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11,9% des salariés du BTP sont des femmes

Publié le 08 mars 2017

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Si la part des femmes dans le bâtiment progresse, passant de 8,6% en 2000 à 11,9% en 2015, les inégalités hommes-femmes sont encore trop importantes. En cette Journée internationale des droits des femmes, la Fédération Française du Bâtiment fait le point sur la féminisation du secteur dans tous les métiers et dans toutes les fonctions.
11,9% des salariés du BTP sont des femmes  - Batiweb
La féminisation du secteur du BTP progresse lentement mais sûrement, assure la Fédération Française du Bâtiment (FFB), qui révèle ce jour que les femmes représentent désormais 11,9% des effectifs salariés du secteur (contre 11,7% en 2014 et 8,6% en 2000).

Si les chiffres évoluent d’une manière positive, il est cependant important de souligner que les femmes restent souvent cantonnées à des tâches administratives et sont encore très peu représentées sur les chantiers. Ainsi, la part des femmes « ouvriers » ne dépasse pas 1,5%.

Cette donnée rejoint celle indiquée par une étude du CCCA-BTP publiée en 2013. A l’époque, le réseau d’apprentissage indiquait que la part des femmes s’élevait à 1,3% dans les métiers de production, à 7% dans les métiers techniques et d’encadrement de chantiers, et à 53,8% dans les métiers administratifs.

Concernant le niveau d’études, « c’est dans la catégorie des cadres que la proportion des femmes progresse plus rapidement (18%). De la même façon, en formation initiale, plus le niveau est élevé, plus le nombre de femmes augmente », précise la FFB.

Plus de mixité d’ici 2025

Les disparités sont donc importantes et les préjugés sur les « métiers d’hommes » et les « métiers de femmes » semblent persister. Dans une étude réalisée avec l’Institut supérieur des métiers, l’Union des entreprises de proximité (U2P) recense dans les secteurs de l’artisanat et du commerce de proximité, 300 000 femmes chefs d’entreprise, 675 000 salariées, 26 000 conjoints collaboratrices et 49 000 apprenties.

Si les femmes étaient quasiment absentes de l’artisanat du bâtiment il y a trente ans, « elles constituent aujourd’hui 11% des salariés », indique l’U2P qui se propose de combattre les préjugés parmi les jeunes générations « afin de tendre vers une vraie mixité ».

La mixité c’est aussi le cheval de bataille de la Capeb qui, rappelons-le, a signé un plan pour la mixité en juin 2015 avec l’Etat. Ce plan s’inscrit dans la stratégie gouvernementale d’atteindre la mixité dans un tiers des métiers d’ici à 2025.

Lors de la signature de ce plan, le ministère de l’économie avait rappelé que « contrairement aux idées reçues, la force physique n’est plus un préalable dans les métiers du bâtiment qui offrent des possibilités de créativité, de flexibilité et des perspectives de promotion importantes et rapides ».

Un avis que partage Patrick Liébus, président de la Capeb et vice-président de l’U2P. En octobre 2015, à l’occasion des 25 ans de l’European Builders Confederation (EBC), M. Liébus avait souligné la nécessité de lutter contre « les stéréotypes et les obstacles culturels qui suggèrent que les femmes ne sont pas assez fortes pour travailler dans notre secteur ».

Les tâches sont aujourd’hui beaucoup plus mécanisées et les machines de manutention plus adaptées et donc plus accessibles. « Nos métiers peuvent être effectués aussi bien par des femmes que par des hommes », avait-il martelé appelant à « renforcer l’attractivité du secteur aux yeux des femmes pour maintenir la main d’œuvre et favoriser l’artisanat » auprès de ce public.

Un travail de longue haleine

Malgré les actions menées et les appels de la profession, le combat est donc encore loin d’être gagné ! L’étude « Discrimination à l’embauche à l’encontre des femmes dans le BTP » réalisée par la TEPP (Travail, emploi et politiques publiques) en 2016 indique notamment que les femmes ont 4,07% moins de chance en moyenne d’accéder à un entretien post-candidature que les hommes. Par ailleurs, une enquête IFOP pour le Défenseur des droits menée en mars 2014, révèle qu’une femme sur cinq est victime de harcèlement sexuel au travail.

Partant de constat, Laurence Rossignol, ministre des Droits des femmes, a lancé en septembre 2016 la campagne « Sexisme pas notre genre : 400 idées pour faire avancer l’égalité ».

A travers cette action, la ministre a invité l’ensemble des citoyen.ne.s à agir et à réagir, en proposant des initiatives qui font reculer le sexisme, en soutenant la mobilisation et en témoignant de leurs expériences des discriminations.

Au lendemain de la Journée internationale des droits des femmes qui vient clore ce semestre de mobilisation, le ministère organise ce 9 mars aux côtés du CESE, une demi-journée d’échanges. A cette occasion, la ministre remettra 16 prix pour « valoriser toutes les solutions concrètes pour lutter contre le sexisme qui ont émergé du terrain et dont chacun(e) pourra de saisir », déclare Laurence Rossignol.

R.C

Photo de une : ©Fotolia

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