de la chènevotte, auquel les producteurs peuvent se conformer en passant par un laboratoire indépendant accrédité par CenC. Les produits validés seront alors labélisés « Granulat Chanvre » et ajoutés à notre liste volontaire, consultable sur notre site. Pour les liants, nous demandons aux fabricants de faire tester des couples liant/chanvre dans un des laboratoires, puis nous publions la liste des formulations validées. Ainsi, les artisans pourront-t-ils savoir facilement si le mélange qui les intéresse répond aux règles professionnelles, ce qui est indispensable pour les assurances.

Justement, dans quel cadre les réalisations en chanvre sont-elle assurée ?

Elles entrent tout simplement dans le champ de la « traditionnalité », et sont donc couvertes. Il faut néanmoins se rapprocher de son assureur pour l’informer, et démontrer par ailleurs une compétence dans la mise en œuvre, par un certificat de formation par exemple.


Photo : © H-A Ségalen


Comment peut-on se former ?

Nous avons nous même formé une cinquantaine de formateurs en 2010 : des artisans, des professionnels de la formation, et quelques salariés des fabricants. Nous avons d’ailleurs été très agréablement surpris par l’excellent niveau des participants. Ces formateurs sont donc opérationnels, un peu partout sur le territoire, pour assurer les sessions de deux jours nécessaires à l’obtention du certificat.

Comment se porte la filière chanvre, et plus particulièrement le marché des bétons et mortiers ?

Plutôt bien. Nous estimons la production de béton de chanvre à environ 70 000 m3 par an, essentiellement pour de la rénovation. Nous sommes par ailleurs en passe de régler les problèmes de prise chimique qui sont rarement rencontrés (ndr : liées à la concurrence entre la chènevotte et le liant pour absorber l’eau, voir les explications détaillées sur le site de CenC) en utilisant des mélanges de liants au lieu de la chaux seule. Les fabricants de liants jouent parfaitement le jeu et nous travaillons avec des chercheurs pour finaliser la compréhension détaillée des réactions chimiques en jeu. En tout état de cause, il n’y a aucun risque dès lors que l’on respecte les règles professionnelles. Enfin, du côté des producteurs de chanvre, nous ressentons une forte volonté de professionnalisation, y compris des plus petits.

Des innovations à venir ?

Des chercheurs de l’ENTPE (Ecole National des Travaux Publics de l’Etat) planchent sur la résistance thermique du béton de chanvre sous forte humidité. Nous constatons déjà qu’elle réagit bien mieux que d’autres matériaux mais voulons comprendre pourquoi. Enfin, il semblerait que des blocs préfabriqués porteurs soient sur le point d’arriver sur le marché. Ce qui ouvrira de nouveaux horizons pour le béton de chanvre

Olivier Barrellier
© H-A Ségalen

Les bétons et mortiers de chanvre en bref  :

Usages :
- Remplissage de parois verticales
- Sols en terre-plein ou en étage
- Isolation de toitures
- Enduits isolants (intérieur ou extérieur)

Avantages :
- Qualités thermiques
- Régulation hygrométrique
- Correction acoustique
- Elasticité
- Bon bilan carbone
- Bonne résistance au feu

Inconvénients :
- Parfois délicat à mettre en œuvre (dosage de l’eau)
- Non porteur pour le moment
- Parfois plus cher que les solutions classiques

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