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LafargeHolcim annonce la suppression de 202 postes en France

Publié le 03 février 2016

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Le cimentier LafargeHolcim vient de dévoiler un projet de réorganisation de son dispositif industriel en France, pour répondre à la baisse du marché du ciment. Des suppression d'emplois sont prévues en Charente et en Seine-Maritime. Certaines cimenteries feront également l'objet de modernisation ou de reconversion d'activité. Le point sur la restructuration du groupe.
LafargeHolcim annonce la suppression de 202 postes en France - Batiweb

L'annonce a été faite mardi en comité central d'entreprise et est déclinée dans les comités d'entreprise locaux depuis ce mercredi. Le groupe cimentier HolcimLafarge prévoit une vaste réorganisation de son dispositif industriel, qui vise plus particulièrement trois sites français : Martres-Tolosane (Haute-Garonne), La Couronne (Charente) et le Havre (Seine-Maritime).

Premiers impactés, les salariés. 260 personnes sont directement concernées, soit 116 à La Couronne et 144 au Havre, a précisé une source syndicale à l'AFP.

La direction « a annoncé en conserver 31 sur le site du Havre et 27 sur le site de la Couronne », a déclaré Sylvain Moreno, délégué central CGT de Lafarge Ciment.  Donc, « il y aurait 202 salariés concernés pour être reclassés » ou qui partiraient via des démissions ou des ruptures conventionnelles, a-t-il ajouté, confirmant une information du journal Sud-Ouest.

Sur les deux sites de La Couronne et du Havre, 49 départs en retraite sont prévus, a-t-on appris auprès de l'entreprise, et des «solutions de reclassement en France » seront proposées aux 153 autres salariés.

117 millions d'euros d'investissement

Le projet de LafargeHolcim comporte plus précisément la transformation des cimenteries de La Couronne et du Havre en usines de broyage, indique l'entreprise dans un communiqué.

En outre, le groupe précise qu'il a prévu d'investir 117 millions d'euros d'ici la fin 2017 « pour maintenir un réseau d'usines, pérennes, performantes et compétitives en France ». La cimenterie de Martres-Tolosane sera ainsi « modernisée avec des équipements plus performants en matière d'efficacité énergétique et environnementale».

La fin du ciment made in France ?

Pour le responsable syndical CGT, c'est «l'aboutissement d'une stratégie élaborée depuis plusieurs années et qui consiste in fine à importer la matière première du ciment, le clinker». « Pour le Havre, le clinker va être alimenté par la Grèce et l'Espagne. Ce n'est plus dans la philosophie de faire du ciment en France », estime-t-il.

Le délégué redoute une fermeture « progressive » à plus long terme des deux sites, comme ce fut le cas pour la cimenterie de Frangey dans l'Yonne. Il se dit « très inquiet » pour le personnel, en évoquant, à propos de Frangey, des tentatives de suicide, des divorces et des hospitalisations après l'annonce de la fermeture.

De plus, les difficultés du site havrais vont être aggravées par l'ouverture prochaine d'un centre de broyage concurrent près du port du Havre, a indiqué son directeur Didier Vinchent.

« LafargeHolcim vient allonger la série d'annonces de suppressions d'emplois en France, y compris dans le même bassin d'emplois », a commenté de son côté Philippe Springinsfeld, coordinateur CFTC.

« Au-delà de ces annonces qui sont une tragédie pour les salariés et leurs familles, la CFTC est très inquiète de la réalité de la situation économique de notre pays. Combien d'emplois vont devoir être sacrifiés avant que l'Etat ne prenne conscience de la gravité de la situation de notre pays? », s'est-il interrogé.

Lafarge France souligne que « depuis 2008, le marché cimentier français est confronté à une baisse structurelle (-30 %) qui induit une surcapacité de production ». Cette situation le conduit à « ajuster son réseau de cimenteries au marché », malgré des « efforts importants de compétitivité menés dans chacun de ses sites », souligne le groupe.

Les négociations concernant les mesures sociales débuteront le 15 février, a-t-on précisé de source syndicale. Lafarge France emploie actuellement plus de 4 500 salariés répartis sur plus de 400 sites, dans trois activités (ciments, granulats, bétons).

C.T (avec AFP)

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