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La technologie RFID fait son apparition dans le monde du béton français

Publié le 09 septembre 2013

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La Tour D2, en construction à la Défense, n'est pas un chantier comme les autres. L’ensemble des bétons du noyau de la Tour contient une solution unique proposée par Lafarge en France de traçabilité des bétons prêts à l’emploi, fondée sur l'utilisation de la radio-identification (RFID). Un produit qui ouvre des perspectives d’applications très prometteuses.
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La technologie de la radio-identification, plus connue sous son acronyme RFID, permet d’identifier un objet, d’en suivre le cheminement et d’en connaître les caractéristiques à distance grâce à une étiquette émettant des ondes radio, attachée ou incorporée à l’objet. Utilisée principalement dans les transports et la Grande Distribution, cette technologie fait sont entrée dans le monde du béton en France. L'idée vient du centre de recherche du groupe Lafarge à l'Isle d'Abeau. Elle consiste à intégrer dans le béton des puces encapsulées, de véritables traceurs avec un numéro unique. Cette technologie doit permettre par une simple opération de lecture du béton, frais à réception ou durci dans l'ouvrage, de recueillir et localiser les informations souhaitées sur le matériau.

Des informations bientôt accessibles via un portail sécurisé

Un partenariat exclusif sur la région Île-de-France signé pour 3 ans (qui prendra fin en août 2014) entre Lafarge et Vinci Construction France permet de mettre en pratique cette solution pour l’ensemble des bétons du noyau de la Tour D2, située à la Défense. Conçue par Anthony Béchu et Tom Sheehan, la Tour D2 est la 1ère tour de la Défense à exo-structure métallique, avec une ossature constituée d'un noyau de béton armé et d'une résille extérieure en acier. Ce ne sont pas moins de 12 000 m3 de béton prêt à l'emploi autoplaçant qui seront livrés sur ce chantier de grande ampleur. Du béton rempli de puces RFID.

Présentes au nombre de 4 ou 5 tout les 2m3 en moyenne, « les puces introduites lors du malaxage du béton se comportent comme un agrégat classique » précise Pascal Marpeau, directeur marketing industrie de Lafarge. Les puces, totalement étanches et résistantes à des températures allant jusqu'à 170°, n'altèrent pas les propriétés intrinsèques du matériau béton. La centrale Lafarge de Nanterre est d’ores et déjà équipée d'un doseur automatique de puces qui contrôle et enregistre automatiquement toutes les données. Le béton, dans lequel ont été intégrées les puces RFID, est coulé sur des épaisseurs moyennes de 20 à 60 cm. « Cette technique va nous permettre de réaliser une carte génétique de la Tour D2 avec spécification des types de matériaux utilisés » se réjouit Philippe Rouchette, Directeur de projet adjoint de la Tour D2.

 « L'autre atout indéniable et qu'il permet d'identifier chaque béton à son arrivée, de rentrer les données lorsqu'il est frais mais aussi en place sur l'ouvrage et de garder précieusement ces informations sur un document dématérialisé » détaille Philippe Rouchette. Pour recueillir les informations, le client peut choisir de lire les bétons frais lors de leur réception sur chantier (lecteur à fixer sur les goulottes) ou les bétons durcis dans l'ouvrage (lecteur portatif télescopique). Les données sont récupérables sur une clé USB, bientôt elles seront accessibles via un portail sécurisé.

Le béton devient l’ADN du bâtiment

Pour le moment, la puce est seulement émettrice de son numéro unique qui ensuite permet de recueillir les informations relatives à ce numéro : comme le n° de bon de livraison, la centrale d'origine, le nom commercial, la date et l'heure de fabrication du béton mais aussi le nom du ou des bétons personnalisés par l'entreprise. Elle ne peut pas recevoir d'information. En 2014, ces puces permettront d'établir une véritable carte d'identité dématérialisée du chantier (émissions de COV, origine du matériau, pourcentage de matières recyclées, FDES...) avec la possibilité de remonter jusqu'à la formulation du béton mis en œuvre.
 

La RFID ouvre donc des perspectives d’applications très prometteuses. « Dans l'esprit des villes connectées et des villes meilleures, nous nous projetons dans un univers de bâtiments intelligents pouvant délivrer au constructeur, à l’utilisateur, aux collectivités de précieuses informations sur le bâtiment » assure Claire Dusonchet, Chef de projets innovation services à la Direction Marketing France chez Lafarge. Dans un futur proche, les informations pourront être stockées dans la structure du bâtiment : matériaux utilisés, méthodes de mises en œuvre, préconisations d’utilisation ou de maintenance du bâti... Pour Claire Dusonchet, « le béton devient l’ADN du bâtiment ».

Bruno Poulard

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