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Chantiers : le gouvernement et les fédérations du BTP trouvent un accord

Publié le 23 mars 2020

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La semaine passée, la FFB, la Capeb et la FNTP, principales fédérations du BTP, s'étaient prononcées pour l'arrêt des chantiers non urgents, et appelaient le gouvernement à en faire de même. Des tensions s'étaient ensuite créées suite aux reproches adressés par la ministre du Travail à l'encontre du secteur, qu'elle accusait de « défaitisme ». La voie de l'apaisement semble toutefois avoir été trouvée ce samedi 21 janvier, s'illustrant par la publication d'un communiqué commun annonçant la poursuite de l'activité des entreprises capables de respecter les conditions de sécurité sanitaires requises.
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Jeudi 19 mars, le ton était monté par interviews interposées entre Muriel Pénicaud, la ministre du Travail, et Patrick Liébus, président de la Capeb. Ce dernier n'ayant pas apprécié que la ministre accuse les professionnels du BTP de « défaitisme ».

 

Quelques jours plus tôt, la Capeb, la FFB et la FNTP avaient appelé les entreprises du BTP à cesser les chantiers non urgents (hors dépannages) dans le contexte de l'épidémie de coronavirus, pour ne pas prendre de risques pour leurs salariés. Pour le gouvernement en revanche, pas question d'interrompre les chantiers, tant que les conditions de sécurité sanitaires restent« satisfaisantes ».

 

Un « terrain d'entente » trouvé : les tensions s'apaisent

 

Ce samedi 21 mars, les ministères du Travail, de l'Economie, de la Ville, et de la Transition écologique, publiaient un communiqué commun avec la Capeb, la FFB et la FNTP, indiquant avoir trouvé un « terrain d'entente » avec « les représentants des entreprises du BTP » pour permettre « la continuité de l'activité du secteur et la poursuite des chantiers ».

 

« Les entreprises du bâtiment et des travaux publics sont essentielles à la vie économique du pays et à son fonctionnement, en contribuant à des besoins du quotidien des Français comme le logement, l'eau, l'énergie, la gestion des déchets, les transports et les télécommunications », lit-on dans ce communiqué. Pour le gouvernement, il s'agit donc d'une activité essentielle qui ne peut être mise à l'arrêt, et ce, même dans le contexte actuel de confinement.

 

Les entreprises du BTP incitées à poursuivre leur activité

 

Par ce communiqué, le gouvernement annonce que les entreprises du BTP sont autorisées, et même incitées à poursuivre leur activité. Il annonce aussi que les principales fédérations du BTP publieront, dans les prochains jours, un guide de bonnes pratiques, « préalablement validé par les Ministères du Travail, des Solidarités et de la Santé », et réalisé avec l'appui des experts de l'OPPBTP. L'objectif de ce guide commun ? Donner une série de recommandations à destination des entreprises du BTP poursuivant leur activité.

 

« Dans le cas des chantiers de travaux publics, comme par exemple les infrastructures de transport ou les travaux de voirie, les grands maîtres d'ouvrage au niveau national et les préfets au niveau local coordonneront et prioriseront les chantiers à poursuivre ou à relancer » précise le communiqué.

 

Le gouvernement confirme par ailleurs que les entreprises du bâtiment en difficultés pourront bénéficier des aides prévues par l'Etat, comme le recours au chômage partiel.

 

Enfin, il appelle les donneurs d'ordre et entreprises « à ne pas rechercher la responsabilité contractuelle des entreprises, de leurs sous-traitants ou fournisseurs qui, lorsque les conditions d'exécution ne permettaient plus de garantir la sécurité de leurs salariés, ont dû suspendre leur activité ».

 

Les architectes remontés

 

N'ayant pas été conviés aux délibérations entre le gouvernement et les fédérations du BTP, l'UNSFA et le CNOA ont exprimé ce samedi et dimanche leur mécontentement. L'UNSFA demande notamment à ce que les architectes soient « intégrés à la rédaction de ce guide des bonnes pratiques qui doit permettre de poursuivre les chantiers, et seulement ceux qui sont prioritaires ». « Nous ne devons pas être les otages d'une décision alors que notre responsabilité sociétale, sanitaire et professionnelle est engagée », insiste l'Union des Architectes, qui demande par ailleurs à l'Etat de déterminer quels seront les chantiers « prioritaires » à poursuivre, et éventuellement ré-ouvrir.

 

Pour le CNOA, « il ne peut y avoir de reprise de chantier, sans la maîtrise d'oeuvre et la décision de la maîtrise d'ouvrage ». « Ce sont les architectes, et leurs 20 000 entreprises(…) qui gèrent les chantiers, coordonnent l'intervention des entreprises et conseillent les maîtres d'ouvrage », souligne l'Ordre des Architectes. 

 

 

C.L.

Photo de une : Adobe Stock

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