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Point.P développe un exosquelette pour lutter contre la pénibilité

Publié le 23 mars 2016

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L'enseigne Point.P Travaux Publics travaille en collaboration avec RB3D, société spécialisée dans l'assistance aux gestes, sur le développement d'un exosquelette. Actuellement en phase de tests, ce nouvel outil sera utilisé pour réduire la pénibilité liée à la manutention. Une dizaine de sites pilotes du négoce devrait l'utiliser dès la fin de l'année.
Point.P développe un exosquelette pour lutter contre la pénibilité - Batiweb

Saint-Gobain Distribution Bâtiment France (SGDB France) veut frapper fort sur la question de la pénibilité au travail. Les magasiniers de son enseigne Point.P Travaux Publics devraient utiliser des exosquelettes dès la fin de l'année, sur ses différents points de vente français.

Ce projet, lancé en 2015 doit répondre à un double objectif. D’une part, assister les collaborateurs dans leurs activités quotidiennes de manutentions et réduire les troubles musculo-squelettiques qui peuvent en découler. D’autre part, inscrire Point.P Travaux Publics dans une démarche d’innovation constante, explique le négoce dans un communiqué.

« Au départ, nous pensions  adapter un cobot au BTP, un robot collaboratif utilisé notamment par Peugeot. C'est un système de bras articulé qui neutralise le ressenti du poids pour l'utilisateur. Nous étions séduits par le concept mais après plusieurs phases de test sur 6 à 8 mois, nous nous sommes aperçus que ce n'était pas adapté à nos métiers, en raison de la diversité de nos produits, de leur nature et de leur forme. Mais aussi à cause de notre environnement de travail, avec des conditions parfois humides, poussiéreuses ou en extérieur », détaille Hervé Biancarelli, Directeur Général de Point P, interviewé par Batiweb.

Finalement, la société partenaire RB3D, spécialisée dans l'assistance aux gestes, développe un exosquelette complet comprenant bras et jambes, l'Exo-Up. Les premiers tests réalisés en juillet 2015 avec la maquette ont permis d’affiner les besoins des collaborateurs. Tous les mouvements quotidiens des magasiniers ont été étudiés et analysés au cours d’audit menés à l’agence d’Arpajon (91). 

Aujourd’hui, Exo-Up est capable de suivre les gestes de l’opérateur, y compris dans les mouvements de torsion ou d’accroupissement, et de s'adapter aux collaborateurs quelle que soit leur morphologie. L'outil fonctionne lorsque l’opérateur est en mouvement, pour lui apporter une assistance lors d’activités difficiles.

Jusqu'à 40 kg de charges

« Nous développons Exo-Up afin qu’il donne aux collaborateurs de Point.P Travaux Publics la puissance nécessaire à la manutention et au portage de charges lourdes, jusqu’à 40 kilos, en limitant la pénibilité liée à ces tâches », explique Serge Grygorowicz, fondateur et Président du Directoire de l’entreprise auxerroise RB3D. 

 

 

« La réflexion menée avec RB3D autour de cet exosquelette entre pour nous dans une approche plus globale d’ergonomie et d’organisation du travail pour nos collaborateurs», précise Hervé Biancarelli, Directeur Général de l’enseigne. « Nous ne cherchons pas à remplacer l'homme. Notre métier reste dans la valeur de l'humain, c'est la philosophie de Saint-Gobain. Nous souhaitons en revanche accroître ses capacités, "l'augmenter", tout en prenant soin de sa santé et de sa sécurité », explique Hervé Biancarelli, qui rappelle que Saint-Gobain a un des taux d'accident avec arrêt de travail le plus faible au monde.

Le projet entre désormais dans sa phase concept, avec le développement et l’adaptation des différentes fonctionnalités de l’exosquelette. Il doit en effet pouvoir répondre à la multiplicité des gestes induits par le port de différentes charges : sacs de ciment, tuyaux et pièces de raccordement, éléments en béton préfabriqué, fontes de voirie… qui peuvent être stockés sur des racks, des palettes, etc. 

« Nous ne connaissons pas encore la forme définitive de l'exosquelette. Ce sera peut-être une version plus allégée », avance Hervé, qui prévoit la sortie du prototype en octobre. Dans tous les cas, « la machine n'exonère pas l'utilisateur d'appliquer les bons gestes et les bonnes postures et de suivre les formations de sécurité en interne. Nous allons aussi construire un module de formation avec RB3D, adapté à la machine »

La finalisation d’Exo-Up est prévue pour la fin de l’année 2016. « Dans un premier temps, il sera utilisé dans une dizaine de sites pilotes puis déployé dans la totalité des 60 agences Point.P Travaux Publics en France », confirme Hervé Biancarelli, sans avoir encore de liste précise en tête. « Pour que le test soit représentatif, il faudrait choisir des agences disposant d'une grande variété de produits, dans des régions et des conditions de travail différentes », ajoute-t-il.

La possibilité d’étendre l’utilisation de cet exosquelette à d’autres enseignes est également étudiée par Saint-Gobain.

Claire Thibault
© Joseph Melin

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