Artisanat : le BTP en quête urgente de main d’œuvre qualifiée

Le dernier baromètre ISM-MAAF, publié en septembre 2025, met en lumière les fortes tensions qui traversent le marché de l’emploi dans l'artisanat, et plus particulièrement du secteur du bâtiment et des travaux publics (BTP).
Au 31 décembre 2024, l’artisanat comptait près de 1,86 million d’emplois salariés. Le BTP, moteur traditionnel du secteur, a subi un repli de 5 % entre 2022 et 2024 - conséquence directe de la crise énergétique et du contexte économique incertain.
Ce tassement reste cependant relatif au regard de la hausse enregistrée depuis 2019, période marquée par une reprise massive des recrutements.
Des tensions inédites sur le marché du travail
Si la création nette d’emplois ralentit, les besoins en recrutement, eux, explosent.
En 2024, près de 490 000 offres ont été diffusées dans l’artisanat, soit une progression de 46 % depuis 2019.
Dans la construction, certains métiers sont particulièrement recherchés, comme les façadiers, plâtriers, peintres en bâtiment, charpentiers bois ou tailleurs de pierre. Ces professions bénéficient d’un déficit criant de main d’oeuvre, renforcé par les départs à la retraite et la mobilité des salariés.
Le baromètre souligne d’ailleurs que 82 % des recrutements de couvreurs et plus de 70 % de ceux concernant d’autres métiers du BTP sont jugés « difficiles » par les entreprises. Une situation qui traduit un déséquilibre structurel entre une demande croissante et un vivier de candidats en baisse.
Des opportunités de formation et de reconversion
La baisse du nombre de demandeurs d’emploi est particulièrement marquée dans la construction : -34 % pour les plâtriers, -30 % pour les monteurs de charpentes bois, -27 % pour les tailleurs de pierre et -23 % pour les peintres en bâtiment entre 2019 et 2024.

Autant de métiers qui représentent aujourd’hui des débouchés solides pour celles et ceux qui souhaitent se former ou se reconvertir.
À l’inverse, certains métiers « en vogue » comme les frigoristes ou ascensoristes, connaissent une hausse du nombre de candidats, traduisant un effet de mode parfois déconnecté des besoins réels du marché.

Par Marie Gérald