Rénovation énergétique : le secteur demande la prolongation de MaPrimeRénov'
Les signataires de cette lettre comptent parmi eux des entreprises de premier plan comme EDF et Engie, ainsi que des organisations professionnelles telles que la Fédération française du bâtiment (FFB), la Fédération nationale de l'immobilier (Fnaim), le Syndicat des énergies renouvelables (SER) ou enncore l'Union française de l'électricité (UFE).
Leur message est clair : en l'absence d'une stratégie plus large pour booster le secteur, ils demandent au gouvernement de maintenir, à minima, les mesures d'ajustement qui sont actuellement en vigueur jusqu'à la fin de l'année.
« Les Français ont besoin de lisibilité »
Pour rappel, face à la chute des projets de rénovation et aux difficultés du secteur, des mesures d’ajustement ont été introduites temporairement entre le 15 mai et le 31 décembre 2024, permettant de solliciter l’aide pour des travaux simples sans avoir à réaliser de diagnostic de performance énergétique (DPE).
Ces mesures, bien que temporaires, ont permis de soutenir le secteur du bâtiment, fortement touché par la baisse d’activité. Cependant, si rien n’est fait, ces ajustements prendront fin le 31 décembre 2024, ce qui mettrait en péril la trajectoire de massification de la rénovation énergétique envisagée.
Le dispositif MaPrimeRénov', doté de 2,5 milliards d'euros en 2023, vise à encourager la rénovation énergétique en France. Cependant, depuis janvier 2024, il a été davantage orienté vers des rénovations « d’ampleur », restreignant l'accès aux aides pour les petits travaux.
« Ce n’est pas en bloquant les rénovations par gestes que l’on développera les rénovations globales », justifie Olivier Salleron, président de la FFB, qui souligne que « l’instabilité permanente des dispositifs de soutien à la rénovation énergétique met en danger les artisans et entrepreneurs et facilite l’action des fraudeurs. « Les Français ont besoin de lisibilité pour engager des travaux », estime-t-il.
Une prolongation essentielle ?
Selon les signataires de la lettre, un retour aux règles plus strictes de début 2024 « aurait des conséquences désastreuses » pour le secteur de la rénovation énergétique. Ils estiment que « la prolongation des règles actuelles est essentielle pour permettre à la France de rester sur la voie de la transition écologique dans le secteur du bâtiment ». Cela n'est, selon eux, « pas incompatible avec l'agenda budgétaire du gouvernement ».
Cette prise de position intervient à quelques jours du discours de politique générale du Premier ministre Michel Barnier, prévu ce mardi 1er octobre. Les acteurs de la rénovation espèrent ainsi que cette demande sera prise en compte dans les orientations politiques à venir.
Marie Gérald
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