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Au Canada, un béton résistant aux séismes voit le jour

Publié le 30 octobre 2017

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L’Université de la Colombie-Britannique (UBC) vient de présenter un nouveau béton renforcé de fibres capable de résister aux tremblements de terre. Plus « solide et malléable », le nouveau matériau, similaire à de l’acier, empêcherait les constructions de s’effondrer en cas de forts séismes. Il sera utilisé pour la première fois cet automne dans le cadre de la modernisation d’une école primaire de Vancouver. Détails.
Au Canada, un béton résistant aux séismes voit le jour  - Batiweb
Des chercheurs de l’UBC à Vancouver (Canada) ont annoncé avoir développé un béton « résistant » aux tremblements de terre. Plus « solide et malléable », le matériau a été renforcé de fibres et se veut similaire à l’acier. En cas de forts séismes, l’élasticité du EDCC fait en sorte que le bâtiment se déforme et accompagne le mouvement évitant ainsi qu’il s’effondre.

Des tests ont été réalisés en laboratoire. « Nous avons pulvérisé un certain nombre de murs avec une couche d’EDCC de 10 millimètres d’épaisseur, une quantité suffisante pour renforcer des murs intérieurs contre les chocs sismiques », explique Salman Soleimani-Dashtaki, doctorant au département de génie civil de l'Université de la Colombie-Britannique.

Les murs ont ensuite été soumis à des tremblements de terre de magnitude 9 sur l’échelle de Richter « et nous ne pouvions pas les briser », ajoute-t-il. L’enduit permettrait ainsi d’améliorer considérablement « la résistance aux séismes lorsqu’il est appliqué comme un revêtement mince sur les surfaces ».

Alors que de nombreux pays sont situés en zones sismiques, l’innovation se présente comme une réelle opportunité, notamment en ce qui concerne les bâtiments existants qui ne répondent pas aux normes. Financé par IC-IMPACTS, « cette technologie a un impact considérable et pourrait sauver la vie (…) des citoyens du monde entier », a déclaré la ministre de l'Enseignement supérieur, des Compétences et de la Formation, Melanie Mark.

Réduire l’impact environnemental

EDCC se veut un matériau « écologique et durable », assure Nemy Banthia, professeur de génie civil de l’UBC, qui a supervisé les travaux. Le composite combine du ciment avec des fibres à base de polymères, de cendres volantes et d’autres additifs industriels.

« En remplaçant près de 70% du ciment par des cendres volantes, un sous-produit industriel, nous pouvons réduire la quantité de ciment utilisée », explique-t-elle. « Il s'agit d'une exigence urgente, car une tonne de production de ciment libère près d'une tonne de dioxyde de carbone dans l'atmosphère, et l'industrie du ciment produit près de 7% des émissions mondiales de gaz à effet de serre », poursuit-elle.

Le nouveau béton sera utilisé pour la première fois cet automne dans le cadre de la rénovation d’une école primaire de Vancouver. EDCC sera également mis à disposition dans le cadre de la rénovation d’une école à Roorkee dans l’Uttarakhand, une zone très sismique du nord de l’Inde (pour rappel le Centre d’excellence et de recherche IC-Impacts, fait la promotion de la collaboration en matière de recherche entre le Canada et l’Inde).

Parmi les autres applications du matériau : les trottoirs, les plateformes en mer, les planchers industriels ou encore les structures résistantes aux explosions. « Cette technologie attire de plus en plus d'attention en Inde et procurera à nos entreprises canadiennes un avantage concurrentiel sur le marché mondial des infrastructures en pleine croissance », conclut M. Banthia.



Rose Colombel
Photo de une : ©UBC

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