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Construction métallique : un secteur optimiste malgré un contexte tendu

Publié le 17 mars 2022

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Les constructeurs métalliques français voient leur activité progresser de 8% en 2021. Toutefois, le SCMF nuance cette tendance plutôt rassurante en faisant part de ses inquiétudes, notamment sur l’augmentation du prix et la pénurie d'acier. Les problèmes de recrutement sont également un « souci majeur » pour le syndicat, qui estime à plus de 20 000 emplois ses besoins de recrutement.
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Malgré quelques fluctuations ponctuelles, Roger Briand, président du Syndicat de la Construction Métallique en France (SCMF), confirme un « dynamisme des activités sectorielles » qui concluent l’année 2021 par une progression de 8 %. Avec une production de 780 000 tonnes, le chiffre d’affaires de la construction métallique est estimé à 4 milliards d’euros.

« Comme toujours, les parts de marché concernant les bâtiments industriels demeurent prépondérantes », souligne le président. Quant au marché des bâtiments de stockage, il affiche lui aussi une progression et tire le secteur. Celui des marchés publics, de la rénovation et de la réhabilitation progresse significativement.

Un dynamisme qui se ressent également sur les carnets de commandes puisque le président indique une visibilité sur plus de six mois pour le premier trimestre 2022, et table sur une progression de 2 à 3 % pour cette période.

Les constructeurs métalliques se préparent également à intégrer une future éco-contribution puisque deux sociétés du SCMF (Fayat Metal et Groupe Briand) annoncent avoir fait le choix de rejoindre l’éco-organisme « Valobat ». Emmanuel de Laage, vice-président de Fayat Metal et du SCMF, a d'ailleurs pris la présidence du comité de secteur des métaux de l'éco-organisme. 

Une aggravation de la pénurie d’acier ? 

 

Si le président du SCMF paraît plutôt optimiste pour le premier trimestre 2022, il n’en demeure pour autant pas moins inquiet quant à une éventuelle aggravation de la pénurie d’acier, due à la guerre entre la Russie et l’Ukraine. Sous pression face aux conséquences de cette dernière, Roger Briand estime une augmentation des prix à 300 € par tonne et une hausse de 142 % sur 15 mois, depuis novembre 2020. Le SCMF explique d’ailleurs avoir déjà eu recours à une augmentation de ses prix de 35 %, mais rassure : « on vend toujours ».

Stoppées depuis le début de la guerre, les commandes viennent de reprendre bien que les entreprises du secteur ne savent ni quand elles pourront être livrées, ni à quel prix. Et pour cause : certaines entreprises n’ont plus de stock.

Le président du SCMF annonce ainsi avoir lancé un appel au gouvernement vendredi dernier au travers d’un courrier, afin que le chômage technique partiel puisse être mis en place pour les salariés touchés, tant qu’il n’y aura aucun chemin d'approvisionnement alternatif trouvé. Il demande également à ce que les quotas importations/exportations soient revus. Par ailleurs, le syndicat indique que les commandes enregistrées avant le début du conflit ne sont pas concernées.

Le manque de main-d’oeuvre préoccupe le secteur 

 

Autre problématique « majeure » pour le secteur : le recrutement de collaborateurs. « Et ce à tous les niveaux des activités de la construction métallique », souligne Roger Briand. Malgré l’importance des investissements du secteur en machines à commande numérique (10 % en moyenne du chiffre d’affaires), cela « ne gomme pas le manque de main d’oeuvre », précise t-il. 

Une situation qui oblige le secteur à developper des formations en interne et à créer des écoles de production. Ce qui n'est, selon le président « pas suffisant ». En effet, le SCMF estime un besoin de personnel à plus de 20 000 emplois sur les cinq prochaines années. C’est pourquoi, ce dernier lance un appel aux conseils régionaux dans le but de faire découvrir les métiers de la construction métallique « présents sur tout le territoire national ».

« Nos personnels évoluent dans des ateliers modernes sur des projets valorisants. Évitons d’avoir la nécessité de faire appel à une main d’œuvre étrangère, ou, plus grave, à la fabrication détachée ! », conclut Roger Briand.

 

Marie Gérald 

Photo de Une : SCMF

 

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