Entre crise du logement et gouvernance, les priorités des géomètres-experts

Je ressens beaucoup de fierté d'avoir été élue à la tête de cette profession, et puis beaucoup de responsabilité, d'avoir à conduire une profession dans un contexte qui n'est pas le plus simple.
Construire, c'est long. C'est important pour nous qu'il y ait de la stabilité, parce que cela permet de définir des plans qui vont permettre de résoudre les difficultés qu'on a en termes d'aménagement et de logement.
Mais c'est avec beaucoup d'entrain que je démarre ce mandat. Je suis entourée d'une équipe à la fois d’élus et de collaborateurs.
Rendre le ZAN plus équitable
Le logement et l'aménagement, en général, sont des thèmes sur lesquels on souhaite continuer à travailler dans le prolongement des Assises nationales, qu'on a tenues l'année dernière sur le sujet de la sobriété foncière. Parce que c'est un sujet qui impacte la façon dont travaillent les géomètres-experts.
Dans l'aménagement, il y a le logement et le foncier. C'est le premier élément qui est nécessaire pour créer du logement. On a travaillé sur le ZAN dans le contexte de la loi Climat et Résilience et formulé l'année dernière 16 propositions, dont 12 que nous avons présentées au gouvernement en début d’été.
Il y a deux problématiques, d’abord mieux contextualiser la non-artificialisation aux réalités du territoire. Ensuite, il faut une meilleure péréquation de comptabilisation, car le système pénalise les communes déjà vertueuses. Du coup, elles ont un crédit moins important que celles qui ont consommé beaucoup d'espace. C'est dans cette optique-là qu'il faut adapter l'application du texte, et non la remettre en cause.
Diversifier les solutions foncières
Parmi les autres solutions que nous envisagerons, nous allons nous pencher sur les aménagements des cœurs d'îlots et la construction à la parcelle.
Il y a aussi une réflexion sur la densification douce et les modifications des PLU. La surélévation existe depuis longtemps, mais ne fonctionne pas. La densification reste cependant une ressource de construction, donc de création de logements.
Et puis : l'utilisation des espaces en friche, des zones commerciales, industrielles, voire des entrées de ville.
Gouverner plus collégialement les géomètres-experts
Sur ce prochain mandat, nous nous pencherons sur la gouvernance de l’Ordre des géomètres-experts (OGE), notamment dans la définition d'un plan stratégique qui va pouvoir être souple.
On se rend compte qu'il faut pouvoir s'adapter beaucoup plus vite. On ne peut plus fixer un plan quinquennal, voire décennal, sans avoir à le modifier. J'ai souhaité que l’organisation soit assez participatif et plus uniquement descendante, afin qu’on puisse prendre en compte les aspirations de nos confrères et consœurs.
En novembre, nos Assises vont regrouper, aux abords de Roissy, nos 200 conseillers régionaux, afin qu'ils contribuent à cette réflexion et puissent établir un plan stratégique plus remontant.
Par Séverine Vernet