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Marché du sanitaire, chauffage et plomberie : la FNAS livre le bilan 2020

Publié le 08 juin 2021

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La FNAS dressait ce lundi 7 juin le bilan du marché du sanitaire, du chauffage et de la plomberie. Selon Philippe de Beco, son président, c’est une année pleine d’incertitudes, notamment liées à la crise sanitaire et économique que le secteur a dû affronter.
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Philippe de Beco, président de la FNAS, décrit une année 2020 imprévisible. Son début dynamique a été rapidement interrompu par l’annonce du premier confinement, basculant le monde bâtiment vers « la stupeur, la remise en question et enfin l’action ». La chute d’activité à cette période atteint les -15,2 % selon la FFB.

Si le bâtiment prévoit un rebond d’activité de +11,3 % en volume en 2021, cette progression ne rattraperait pas la baisse de 2020, car le niveau de 2021 resterait inférieur de -5,6 % à celui de 2019.

Le président de la FNAS souligne la résilience des entreprises du bâtiment, en particulier du sanitaire, du chauffage et de la plomberie, facilitée par la reprise des chantiers et des commerces devenus « essentiels » à partir du deuxième confinement. 

Ainsi, le marché total des achats en négoce sanitaire-chauffage-plomberie a représenté 4 milliards d'euros en 2020. Ce bilan marque une baisse de -3,4 % par rapport à celui de 2019. Lorsqu’on se concentre individuellement sur les secteurs étudiés par la FNAS, les évolutions diffèrent en 2020. Seuls les achats en chauffage enregistrent une légère hausse de +0,3 % par rapport à 2019, contre -10 % pour la plomberie et -6,3 % pour le sanitaire. 

Le chauffage, un segment résistant

 

L’évolution de +0,3 % du segment chauffage se justifie par le poids dans les achats en 2020 de la climatisation fixe (23 %) et des pompes à chaleurs (14 %). Ces deux segments occupent ainsi un tiers des achats chauffage.


Dans la famille des PAC, les résultats des différents segments varient. La PAC Air/Air est majoritairement utilisée. Un succès qui permettrait d’avoisiner les 780 000 appareils en 2021. Côté PAC Air/Eau, la vente des PAC aérothermiques dans la rénovation a été boostée par les aides publiques dans le cadre de MaPrimeRénov’ et des CEE. Grâce à ces programmes, la FNAS estime que le marché pourrait atteindre 200 000 appareils en 2021. 

Le premier confinement a eu également un impact sur les chaudières à très haute performance énergétique (TPHE) dans le neuf. Les tendances baissières rapportées par la FNAS s’explique par deux facteurs. D’abord, la disparition progressive des chaudières gaz dans le neuf dans le cadre de la RE2020. Et l’arrêt anticipé des opérations coup de pouce sur les chaudières gaz THPE prévu le 30 juin prochain.

Côté équipements à énergies renouvelables (EnR), le marche se montre plutôt résilient en 2020, notamment grâce aux chaudières à chargement automatique, qui concentrent plus de 85 % du marché annuel.

Le sanitaire dominé par trois familles de produits

 

La distribution professionnelle du sanitaire a connu en 2020 un repli de -6,3 % des achats, sur un marché global du sanitaire à -5,4 % selon l’Afisb. Cette évolution marque une rupture avec la croissance de +4,8 % observée en 2019. En cause : la fermeture des showrooms pendant le premier confinement, privant de vente tous les grossistes qui n’ont pu pallier ce manque avec le click & collect. 


La robinetterie sanitaire reste la famille phare, occupant un tiers des achats, malgré une baisse de -5,5 %, et d’un déclin des ventes à -5,2 %. Elle forme avec la céramique et le bâti-support le fonds de commerce du secteur, c’est-à-dire 57 % de l’activité. Les meubles de salle de bains augmentent également en représentativité de 0,7 %.


En revanche, les baignoires balnéo sont touchées par une chute de 13,3 % alors qu’elles ne représentent que 0,5 % des achats en 2020. Aussi, face aux grandes surfaces de bricolage (GSB), la distribution professionnelle se débrouille plutôt bien côté cabines, parois de douche et pares-bains avec un chiffre d’affaires en retrait de -5,4 %, contre -10,2 % au sein du marché́ des industriels. 


Michel Cattet, vice-président de la FNAS en charge des sections sanitaires et plomberie, a aussi évoqué des mesures gouvernementales devant améliorer l’état du marché du sanitaire, notamment pour la population des 75-84 ans, qui devrait représenter 6 millions de Français d’ici 2030. Parmi ces solutions, le rapport "Nous vieillirons ensemble" propose la création de MaPrimAdapt'. Ce dispositif simplifierait les aides à l'adaptation du logement et viserait 100 à 150 000 dossiers de réadaptation par an, le sanitaire en première ligne, pour un budget de 500 millions d'euros. 

Une chute spectaculaire dans la plomberie 


Enfin, le chiffres d’affaires de la plomberie régresse pour la première fois en 2020. Après une croissance positive en 2019 (+4 %), celle-ci s’inverse à -2,1 % en 2020.


Les tubes et raccords, tous matériaux confondus, dominent à 55 % les achats de plomberie, malgré une baisse très importante de certains segments. En effet, les tubes et raccords PER régressent de -15,2 % tandis que ceux des multicouches descendent de -4,6 %. Les robinetteries techniques (bâtiment, industrie et gaz) sont également en baisse de -15 %. 


Le poste cuivre poursuit quant à lui sa chute, avec -17,9 % par rapport à 2019. Seule évolution positive : l’outillage électroportatif, qui progresse de +3,2 % par rapport à 2019.
 

Virginie Kroun

Photo de Une : Adobe Stock

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