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Fusion Holcim-Lafarge : un accord trouvé sur la direction et la parité d'échange

Publié le 20 mars 2015

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Les conseils d'administration d'Holcim et Lafarge viennent de trouver un accord, qui sauve leur projet de fusion entre égaux des deux sociétés. Les deux parties se sont mises d'accord, à la fois sur une nouvelle parité d'échange et sur la désignation d'un nouveau Directeur général. Des actifs des deux groupes en Europe, d'une valeur de 6,5 milliards d'euros, seront également cédés au terme du processus de fusion à CHR. Détails de l'opération.
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Le cimentier suisse Holcim, qui avait remis en cause à la fois la parité des actions et l'attribution de la direction générale à Bruno Lafont, vient finalement de trouver un accord avec le cimentier français Lafarge.

Après plusieurs semaines de négociations, les conseils d'administration des deux groupes se sont mis d'accord sur une nouvelle parité d'échange sur la base de 9 actions Holcim contre 10 actions Lafarge, soit un taux plus favorable pour Lafarge que celui de 0,875 action par titre que le groupe suisse était disposé à verser.

Au niveau de la direction, le PDG français Bruno Lafont et le président du cimentier suisse Wolfgang Reitzle seront co-présidents non-exécutifs du conseil d'administration. « Les deux Coprésidents travailleront conjointement à faire de cette fusion un succès », précise le communiqué des deux groupes.

Qui sera le nouveau directeur général ?

En revanche, le Directeur général du futur groupe n'est toujours pas connu. Sa nomination, sur proposition du conseil de Lafarge et après acceptation par le conseil de Holcim, « sera communiquée ultérieurement et « au plus tard au dépôt de l'offre publique aux actionnaires Lafarge ».

Lafarge et Holcim ont également convenu que, sous réserve de l’approbation des actionnaires, le nouveau groupe annoncera après la finalisation de l’opération un dividende payable en actions, de 1 nouvelle action LafargeHolcim pour 20 actions détenues.

Les résolutions nécessaires à la mise en oeuvre de la fusion seront présentées lors d’une assemblée générale des actionnaires d’Holcim autour du 7 mai 2015. Le projet des deux groupes de créer un géant mondial du ciment, risque donc de prendre un peu de retard. Les deux groupes tablent désormais sur une fusion en juillet, au lieu de la fin du premier semestre, certains actionnaires clés ayant « confirmé leur soutien aux termes révisés de la fusion ».

Le gouvernement attentif

« Le gouvernement est attentif à ce que l'opération préserve l'ancrage en France de Lafarge et les centres de décision du groupe en France », a indiqué à l'AFP une source proche du dossier, maintenant la même ligne que l'Etat avait exprimée lundi après la remise en cause par Holcim des termes du projet de fusion.

« Nous restons attentifs sur ce dossier » et à ce qu'il y ait « un équilibre des pouvoirs dans les accords » entre les deux cimentiers, a ajouté la source, laissant entendre que le gouvernement ne voyait pas d'un bon oeil une absorption pure et simple de Lafarge par son concurrent suisse.

 

CRH valide l'achat de 6,5 milliards d'euros d'actifs

Les actionnaires de l'industriel irlandais CRH ont validé jeudi l'acquisition de 6,5 milliards d'euros d'actifs. « La résolution proposée à la réunion extraordinaire de ses actionnaires, portant sur l'acquisition d'actifs mis en vente par Lafarge et Holcim avant leur fusion proposée, a été adoptée par les actionnaires. 99,99% des actionnaires qui ont voté se sont prononcés en faveur de l'acquisition », a-t-il fait savoir par voie de communiqué.

Dans le détail, CRH va acquérir tous les actifs d'Holcim en France, à l'exception de la cimenterie d'Altkirch (Haut-Rhin) et des sites béton et granulats dans la région du Haut-Rhin. Il va aussi acheter une station de broyage de Lafarge à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) et les actifs du cimentier français à la Réunion, hormis sa participation minoritaire dans Ciments de Bourbon.

Dans le reste de l'Europe, le groupe irlandais va acquérir notamment les actifs de Lafarge en Allemagne, en Roumanie et la plupart de ceux situés au Royaume-Uni, ainsi que ceux du cimentier suisse en Hongrie, Slovaquie et Serbie.

Dans le reste du monde, Holcim cède ses actifs au Canada, un terminal cimentier aux Etats-Unis et sa cimenterie du Montana (nord-ouest des Etats-Unis). Au Brésil, Holcim et Lafarge cèdent à CRH trois cimenteries intégrées et deux stations de broyage ainsi que des centrales à béton situées dans le sud-est du pays. Lafarge devrait aussi vendre une partie de ses activités aux Philippines.

Le groupe irlandais a expliqué que l'acquisition de « ces actifs de très haute valeur » représentait de son point de vue un investissement « stratégique indiscutable », en raison de leurs « diversité géographique » et de leur complémentarité avec les activités actuelles de CRH, particulièrement en Amérique du Nord, en Europe et en Asie, le tout pour un montant « attractif ». Cet achat lui permettrait en effet d'entrer dans la cour des grands cimentiers, parmi lesquels se trouvent les principaux concurrents de Lafarge et Holcim, comme l'Allemand HeidelbergCement ou le Mexicain Cemex.

« La concrétisation de l'acquisition (des actifs) reste soumise au succès de la fusion et à certaines réorganisations » entre les biens cédés, a rappelé CRH. Les termes de la cession du bloc d'actifs, prévoient que Lafarge et Holcim verseraient 158 millions d'euros de dédommagement à CRH s'ils revenaient sur leur idée de vendre ces actifs ou s'ils renonçaient à leur fusion.

C.T (avec AFP)
© C.T

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